Il s'agit d'un texte de Jeanne BRODY, sociologue et anthropologue américaine, extrait de sa thèse de doctorat portant sur le lien entre identité juive et espace urbain dans le quartier de la rue des Rosiers à Paris.
Dans ce texte, Jeanne BRODY met particulièrement bien en valeur le lien entre l'identité et l'histoire juive et l'organisation de la vie et de l'espace. Elle remarque que ce quartier n'est pas le seul quartier juif dans Paris, mais elle justifie ce choix d'étude par sa spécificité : ce quartier regroupe des populations juives très diverses, issues de vagues d'immigration différentes et n'ayant pas nécessairement les mêmes habitudes ; c'est ce qui, selon elle, fait la richesse du quartier.
La méthode de travail utilisée est l'observation participante ; si Jeanne BRODY s'appuie sur de nombreux ouvrages bibliographiques, notamment pour rappeler l'histoire du quartier, elle réalise surtout une véritable monographie de la rue des Rosiers et des rues adjacentes. Au fil de l'ouvrage, on se rend compte des matériaux recueillis : cartes du quartier, croquis, entretiens, photographies, statistiques (pris dans des ouvrages). Cette richesse de matériaux permet à l'auteur d'être au plus près de la réalité du quartier, et de nous la transmettre.
Afin de mettre en valeur le mieux possible la pensée et la progression de l'auteur, nous avons décidé de reprendre le plan de son ouvrage, en insistant sur les idées fondamentales et en les commentant, tout en essayant de mettre ce texte en perspective avec la discipline scientifique de l'anthropologie urbaine.
[...] Rue des Rosiers : une manière d'être juif Jeanne Brody, Autrement Il s'agit d'un texte de Jeanne BRODY, sociologue et anthropologue américaine, extrait de sa thèse de doctorat portant sur le lien entre identité juive et espace urbain dans le quartier de la rue des Rosiers à Paris. Dans ce texte, Jeanne BRODY met particulièrement bien en valeur le lien entre l'identité et l'histoire juive et l'organisation de la vie et de l'espace. Elle remarque que ce quartier n'est pas le seul quartier juif dans Paris, mais elle justifie ce choix d'étude par sa spécificité : ce quartier regroupe des populations juives très diverses, issues de vagues d'immigration différentes et n'ayant pas nécessairement les mêmes habitudes ; c'est ce qui, selon elle, fait la richesse du quartier. [...]
[...] PAROLES Pour commencer cet ouvrage, BRODY donne la parole à des habitants du quartier, d'âges et de professions différentes. Ainsi, A.D, âgée de 67 ans, séfarade, est arrivée à Paris en 1936 suite à la crise algérienne, s'est installée dans le quartier avec sa famille en 1939, où l'occupation et les conditions terribles de la guerre ont entraîné une certaine hostilité des juifs ashkénazes à leur égard ; un de ses frères a été déporté tandis qu'une de ses sœurs, revenue de Drancy, est morte peu après la guerre. [...]
[...] En ce qui concerne les fêtes, ce sont celles du calendrier juif ; le calendrier religieux impose sa loi sur la quotidienneté Tous les habitants n'y participent pas mais, comme l'auteur l'explique, il est difficile de les ignorer tant le quartier s'anime pendant ces périodes. Quelles sont les principales fêtes de l'année juive ? Celle-ci débute au mois de septembre avec ROCH HOCHANA et YOM KIPPOUR un peu plus tard ; avant Kippour, BRODY note que la coutume est de sacrifier des poulets dans la rue ; beaucoup de mendiants affluent dans le quartier car on observe la tradition de la TSE DAQAH (charité) ; le jour-même, par contre, le quartier est totalement silencieux, tous les commerces sont fermés. [...]
[...] Une partie de la communauté a toujours réussi à faire vivre et revivre ce quartier au rythme juif que nous évoquions plus haut. L'EMPREINTE DU SOUVENIR Le souvenir du quartier BRODY montre ici que dans ce quartier, chacun a sa madeleine quelque chose qui lui rappelle le passé dans ce quartier. Elle retranscrit ici les propos de plusieurs habitants du quartier, qui évoquent l'importance des odeurs et des goûts, eux-mêmes liés aux commerçants et aux personnages du quartier, aux magasins qui ne sont plus là aujourd'hui, aux habitudes d'antan . [...]
[...] BRODY a par ailleurs fait ici un très bon travail d'observation des rues, les étudiant une par une, relevant les lieux qui les composent (écoles, magasins, synagogues On peut noter ici la transformation de la représentation qu'ont les gens de ce qu'est le quartier juif ; ainsi la place des Vosges y appartenait, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, on la considère comme sortie du cadre. Cela serait intéressant d'en savoir plus sur le pourquoi de cela. Les traces de l'histoire, comme elle le remarque, semblent s'effacer doucement, mais la population juive de la rue, la façon qu'elle a de maintenir un rythme juif dans le quartier permet la conservation de cette identité. C'est ce rythme si particulier qu'elle étudie ensuite. LE TEMPS JUIF Cérémonies et fêtes Le quartier est en premier lieu rythmé par des cérémonies et des fêtes saisonnières. [...]
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