Ali Abderraziq publie le livre L'Islam et les fondements du pouvoir en Egypte en 1925 alors qu'un grand débat a lieu dans le monde arabe au sujet du califat. Ali Abderraziq est né en Moyenne-Egypte en 1888 dans une riche famille de notables. Il fait ses études à l'université d'Al-Azhar, ce qui lui vaut l'appellation de Cheick Al-Azhar. Il est ainsi considéré comme un « docteur de la loi » défenseur de l'orthodoxie. Ses positions sur la question du califat, objet du livre, font cependant de lui un de ces réformateurs de l'Islam de l'époque. Le califat vient en effet d'être supprimé par la Turquie le 3 mars 1924 qui devient le premier pays arabe laïque après s'être doté d'une constitution en 1923. Ce fut un bouleversement total dans le monde arabe car l'institution califale représentait la continuité de l'entité islamique depuis la mort du Prophète. Le livre d'Abderraziq vient en réponse à cette suppression mais se veut aussi clore le débat commencé dès les restrictions de l'institution par la Turquie en novembre 1922. En effet, trois attitudes différentes prévalaient parmi les intellectuels de l'époque à l'égard de cette évolution. Mustafa Sabri représentait le strict conservatisme totalement opposé à une quelconque modernisation mais prônant au contraire un retour à des institutions multiséculaires. Rachid Rida, en digne héritier du réformiste Muhammad Abduh, prônait quant à lui un retour à un modèle islamique purifié c'est-à-dire où le calife serait un qoreïchite et où la charia ordonnerait la société. Enfin, le « Manifeste d'Ankara » commandité par le Grande Assemblée nationale turque justifie de dépouiller le calife de ses pouvoirs temporels pour ne lui laisser que ses pouvoirs spirituels. Il propose que les musulmans se dotent d'institutions « réalistes » et ne subissent pas « un coup d'état permanent » du à l'impossibilité de réaliser le califat véritable par lequel la communauté délègue à une personne la dignité et les pouvoirs d'un successeur du Prophète. Ali Abderraziq se situe dans la continuité de ce Manifeste dont il soutient la thèse et dont il pousse le raisonnement encore plus loin. Il entend par son livre mettre un point final à ce débat.
[...] La deuxième partie islam et gouvernement analyse dans un premier temps le système du pouvoir au temps du Prophète. Il cherche à montrer qu'il n'existait pas de système de judicature ou de gouvernement de façon claire et univoque au temps du Prophète. Celui-ci envoyait parfois des délégations remplir une mission, mais elles n'avaient rien de permanent. De plus, les témoignages conservés de cette époque ne permettent pas de se faire une idée précise de la nature de ces nominations car il existe différentes versions d'un même événement. [...]
[...] L'auteur montre que ces deux exemples constituent bien des composants nécessaires à la création d'un Etat islamique, pendant politique de la mission religieuse de Muhammad. La plupart des musulmans qui croient que l'état du Prophète fait partie intégrante de son œuvre religieuse s'appuient sur l'obligation faite au Prophète de mettre en œuvre le message divin qu'il a transmis aux hommes. Pour ceux-la, pouvoir temporel et spirituel sont liés. Or Abderraziq montre qu'il existait de grandes carences dans l'exécution de la mission politique de Prophète, que l'Etat était dépourvu des dispositifs essentiels du pouvoir temporel, hormis ceux précédemment cités. [...]
[...] Ou bien, deuxièmement, que cela est du à l'amour pour la simplicité de Muhammad, qu'il préférait s'en tenir à des règles simples. Et l'auteur de citer des exemples. Cependant, Abderraziq rejette cette dernière possibilité qu'il trouve abusive, c'est pourquoi il cherche d'autres explications. Enfin, l'auteur affirme que l'islam est un message Dieu et non un système de gouvernement et qu'il est une religion et non un Etat. Abderraziq cherche en effet à montrer que le Prophète n'était en aucun cas un roi. [...]
[...] Il y eut une consultation pour la création d'un Etat et ce fut Abou Bakr qui fut désigné premier roi. Sa désignation a tout de politique. C'est d'ailleurs parce que son pouvoir est politique qu'il y eut des oppositions et des contestations à l'instar de Sa'd ibn Ubada sans que soit remise en cause l'unité religieuse. A la mort du Prophète, Aberraziq affirme donc que le pouvoir a été temporel mais que celui-ci a pris par mégarde une coloration religieuse. [...]
[...] Il est ainsi considéré comme un docteur de la loi défenseur de l'orthodoxie. Ses positions sur la question du califat, objet du livre, font cependant de lui un de ces réformateurs de l'Islam de l'époque. Le califat vient en effet d'être supprimé par la Turquie le 3 mars 1924 qui devient le premier pays arabe laïque après s'être doté d'une constitution en 1923. Ce fut un bouleversement total dans le monde arabe car l'institution califale représentait la continuité de l'entité islamique depuis la mort du Prophète. [...]
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