Depuis sa Révolution islamique contre le Shah en 1979, l'Iran est apparu en Occident mais également en Orient comme une nouvelle menace sur la scène internationale. En effet, de l'Algérie au Soudan, de l'Asie centrale à la Palestine, nombre de mouvements politiques se sont reconnus dans l'anti-impérialisme du nouveau régime iranien et dans les capacités révolutionnaires d'un Islam politique réinterprété sur le mode chiite. Même si le chiisme ne représente que 15% de la communauté musulmane dans le monde, l'Umma, et même s'il ne devrait pas pouvoir influencer de manière décisive les destinées d'un monde musulman majoritairement sunnite, il est quand même vrai qu'il a été l'objet de méfiance, principalement de la part des Etats-Unis, de l'Irak et de l'Arabie Saoudite. Dés lors, on peut s'interroger sur la pertinence d'une présentation de l'Iran en termes de risques géopolitiques, régionaux et mondiaux : en quoi le chiisme a-t-il pu servir la Révolution islamique en Iran, et surtout, l'Iran est-il en mesure d'exporter sa Révolution en s'appuyant sur ce courant de l'Islam ?
[...] Celui-ci conforta la légitimité de cette position : à peine au pouvoir, il attaque l'arabisme et appelle au renversement du Ba'ath, un parti athée Quelques temps plus tard, en 1980, Saddam Hussein attaque par surprise le territoire iranien. La guerre opposa pendant huit ans à la fois Irak et Iran, régime laïc et régime islamique, mais aussi Persans et Arabes. L'Irak fut soutenu, et par l'Orient arabe, et par l'Occident, inquiets de la puissance iranienne transfigurée par la révolution islamique. Aujourd'hui encore, on peut illustrer l'impossibilité pour l'Iran d'exporter son modèle de Révolution islamique, même par le biais de milieux chiites, par le cas de l'Irak. [...]
[...] Botiveau, J. Cesari, ed. Economica - Géopolitique du chiisme, François Thual, ed. [...]
[...] sans pouvoir l'internationaliser pour autant II 1 L'instrumentalisation du chiisme, facteur de division Tout comme l'U.R.S.S. en 1917 avait inventé un nouveau type de Relations Internationales en utilisant, à cote de son armée et de sa diplomatie traditionnelle, ses Partis communistes dépendant du Komintern, l'Iran de Khomeiny utilisa également une arme de troisième type : les minorités chiites, qui eurent le rôle en Irak et plus encore au Liban, de promouvoir la Révolution islamique. Mais de la même manière que la guerre contre l'Irak avait contribué à iraniser ce régime (cf. [...]
[...] Chiisme et révolution islamique Depuis sa Révolution islamique contre le Shah en 1979, l'Iran est apparu en Occident mais également en Orient comme une nouvelle menace sur la scène internationale. En effet, de l'Algérie au Soudan, de l'Asie centrale à la Palestine, nombre de mouvements politiques se sont reconnus dans l'anti-impérialisme du nouveau régime iranien et dans les capacités révolutionnaires d'un Islam politique réinterprété sur le mode chiite. Même si le chiisme ne représente que 15% de la communauté musulmane dans le monde, l'Umma, et même s'il ne devrait pas pouvoir influencer de manière décisive les destinées d'un monde musulman majoritairement sunnite, il est quand même vrai qu'il a été l'objet de méfiance, principalement de la part des Etats-Unis, de l'Irak et de l'Arabie Saoudite. [...]
[...] Sa position contredit ainsi les prétentions du Guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, qui se veut l'autorité suprême, juridique et spirituelle, des chiites du monde entier. En dépit d'une perméabilité aux courants religieux et politiques provenant des pays voisins, le peuple irakien s'est forgé une identité nationale forte. L'identité religieuse ne passe pas avant l'appartenance à la nation ; il semblerait bien qu'il n'y ait qu'en Iran qu'elles aient coïncidé. Références bibliographiques : - Le Choc de l'Islam, XVIIIe XXIe siècle, Marc Ferro, ed. Odile Jacob - Géopolitique des islams, B. [...]
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