Après une brève présentation de l'auteur, j'étudie les différentes configurations historiques du lien entre Etat et Religion, pour définir plus précisément les contours de la situation actuelle. J'en profite pour détailler la pensée multiculturaliste de Marcel Gauchet. Enfin je réalise une série de commentaires critiques de l'oeuvre en montrant notamment les efforts méthodologiques d'une part, et les limites de son analyse d'autre part.
C'est donc une analyse détaillée de l'oeuvre de Marcel Gauchet, avec une prolongation en déterminant les points forts et les faiblesses de son oeuvre.
[...] Cette époque bouleverse les conditions de l'agir ou du faire, le statut de l'acteur ainsi que les liens qui les unissent entre eux. Cette période est marquée par le triomphe de l'individualisme. L'Etat a favorisé la sécurisation des individus ce qui a entraîné une déliaison des gens en rendant secondaires les appartenances familiales ou communautaires. Le paysage social est donc redéfini autour de cette nouveauté générale qu'est l'individualisme. La démocratie s'est, avec ces évolutions, aussi métamorphosée avec une redéfinition de son esprit et de ses priorités. [...]
[...] La démarche n'est pas fondamentalement biaisée mais les prétentions généralisantes du constat de Marcel Gauchet ne sont pas symptomatiques de toutes les démocraties. Il reprend avec beaucoup de pertinence l'histoire française de la laïcité et ce qu'elle implique mais cette description est inadéquate pour appréhender à une plus grande échelle l'ensemble des démocraties et les rapports qu'elles nourrissent avec la sphère religieuse. Le rôle particulier de l'Etat dans la société française Marcel Gauchet démontre à la fin de son ouvrage que le rôle de l'état français a considérablement évolué et qu'il est appelé à renoncer dans le futur à toute prétention d'organisation. [...]
[...] Les individus consentent à refouler dans leur vie une partie d'eux-mêmes. Pour que cette renonciation soit assurée l'autorité publique doit multiplier les signes de proximité avec les citoyens, montrer son attention et son ouverture aux acteurs de la vie sociale. L'état doit aussi désormais accepter une certaine extériorité, il est un ensemble distinct par lequel la société obtient une figuration d'elle-même (p.158). Il reste le garant de la continuité collective même si ces prétentions d'organisateur du futur sont rabattues. L'Etat est en situation de dépendance vis-à-vis de la société, il répond à la demande. [...]
[...] Le marché fait figure de modèle pour l'ensemble des actions dans tous les secteurs de la vie sociale. Dès lors il convient de préciser quelles sont les transformations de la croyance dans nos démocraties modernes, cela correspond à la partie intitulée par Marcel Gauchet, l'Age des Identités. Un nouveau rapport entre l'extérieur et l'intérieur : l'identité d'un individu aujourd'hui est fortement dissemblable de celle d'hier. Il y a un nouveau rapport intime en fonction de ses exigences dans la relation avec autrui. [...]
[...] Il a une légitimité à la fois intellectuelle, morale et spirituelle. Des demandes inédites de liberté de conscience apparaissent. On recherche désormais une autorité qui soit capable d'imposer la tolérance aux intolérants, une autorité qui permette et reconnaisse la diversité culturelle et religieuse qui la compose. Cette période est symbolisée par l'accomplissement mutuel du pouvoir et de la liberté. L'autonomie de l'Etat n'est pas ici anti-religieuse, elle est hostile aux prétentions terrestres de l'Eglise. Le niveau collectif, définit par l'autorité centrale, est le lieu de l'émancipation de l'individu. [...]
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