Ce document est un compte-rendu d'Henri Grégoire (1750-1831) prononcé lors du concile national des évêques qui se tint du 28 thermidor an V au 18 fructidor an VI – soit du 15 août au 4 septembre 1797. Dans sa jeunesse, Grégoire rentra dans un collège de Jésuites, il devint professeur dans ce collège, puis finalement accéda à la prêtrise. Il se fait connaître par l'Essai sur la régénération physique et morale des Juifs (1789). Il est député du clergé de Nancy: il joue un rôle important dans le ralliement du bas clergé au Tiers-état et lors du serment du 20 juin – serment d'aboutir à une Constitution. Défenseur des droits naturels, il adhère à la Société des Amis des Noirs. En 1790, il est élu évêque constitutionnel de Blois (Loir-et-Cher), alors qu'il tente la construction d'une véritable chrétienté républicaine. A la chute de Robespierre en 1794, il se consacre à la reconstruction de l'Eglise gallicane.
[...] A la chute de Robespierre en 1794, il se consacre à la reconstruction de l'Eglise gallicane : il est l'un des fondateurs des Annales de la Religion et organise le concile national de 1797. L'Eglise constitutionnelle apparaît dans le schisme du clergé français devant la Constitution civile du clergé votée en juillet 1790 par la Constituante. Elle devient progressivement la cible de l'opinion publique et va être reniée par la République pendant la période de la Terreur. La séparation progressive de l'Eglise et de l'Etat (de septembre 94 à février 95, reprise limitée d'un culte en privé et mai 95 réouverture conditionnelle de certaines églises au culte catholique) rétablit une certaine liberté de conscience et permet la lente reconstitution de l'Eglise constitutionnelle. [...]
[...] Outre Grégoire, les autres rédacteurs sont connus : Claude Le Coz évêque métropolitain de Rennes, Dom Grappin. Malgré le fait qu'il se défend d'en être l'investigateur : la gazette d'Iena, en les annonçant, m'en a fait mal-à-propos l'éditeur Cette confusion montre la place dominante que tient l'abbé Grégoire dans l'Eglise constitutionnelle et son renouveau, mais aussi sa volonté de montrer que les initiatives quant à la réorganisation de cette Eglise ne viennent pas seulement de lui. Il fait mention de la participation d'un curé ; tandis que plus loin il parle même de l'exportation des idées constitutionnelles vers l'étranger. [...]
[...] Rentrés nombreux à partir de 1795, les réfractaires persistaient à traiter les constitutionnels en schismatiques, refusaient d'occuper les mêmes édifices qu'eux, ne voulaient pas donner l'apparence de communiquer avec eux. Animées par l'abbé de Boulogne, les Annales catholiques qui faisaient pendant aux Annales de la Religion témoignaient d'une intransigeance absolue pour les droits de la vérité. Cependant, Grégoire ironise sur la cohérence des propos du journal qui qualifie les constitutionnels comme n'étant pas entièrement hors de l'Eglise ; ce qui suppose un intermédiaire assez étrange», il veut montrer les faiblesses de raisonnement de ses adversaires, qui les reconnaissent comme schismatiques à cause de l'autonomie nationale de ce clergé. [...]
[...] Ainsi, pour pallier la carence de l'enseignement théologique depuis la fermeture des universités et séminaires, les évêques décident de doter l'Eglise gallicane de son propre organisme de réflexion et de recherche. Pour cela ils s'inspirent d'autres sociétés savantes : académie formée à Rome par Ciampini en 1671 pour s'occuper de l'histoire ecclésiastique ; académie formée à Florence en 1744 par le père Moniglia pour la théologie-pratique. Contrairement aux autres cependant ils n'appellent pas ça une académie puisque est sans doute trop liée à l'ancien régime mais une société. [...]
[...] Nous pouvons voir dans cet extrait du compte-rendu que rend l'abbé Grégoire à ses coreligionnaires qu'il tente de concilier Révolution et Religion. En effet, tous ces propos ont pour intérêt à montrer que la réorganisation dont a nécessairement besoin l'Eglise constitutionnelle, doit passer par engagement républicain. En s'appuyant sur le thème de la révolution régénératrice du catholicisme français, il montre la république est indissociable du christianisme. C'est donc la raison pour laquelle, l'Eglise désormais gallicane doit se donner les moyens de se réorganiser, et cette réorganisation s'appuie sur la presse ecclésiastique et sur la société savante qui ont pour rôle premiers de discuter les articles obscurcis ou attaqués dans les dernières années, tout d'abord par le gouvernement du 9 thermidor, mais aussi par la presse réfractaire que Grégoire identifie comme une presse contre-révolutionnaire. [...]
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