Les chiites et les sunnites

Thèmes abordés

Chiites, sunnites, conflit ancestral, littérature contemporaine arabe, division, identité religieuse, religion musulmane, prophète, perceptions, islam, communautés

Résumé du document

Les écrits sur les chiites et les sunnites ont pour la plupart du temps pour objet l'étude des divisions entre ces deux catégories sur la base de leur identité religieuse. Ces divisions peuvent emprunter des voies pacifiques ou frontales au gré du contexte politique et religieux.

Si les chiites et sunnites ont en commun leur allégeance à la religion musulmane, il existe néanmoins entre ces deux communautés de l'islam de différences notables de conceptions et de représentations qui pourraient être explicatives du fondement même de la division qui s'est instaurée au sein de ces deux groupes. Cette division est désignée en arable par le vocable firqa dont « la racine connote la séparation, la distinction, d'où (même racine) al-furqân, la distinction du bien et du mal qui est l'un des noms du Coran. La firqa ne désigne pas d'abord la "secte" que constitue une hérésie ou un schisme. Une firqa est aussi une "fraction" appartenant à un clan ou une tribu ».

Extraits

[...] Dans ce contexte tumultueux, le romancier ne peut que prendre position. N'est-il pas avant tout un acteur social qui interagit aux événements dont il est témoin ? Parce que « la littérature n'a jamais été un objet neutre et indifférent en termes politiques », alors un sujet aussi brulant qui porte sur une opposition originelle et sans cesse réactivée va incontestablement refléter la position des romanciers et en premier la littérature koweitienne, en raison des tensions qui traversent cette monarchie . [...]

[...] Il s'agit pour ces auteurs de tensions sectaires qui secouent leurs pays compromettant toute cohabitation pacifique. Il faut tout d'abord rappeler que la notion de sectarisme est une notion plutôt hétérogène qui permet avant tout de catégoriser selon des critères précis (religieux, communautaires, idéologiques, etc.) des œuvres et des auteurs. Le sectarisme désigne la situation dans laquelle « un ensemble de personnes qui se réclament d'un même maître et qui professent sa doctrine philosophique, religieuse ou politique, ses opinions » L'engagement sectaire paraît donc révélateur « un esprit de résistance face aux injustices, une volonté de réformer la société en profondeur ». [...]

[...] Il s'en est suivi une montée significative de la violence, à partir de 2005, « au départ essentiellement tournée contre les forces de la coalition, elle s'est insensiblement transformée en un affrontement entre milices à recrutement communautaire, en particulier sunnites et chiites » ; aussi bien que « la démocratisation de l'Irak a pris le tour, prévisible, d'un règlement de comptes entre sunnites et chiites ». Force st d'admettre, enfin que l'actuelle opposition entre l'Iran et l'Arabie Saoudite n'est autre que le clivage entre deux courants idéologiques, le premier se prévalant du chiisme et le deuxième du sunnisme. L'opposition incessante entre chiites et sunnites et son évolution temporelle et spatiale a fondé une grille de lecture explicative des actuelles tensions au Moyen-Orient. [...]

[...] Cela étant et concernant la relation entre les chiites et sunnites, la thèse de l'opposition entre ces deux groupes a inspiré plusieurs écrits d'auteurs des quatre coins de la planète qui s'intéressent à cette problématique. Ces écrits ont, pour la plus part d'entre eux pour ambition d'apporter des pistes de lectures explicatives des tensions qui traversent certaines parties du monde arabo-musulman. La littérature arabe moderne n'est pas restée en marge de cet effort intellectuel. Nous assistons en effet, de plus n plus à une production littéraire sous diverses formes qui traite de la question. [...]

[...] Bien qu'il existe trois branches de chiisme : les zaydites, les ismaéliens et les duodécimains, ces derniers sont les plus nombreux et ce ceux qu'on désigne lorsqu'on parle de chiites. « Ils suivent la tradition selon laquelle le douzième imam a disparu en 874 et est entré en occultation. Il vit toujours, caché, et doit réapparaître avant la fin du monde pour combattre les forces du mal et restaurer la justice sur terre. En attendant sa parousie, c'est la hiérarchie religieuse chiite qui assume au nom de l'Imam l'élaboration des normes du droit islamique à partir du Coran ». [...]