La haine de la culture, culture, éducation, Konrad Paul Liessmann, politique, Bildung als Provokation, Susanne Kruse, Hervé Soulaire, Armand Colin
À une époque où la culture de la haine bat son plein, l'inverse de la réflexion proposée à première vue par ce livre au travers de son titre, La haine de la culture, est attrayant.
Toutefois, cet intitulé est trompeur. En effet, si les premiers chapitres de l'ouvrage sont bien consacrés au remplacement de la culture par l'acquisition de « compétences » dans le domaine de l'éducation à l'époque actuelle, la majorité du contenu de ce livre reste vouée à diverses autres pensées de l'auteur sur des thèmes variés de la génération qui, s'ils gardent certes un lien plus ou moins ténu avec la culture, ne sont pas ce qu'on s'attend à découvrir.
[...] Le constat initial de l'auteur, au caractère difficilement discutable, est que la densité de Culture des membres de la population est en constante dégression ces dernières décennies. Ainsi, dès son avant-propos, il souligne qu'« au contact d'une telle personne (une personne cultivée), nous serions sans doute désagréablement surpris, remplis d'envie peut-être et, selon les circonstances, peut-être même un peu honteux »1. Les personnes les plus cultivées ne sont donc pas les plus appréciées et recherchées, contrairement à ce qu'il serait possible d'imaginer de prime abord. [...]
[...] Mais l'ensemble de la société nous influençant en faveur de la discrimination de ce peuple atrophié? PARTIE I : CULTURE ET EDUCATION Dans son premier chapitre, Liessmann revient sur une critique ancestrale du système scolaire. En effet, il indique que « le fait que l'on n'apprenne pas à l'école ce dont on a besoin dans la vie de chaque jour est un reproche fait depuis l'Antiquité aux institutions éducatives. »2. Or, je dois admettre que je ne pensais pas que ce jugement bien connu remontait à aussi loin dans le temps. [...]
[...] On a un fétichisme de la pratique et un processus de « déscientifisation »5. Pourtant, le professeur est censé être un « pro » de sa matière comme en témoigne le préfixe de ce nom? Ainsi, j'ai moi aussi peur que nous ne finissions par n'avoir que de simples lecteurs de cours confectionnés par une intelligence artificielle, mis en difficulté à la moindre question non préméditée d'un élève. PARTIE II : EN MARGE DE LA CULTURE Au sein de son Chapitre l'auteur indique très justement que finalement, malgré l'ensemble des innovations incessantes qui fusent chacun de nos jours, « des concepts tels que le mariage, la famille le pouvoir, la démocratie, la tyrannie, les figures de rhétoriques ou les formes de communication n'ont connu que de légers changements depuis des millénaires »6. [...]
[...] Ce décalage est certainement en partie dû au fait qu'il ne s'agit pas du titre originel du livre. En effet, ce dernier est initialement paru en Allemand sous le titre de Bildung als Provokation. Écrit par le philosophe autrichien Konrad Paul Liessmann en 2017, on doit sa traduction à Susanne Kruse et Hervé Soulaire. Et, sa parution en France est établie par la maison d'édition Armand Colin. Une traduction mot à mot de cet intitulé premier donnerait L'éducation comme provocation. [...]
[...] PARTIE III : DANS LES MEANDRES DE LA POLITIQUE Le Chapitre 13 évoque la notion de révolution et la définition de ce terme. En effet, pour l'auteur, une révolution, même artistique, doit nécessairement réunir deux critères cumulatifs : la liberté et la nouveauté. Et, selon lui, « de nos jours la vraie révolution consisterait sans doute à exiger un temps d'arrêt, de contemplation, de silence et de lenteur »9 dans une société marquée par la surstimulation et une quête de l'innovation incessante. Un Chapitre 16 est consacré aux frontières. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture