L'essai traite des différentes définitions qu'ont tenté d'apporter Durkheim, Weber et Gauchet à la religion.
Emile Durkheim en a tiré une théorie générale du sacré en recourant aux procédures scientifiques du positivisme et s'est employé à faire naître le fait religieux de la dichotomie sacré/profane générée par la puissance immatérielle de la société elle-même.
Max Weber, traite de la fonction de la religion, de sa capacité à influer sur la conduite éthique des individus et des groupes. A travers les notions de charisme, de routinisation et de désenchantement, il analyse les effets de la rationalisation sur les sociétés européennes et occidentales, notamment l'influence grandissante de la science, l'incontournabilité de la bureaucratie et le développement concomitant de l'individualisme.
Marcel Gauchet, en disciple des deux premiers et en y adjoignant les noms de Sigmund Freud et de Pierre Clastres, redéfinit le véritable rôle, à son sens, de la religion : c'est d'une dépossession qu'il s'agit, d'un renoncement initial. L'histoire qu'il relate c'est, à la fois, celle qui va de la religion à la subjectivité, mais également celle de l'individu que la religion chrétienne a engendré et qui se retourne contre elle et la désinstitutionnalise.
[...] [143] Ecrivain, député libéral proche de Bonaparte, auteur entre autres de Adolphe et De la religion considérée dans ses sources, ses formes et ses développements éd. Actes Sud, coll. Thésaurus, Arles. [144] GAUCHET Marcel, Le Désenchantement du monde éd. Gallimard, Coll. NRF, Paris p.135. [145] Ibidem, p.135. [146] Ibidem, p.138. [...]
[...] On hérite du totem par sa mère, dans une moindre mesure par son père. Durkheim considère que le totem est un objet sacré, un instrument typologique qui va couper en deux parties les choses connaissables : le sacré et le profane. C'est de cet événement que Durkheim fait découler l'apparition de la hiérarchie entre les hommes. Pour le clan, l'objet ayant la plus haute sacralité, c'est la représentation figurée du totem et cet objet figure une puissance indéterminée, une force immatérielle à qui le culte totémique est destiné. [...]
[...] Etre d'un totem, c'est appartenir ; c'est, en quelque sorte, être fixé définitivement dans une structure et dans une dette sociales que les distances géographiques, l'âge et les événements quelconques n'aboliront jamais. En effet, que les membres d'un clan soient disséminés aux quatre coins du pays par les hasards de la vie ou de l'exogamie, cela n'affecte ni la fidélité, ni l'unité créées par le totem. Les totems sont choisis comme suit : Le plus souvent dans le règne animal. [...]
[...] C'est le contenu de l'opinion. Les croyances, quelles qu'elles soient, ont en commun de mener à la classification des choses réelles ou idéelles en deux camps distinctement séparés : le Sacré et le Profane Le sacré et le profane : Pour Durkheim, il s'agit très clairement d'une dichotomie, d'une séparation du monde humain en deux domaines opposés, en deux genres distincts. -Le sacré : est constitué des croyances, des mythes, des légendes, c'est dire tous les systèmes de représentations qui, par l'idéalité et la transcendance, permettent aux hommes et aux femmes d'affirmer la nature des choses sacrées et les pouvoirs qui en émanent, ainsi que les vertus qu'ils leur attribuent. [...]
[...] Le concept de religion chez Gauchet nous conduit directement à une sociologie compréhensive, nous met en contact immédiat avec la substance de la problématique. Ainsi, le sujet qui se coupe de lui-même et qui se fige dans l'immobilité en se donnant : Le dehors comme source et l'immuable comme règle [164] nous est rendu accessible phénoménologiquement. La religion pure ne résulte pas d'un Dieu, d'une illusion ou de l'opium. Bien qu'elle ne soit encore qu'un dispositif, déjà elle ouvre l'ère de l'invisible, elle est primum movens, point de départ et disjonction. [...]
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