« Thomas Paine ! On devrait vous dresser une statue d'or dans toutes les villes du monde. » Voici les paroles prononcées par Louis Bonaparte. Paul de Moal, lui, le décrivait comme étant « l'homme le plus populaire et le plus détesté de son temps ». C'est ainsi que l'on parlait de Thomas Paine. Cet homme, au destin jalonné de péripéties, partagé entre le Nouveau Monde et l'Ancien, a suscité toutes sortes de réactions. Admirés par certains qui le considéraient comme le père fondateur de la République américaine, haït par d'autres qui l'accusaient d'athéisme, il n'en reste pas moins une figure incontestable du XVIIIe siècle. En effet, c'est seulement lorsqu'il est proche de la quarantaine que la vie de cet homme, a priori plutôt commun, va basculer. Bernard Vincent insiste d'ailleurs sur ce point dans cette biographie : « Il ne sait pas que l'ère des révolutions va transfigurer ses jours et faire de sa vie un destin. ».
[...] Ce livre m'a permis de constater la place considérable que Thomas Paine a occupé dans l'établissement des idées qui sont les nôtres aujourd'hui. C'était un homme d'avant-garde. Il voyait loin et a permis à ses contemporains d'accomplir des actes qu'ils n'auraient même pas osé imaginer. Il a malheureusement payé le prix de cet esprit novateur à plusieurs reprises et a pâti de l'ingratitude de tous ceux qu'il a aidé. Nous pourrions pour cela le qualifier de martyr même si je pense que ce mot est un peu trop lourd de sens pour le lui attribuer. [...]
[...] Le 17 avril 1777, il est nommé secrétaire de la Commission des affaires étrangères. C'est alors qu'il commet une erreur monumentale en dévoilant au monde entier un secret d'État lors de l'affaire Dean. Cette faute sera en partie effacée par la collecte qu'il organise pour venir en aide à l'armée américaine alors dans un état pitoyable. Lorsque le 17 avril 1783, Georges Washington déclare la fin des hostilités, Paine s'inquiète des égoïsmes locaux et se bat pour l'union des États. [...]
[...] Ces idées vont faire partie de lui tout au long de sa vie. C'est en 1774, lors d'un séjour à Londres que Paine découvre réellement la misère du petit peuple ainsi que la corruption qui règne dans la politique. Il constate combien le Parlement n'est pas représentatif du peuple. Il dira d'ailleurs : C'est dans une large mesure grâce à la connaissance de l'Angleterre que j'avais transportée avec moi en Amérique que j'ai pu, en politique, aller plus au fond des choses que les autres, et avec plus de succès. [...]
[...] Pour eux, la religion est un dialogue direct entre l'homme et son créateur. Il décide suite à cette publication de retourner dans sa terre d'accueil, les États-Unis, qu'il n'a pas revus depuis 13 ans. Il y reçoit un accueil plutôt mitigé, tantôt insulté, tantôt ovationné. Il finit ses jours très atteints par la maladie, mais pas assez pour cesser d'écrire. Ses derniers écrits seront d'ailleurs les plus virulents, à croire que la vieillesse et la maladie ont accru son esprit cynique et révolutionnaire. [...]
[...] Les deux hommes y confrontent leurs idées opposées sur la Révolution Française. Dans l'ouvrage de Paine figure une dédicace adressée à Georges Washington alors président des États-Unis où il résume le propos du livre via quelques mots clés : il voulait faire en sorte que les Droits de l'Homme puissent devenir [ ] universels et que le Nouveau Monde régénère l'Ancien Il se lance alors dans l'aventure de la Révolution Française avec la même ardeur qu'il l'avait fait lors de la révolution américaine avec pour but ultime d'importer d'Amérique un système qu'il considère comme idéal. [...]
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