Cet ouvrage collectif, sous la direction de Leïla Babès est une étude sociologique sur les nouvelles manières de croire. L'ouvrage est divisé en trois parties « Vers une recomposition du croire », « Le savoir et le croire » et enfin « laïcité, sécularisation et croire chrétien » qui permettent de dresser un panorama de qu'est ce que le croire à l'époque de la modernité et des sociétés sécularisées. L'ouvrage faisant intervenir dix auteurs sur cette question, certaines définitions sont récurrentes, nous avons décidé d'en retenir les plus représentatives qui poseront une base claire pour le développement à venir.
Le phénomène de sécularisation ne doit plus être vu comme un phénomène de déclin ou de disparition du religieux mais dans le sens de transformations, des recompositions du croire et ce à travers ce qu'on nomme souvent aujourd'hui le « retour du religieux ». Par sécularisation il faut donc comprendre une mutation socioculturelle globale se traduisant par un amenuisement du rôle institutionnel et culturel de la religion. Pour autant, la sécularisation doit être comprise comme le dit Georges Balandier, comme un processus inachevable et inachevée (car il est vraisemblable que la religion garde toujours un minimum d'autorité).
La sécularisation externe de la religion, notion que l'on doit à Albert Piette, tend à la spiritualiser en la renvoyant à son domaine particulier et représente un moment où de nombreuses d'activités sociales et la société elle-même, s'autonomisent en cantonnant socialement le religieux.
La sécularisation interne, elle, représente un reflux du religieux dans la sphère séculière, un retour du religieux mais d'un religieux transformé, acculturé à la modernité, profondément sécularisé. Elle tend cependant à rendre plus difficile la transmission religieuse.
Le rapport entre les nouvelles manières de croire et les institutions religieuses n'est donc ni de type fusionnel ni fissionnel mais fictionnel.
[...] Il y a tout d'abord la perte d'emprise accélérée des grandes institutions religieuses. Cependant cette désaffection pour le religieux institutionnel ne signifie qu'assez peu une montée d'athéisme, il y aurait plutôt une poussée de sans religion valorisant l'individualisme religieux. Deuxièmement, le statut actuel de la science est à la fois incontournable mais parait montrer des limites. Enfin, l'auteur note l'ampleur d'une subculture parallèle comme les médecines douces, la voyance, l'astrologie, relayées par les médias. Ainsi donc, l'adepte mystique-ésotérique cultive le flou, refusant en quelque sorte de réduire sa croyance, elle devient donc ambiguë et incertaine. [...]
[...] On assiste à de nouvelles manières de croire. IV-Les auteurs Leïla Babes est une sociologue, intellectuelle et écrivaine d'origine algérienne, maître de conférence à l'Université catholique et à l'Institut d'histoire des Religions de Lille. Elle est également auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages et articles qui traitent de la compatibilité entre islam et laïcité et des travaux sur l'islam au Maghreb. Paul-André Turcotte membre de l'association internationale des sociologues de langue française écrit sur l'univers scolaire et les religions publie dans la revue d'éthique et de théologie morale né en 1943 professeur à l'université Saint-Paul à Ottawa et à l'institut d'Etudes économiques et sociales de l'Université catholique de Paris. [...]
[...] Il ne s'agit pas en fait d'un retour du religieux, le religieux lui- même est juste profondément sécularisé et observable à travers la dissémination culturelle du croire, sa dé communautarisation et son individualisation, sa pragmatisation et sa subjectivisation. Qu'implique la distinction du savoir et du croire ? Françoise Champion, Régine Azria, Enzo Pace et Leïla Babès nous en propose un panorama. Françoise Champion se penche d'abord sur le rapport croire/savoir chez les adeptes mystique-ésotériste qui croient en une nouvelle alliance de la science et de la religion. C'est la nouvelle science qui redécouvre des réalités conçues depuis toujours par les religions. [...]
[...] L'absence d'un véritable pluralisme religieux, mais aussi l'absence d'un consensus religieux, marquent la situation française. L'idée de l'utilité sociale de la religion a du mal à se concilier avec la méfiance à l'égard du catholicisme pour construire une morale citoyenne. La morale laïque sans être tout à fait indemne de religion civile a été, selon l'hypothèse de Baubérot, le résultat de l'impossibilité historique de l'existence durable d'une religion civile. C'est pourquoi il ne s'agit pas d'un processus de sécularisation mais d'un processus différent de laïcité à la française III- Les critiques Tout d'abord, ce livre par son aspect collectif permet un large panorama sur la question des nouvelles manières de croire. [...]
[...] Jean-Luc Brunin est théologien, chercheur au Groupe de sociologie de la religion de la faculté de théologie de Lille. Il était évêque auxiliaire de Lille avant d'être nommé évêque d'Ajaccio. Le principal de ses ouvrages est tourné sur la place du Christianisme dans la société. Jean Baubérot, né en 1941, est un historien et sociologue français spécialiste de la Sociologie des religions et fondateur de la sociologie de la laïcité. Après avoir occupé la chaire d'«Histoire et sociologie du protestantisme» (1978-1990), il est titulaire de la chaire d'«Histoire et sociologie de la laïcité» (depuis 1991) à l'École pratique des hautes études dont il est le président d'honneur. [...]
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