Avec cet ouvrage Lagroye se donne pour objectif de prendre l'église dans sa double réalité institutionnelle « objective et subjective » afin d'en comprendre les transformations à propos desquelles on peut parler de crise à la condition d'en définir la nature exacte. L'originalité du point de vue se trouve dans le primat accordé non pas aux changements morphologiques (diminution du nombre de pratiquants, tarissement des vocations sacerdotales notamment) mais aux tensions qui surgissent entre les manières qu'ont les catholiques de vivre de la religion : La crise de l'église est vue comme une « expérience vécue » qui porte sur des conflits d'interprétation de ce que la religion peut offrir et apporter aux fidèles. Il adopte dans cet ouvrage un positionnement intellectuel décalé par rapport aux explications courantes donc une perspective durkheimienne de départ.
[...] Il adopte dans cet ouvrage un positionnement intellectuel décalé par rapport aux explications courantes donc une perspective durkheimienne de départ. Ayant lui même bénéficié d'une socialisation religieuse auparavant Lagroye tente avec cet ouvrage d'adopter une attitude à la fois distante et compréhensive par rapport à son objet d'étude. Ensuite cette perspective va s'enrichir de la notion de régime de vérité de Michel Foucault et d'une construction typiquement wébérienne selon la méthode de l'idéal type (régime de certitude et de témoignage) qui vont permettre de comprendre la crise de l'église définie comme une situation ou ces deux rapports à la vérité religieuse se concurrencent parfois à travers les mêmes individus. [...]
[...] Tensions et atteintes pratiques à l'ordre institutionnel (la remise en cause) l'opposition de deux logiques pratiques : La restauration et l'ouverture au monde La restauration et l'ouverture au monde qui s'articulent sous la forme de conservateurs et de ceux qui sont ouverts à des reformes, adaptations et écoute attentive des attentes du monde contemporain Cette opposition provoque des amalgames problématiques entre diverses sensibilités conservatrices ou réformistes. Il s'agit d'abord de divergences majeures sur les pratiques et sur les fondements de l'autorité dans l'église par ex Lagroye donne l'exple d'un cardinal qui représente la certitude que l'église catholique et elle seule détient la plénitude de la vérité - ce qui est un mode d'autorité qui prétend bannir toute contestation et un fort attachement aux pratiques traditionnelles On note aussi cette opposition à travers les investissements divergents dans la mesure ou sous l'effet des engagements il va y avoir des transgressions par rapport aux manières de faire antérieures Ces divergences vont permettre de déboucher sur deux configurations idéal typiques élaborées par Lagroye : l'émergence de deux conceptions de l'ordre institutionnel Le régime des certitudes et régime des témoignages Le régime des certitudes== Lagroye le définit comme : L'expression qui désigne la prétention des clercs, du pape et des évêques à pouvoir seuls formuler et énoncer sans risque d'erreur tout un corps de vérité, résultant d'une interprétation inspirée des actes et paroles de Jésus, nourri par la connaissance d'interprétations antérieures c'est à dire s'inscrivant dans la tradition de l'église. [...]
[...] Problématique : Comment un régime d'autorité opère la structuration d'une institution particulière l'église en l'occurrence et peut fonder des pratiques induisant en même temps sa conservation et sa transformation. Structuration institutionnelle des attitudes Le régime de vérité comme guide des conduites On observe une relation étroite entre les pratiques et comportement d'une part et la forme de vérité que l'appartenance au groupe permet d'atteindre D'autre part cette vérité dessine dans l'institution religieuse des systèmes d'attitude différents, voire antagonistes cpdt il ne s'agit pas seulement de sensibilités variées qui coexisteraient au sein de la vérité mais des représentations différentes des approches de cette vérité C'est par la répétition de multiples pratiques que se réalise l'incorporation et l'inscription dans le corps de l'univers objectivé des règles à connaître et à appliquer , des contraintes à accepter, des savoirs à acquérir, et des savoirs faire à maitriser par exple dans le cas de l'église le travail de conformation de ses membres par la répétition de pratiques est continu d'une certaine manière il contribue à modeler et à rapprocher les comportements donc à limiter les effets de la diversité des investissements - dès lors on tient compte de l'intensité du travail de conformation opérée au sein de l'église et ses effets sur le comportement - A titre illustratif Lagroye dans son ouvrage donne l'exemple du catéchisme qui est l'apprentissage de gestes autant que de croyances, il donne l'exple des prêtres qui ont longtemps été dressés à se présenter correctement à parler et à se tenir comme il seyait à leur rôle institutionnel On a aussi l'exple du fidèle qui selon Lagroye est un virtuose du comportement dans l'accomplissement des rites car il sait quand parler ou chanter, que répondre à l'invitation du prêtre et ainsi de suite L'incorporation a plus de chance d'aboutir que lorsque les êtres sociaux s'investissent dans l'institution ils sont prédisposés à en accomplir correctement et naturellement les pratiques Autres facteurs== l'aptitude à se comporter comme il convient la maitrise des façons d'être autant que penser sont favorisées par une éducation chrétienne précoce et par des propensions au mimétisme au sein de la famille par ex : l'auteur affirme que dans plusieurs de ces entretiens on note que les pratiquants et les prêtres sont généralement issus de familles catholiques ou la mère était pratiquante régulière En somme il avance l'hypothèse que les catholiques dans leur immense majorité savent que l'appartenance à l'église est inscription dans des pratiques - pratiques qui peuvent s'effectuer de manière différente selon les lieux, les professions et les positions sociales La Logique pratique des activités instituées Les appropriations du régime de vérité varient selon les positions occupées au sein de l'institution. [...]
[...] Conflits portent aussi sur la forme du pouvoir qu'exercent les dirigeants de l'institution même si la légitimité et les droits de ceux ci ne subissent pas une remise en cause explicite de la part des cathos leur volonté de dissimuler le clivages et affrontement en les présentant comme inessentiels ou conjoncturels traduisent les rapports de force dont la violence peut être productrice de crise Intérêt épistémologique Méthode des entretiens : Analyse qualitative Comment est ce que Lagroye dépasse la fragilité d'une telle méthode Interprétation du discours des acteurs qu'il refuse de considérer comme acquis ce qui l'intéresse c'est la manière de justifier les pratiques et une des limites qu'il évoque lui même c'est de ne pas réfléchir aux propriétés sociales des individus propriétés (cf. exple des communautés charismatiques) qui peuvent justifier cette prise de position il dit que ça peut expliquer mais ne s'attarde pas dessus Conclusion 1ere partie ===église catho, une institution structurée par le régime de vérité. [...]
[...] Celui- ci donne à l'Eglise Sa particularité de l'église : le régie de vérité est chargé de références qui ont un caractère sacré, c'est dire incontestable le rapport à la vérité sert en bien des institutions selon Lagroye par ex justice hôpital église etc pour la justification de leur configuration spécifique. La crise d'institution c'est justement la possibilité de contestation de ce régime d'autorité. II) La crise de l'Eglise catholique ou les transformations d'une configuration institutionnelle. [...]
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