L'an 1492 marque la prise de Grenade (Espagne). Dans la pensée européenne, le politique et le religieux sont mélangés, à la différence de l'Islam.
La pensée politique musulmane classique navigue entre quiétisme politique et autonomisation du religieux par rapport au politique (c'est la pensée musulmane dominante, mais il existe des courants minoritaires).
- Quiétisme politique: minimum d'implication du religieux dans le politique. Aucun pouvoir politique n'est infaillible dans le domaine religieux.
- Autonomisation: vague légitimité religieuse du pouvoir politique, mais l'organisation du politique n'a rien à voir avec le religieux.
L'Islam n'entraîne pas automatiquement la théocratie, car il n'y a pas de clergé. Les oulémas (singulier: alim) ne sont que des intermédiaires entre Dieu et les hommes: on peut même dire qu'il n'y pas de théocratie possible logiquement. Le Vizir est le chef de l'administration (diwan), il n'a aucun rapport avec la religion. De plus, les oulémas ne sont pas à la tête de l'administration.
[...] La légitimité du Calife tient à la manière de gouverner, peu importe le régime politique. Le calife doit appliquer la loi, peu importe les méthodes. Ces deux auteurs ont une vision instrumentale du pouvoir, ils ne s'intéressent pas au fondement religieux, mais plutôt à la capacité du souverain d'appliquer la loi de Dieu. Alors, que faire quand la loi de Dieu est insuffisante ? (quand il y a un vide dans le Coran ou la Sunna par exemple) Dans ce cas, ce sont les Oulémas qui doivent traiter le sujet, car le Calife n'a que des compétences politiques, et pas de compétences religieuses. [...]
[...] La pensée grecque est redécouverte en Europe par leur intermédiaire, à la Renaissance. A l'époque le centre de la philosophie est le monde arabe. Les principales écoles philosophiques 1. L'école réaliste Pour elle, le pouvoir a un fondement religieux mais l'exercice du pouvoir ne l'est pas (il faut distinguer le pouvoir en son fondement et le pouvoir en acte) Le penseur le plus représentatif est Mawardi (974 -1038), penseur proche des Califes abbassides. Il recherche comment renforcer philosophiquement le pouvoir du calife. [...]
[...] Il recherche le gouvernement vertueux, qui apporte le bonheur à ses citoyens (c'est le but de la politique). On remarque la dissociation entre le religieux et le politique : le Prince doit être guidé par la Raison et non par la religion. Seule la raison peut aboutir à une harmonie philosophique et politique. Pour lui le souverain parfait serait Platon revêtu du manteau du prophète - Les Mutalizites : ce sont des rationalistes analysant la religion à partir de la Raison. [...]
[...] Ce n'est que depuis les années 1920 que le mélange entre religieux et politique est devenu courant dans l'islam, alors qu'auparavant ce n'était le fait que de groupes minoritaires. En 1928 on voit la création des Frères Musulmans Néanmoins, le wahhabisme apparaît dès le XIX° siècle en Arabie Saoudite. Il a chassé le pouvoir Ottoman, considéré comme mécréant. C'est une lecture littérale et non rationaliste de l'islam. Bibliographie La cité vertueuse d'Alfarabi ou La fondation de la philosophie politique en Islam, de Muhsin Mahdi, Albin Michel, 2000. [...]
[...] La pensée musulmane et la question du gouvernement islamique L'an 1492 marque la prise de Grenade (Espagne) Dans la pensée européenne, le politique et le religieux sont mélangés, à la différence de l'Islam. La pensée politique musulmane classique navigue entre quiétisme politique et autonomisation du religieux par rapport au politique (c'est la pensée musulmane dominante, mais il existe des courants minoritaires) - Quiétisme politique : minimum d'implication du religieux dans le politique. Aucun pouvoir politique n'est infaillible dans le domaine religieux. [...]
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