Les récits de voyages sont fréquents au XVème siècle, nombreux sont les pèlerins pour Jérusalem et la littérature de projets de croisade se développe. Cependant, la politique des ducs de Bourgogne a entraîné un renouveau dans ce domaine. C'est pourquoi Le Voyage d'Outremer de Bertrandon de La Broquière est une exception par le but qu'il donne à sa pérégrination. En effet, la motivation de ce voyage et de ce livre est « de répandre en France des connaissances plus exactes sur l'Orient […] la mission est donc de s'informer sur les possibilités d'une croisade »1. Ce sujet est alors d'un grand intérêt pour l'histoire de la fin du Moyen Age : le voyageur n'étant ni un vrai pèlerin, ni un ambassadeur officiel, il se fond dans le paysage oriental afin de l'analyser dans un but conquérant. L'originalité se situe aussi dans le parcours emprunté car Bertrandon est le premier à revenir par la terre de Jérusalem, et surtout à s'intéresser de près au problème turc. Le voyage d'Outremer est aussi la dernière relation française traitant de Constantinople avant sa chute. Se pose également la question de l'Orientalisme, de la façon dont l'occident, à travers l'auteur, conçoit et traite l' « Autre »2. Par sa nature, le document est rendu très vivant et il ne faut pas négliger la part humaine. Globalement, l'œuvre permet donc d'aborder de multiples points.
[...] Il a pu créer des liens avec un mamelouk, qui certes reste un homme de son rang, mais est néanmoins un Musulman, qui plus est Circassien. Il offre aussi un présent à Hoyarbarach : je y trouvai grant franchise et leaulté, plus par adventure, que je n'eusse fait en beaucop de Chrestiens »10. Et en ce qui concerne le Grand Turc, il pense qu'il vaut mieux s'intéresser à sa puissance militaire plutôt qu'à sa pédérastie ou à ses ébats au sein du harem. En bref, l'auteur sait prendre ses distances avec ce Ibid.,p 216. Ibid.,p Ibid.,p Ibid.,p 63. [...]
[...] Cet avis suivra le Voyage de Bertrandon. On sait que Philippe Le Bon confiera la composition finale du manuscrit contenant Le Ibidem, p261. Jean RICHARD, Les Récits de Voyages et de Pèlerinages, (Typologie des sources du Moyen Âge Occidental, fasc A-I.7), Turnhout, Brepols réed p Nicole CHAREYRON, Les Pèlerins de Jérusalem au Moyen Age, p21 et tout le premier chapitre Monseigneur Alfred BAUDRILLET, Bertrandon de La Broquière Dictionnaire d'Histoire et de Géographie écclésiastique, Tome Paris, Ed. Benoit-Biscioni col Voyage d'Outremer et l'Advis Directif à l'officine de Jean Miélot entre 1455 et 1459 à Lille. [...]
[...] En plus de la qualité de la tactique ottomane, l'auteur met le doigt sur les faiblesses occidentales comme l'indifférence que montre l'Europe face aux innombrables appels à la défense de la Chrétienté que font les papes et les empereurs. Alors le voyageur donne une visison de la croisade qui serait la solution selon lui Vers une nouvelle croisade Depuis la chute des Etats Latins d'Orient, le thème de la Recuperatio Terrae Sanctae est devenu un impératif pour la Chrétienté. Cet événement a entraîné le développement de la littérature des projets de croisades dont Le Voyage d'Outremer fait partie. [...]
[...] Et adonc, ledit Pierre de Vauldrey la frapa de la pointe de son espée sur le dos et ne peust luy faire nul dommaige, car elle estoit couverte de grosses escailles comme un esturgion. Adonc, la beste vint devers ledict Messire Andrieu et il luy frappa de son espée par le col dont il luy couppa le quart ou le tiers : et tourna les quatre piedz dessus et là fut tuée. Et avoit assez longue queue en la fachon de ces gros verdereaulx Michel MOLLAT DU JOURDIN, Les explorateurs du XIIIe au XVIe siècle, Epilogue. Bertrandon DE LA BROQUIÈRE , Le Voyage, p166. [...]
[...] Et je croy que c'est une des choses qui luy a fait faire de plus grandes executions et conquestes en fait de guerre, de quoy il a fait plus beaucop que ne monte le royaulme de France en grandeur, qui est grant pité à veoir. Il m'a esté dit et conté la maniere que ce Turc et ses predecesseurs ont tenu au fait des batailles par quoy il a tousiours desconfi les Crestiens. Et mesme, quant ilz desconfirent l'empereur Sigemond et Monsieur le duc Jehan que Dieu veuille pardonner, ilz firent la diligence telle que j'ay dit cy devant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture