Laudato si', Pape François, encylique sur la sauvegarde de la maison commune, auscultation du malade, esprit de la création, textes bibliques, tradition chrétienne, crise socio écologique
Le souverain pontife, dans sa lettre, nous dresse le tableau dramatique perceptible par tout à chacun d'une situation présente dont l'homme serait à la fois victime et auteur. Ainsi parle-t-il de la sauvegarde de la maison commune, la terre, dons de Dieu, dont il est urgent d'en constater avec force l'état de délabrement. Laudato si' nous invite dès lors à une conversion à l'écologie intégrale, concept qui se déploie sur tous les plans : social, économique, politique, et bien sûr spirituel. Refondre nos sociétés dont les modèles de développement et les paradigmes qui les confortent sont incapables de garantir le respect de l'environnement et d'assurer leurs propres soutenabilités : telle est la problématique de nature civilisationnelle à laquelle l'Église, par la voix de son maître, tente d'y apporter une réponse globale entre proposition et discernement.
[...] La qualité majeure de cette encyclique tient à son l'universalité. Je suis d'avis qu'une approche systémique et holiste du problème est seule révélatrice de sens, je m'inscris en faux contre une écologie qui se voudrait hémiplégique, exclusivement naturel ou humaine. Parce que la nature est une, on ne peut choisir les icebergs contre les agonisants. Elle est intégrale comme l'Église est catholique, c'est-à-dire universelle ; elle embrasse tout et tous, soucieuse de veiller à préserver la totalité de cette merveille qu'est la Création. [...]
[...] Pour sauvegarder la demeure commune, il faut politiquement veiller, sanctionner, planifier dans le dialogue et ceci à toutes les échelles institutionnelles. La transparence des processus politiques nous permet d'apprécier l'impact sur l'environnement et d'agir en conséquence. En outre, les États doivent cesser d'être pris en otage par l'économie. Tous deux doivent se mettre au service de la vie. Enfin, le chapitre final va au cœur de la conversion écologique à laquelle invite l'encyclique. Les racines de la crise culturelle agissent en profondeur et il n'est pas facile de refaçonner les imaginaires, les inclinations, les comportements. [...]
[...] -La diatribe anti-technique, anti-marché tend à faire ombrage de certains aspects. Par exemple, la corrélation entre la croissance économique et le pâle état de l'environnement n'inclut pas toutes les dynamiques qui sont impliquées dans la gestion même de l'environnement (recyclage, dépollution, normes élevées). Avec une bonne gouvernance, il est probable que la relation sera positive : la croissance économique étant associée à des environnements plus propres, ce qui est possible par le progrès technologique. On peut nager en toute sécurité dans la plupart des cours d'eau australiens, alors que, habituellement, les cours d'eau des pays en voie de développement sont gravement pollués. [...]
[...] Sous le nom de François, l'Argentin et jésuite Jorge Mario Bergoglio est élu au sommet de l'Église en mars 2013, succédant à Benoit XVI. Sa mission, dans une période de crise interne, est de réformer l'Église structurellement et spirituellement. Sa démarche est de redorer l'image de l'Église en mêlant cohérence avec elle-même, capacité à influencer le mouvement de l'histoire et vocation d'être source d'inspirations par un message universel. A. Auscultation du malade Le premier chapitre dépeint l'état de délabrement de notre « maison commune » à la lumière des constatations scientifiques afin d'apporter les fondements objectifs au cheminement éthique et spirituel à même de pouvoir répondre aux cris de la terre. [...]
[...] Il étend son emprise à la sphère politique et économique. Ainsi, les avancées technologiques qui façonnent et orientent les modes de vie sont assujetties à une finalité de profit. La reconnaissance alors de la nécessité d'une éthique, d'une culture et une spiritualité de la limite raisonnable dans le progrès technique et matériel, ainsi que dans la croissance est cruciale. Ceci requiert de mettre fin à notre vision autocentrée, anthropocentrique qui dévalorise la nature. II. L'écologie intégrale C'est le cœur de la proposition de cette encyclique. [...]
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