L'islam occupe une place prépondérante dans le monde depuis les années 1970, tant géographiquement que politiquement et sociologiquement, et cette place a vocation à prendre une dimension encore plus considérable au XXI ème siècle. La civilisation islamique, qui s'étend du Maroc à l'Indonésie en passant par le Proche et le Moyen-Orient et l'Asie centrale, est caractérisée par une grande diversité. Il existe différentes façons d'interpréter et de pratiquer l'islam, dont deux principales s'opposent aujourd'hui, parfois de manière radicale : le sunnisme et le chiisme. Le monde arabe, une des composantes majeures de la civilisation islamique, se place aujourd'hui dans une certaine logique de confrontation avec l'Occident, représenté par les Etats-Unis. En effet, une partie des habitants de la première puissance mondiale considère que la principale menace provient de cette région du monde. Il s'agit en effet d'une région très instable, instabilité dont les facteurs, toujours en interaction, sont multiples et rendent complexes la résolution des crises qui l'agitent régulièrement.
Les Etats-Unis, en tant que « gendarme du monde » ont tenté depuis 1945 de s'investir dans cette zone afin de sauvegarder leurs intérêts et la paix mondiale, mais sans jamais y parvenir complètement. En fait, les relations entre les Etats-Unis et l'islam sont complexes mais surtout très fluctuantes. Les Etats-Unis et l'islam, d'Yves-Henri Nouailhat et Sylvie de la Foye, tente avec un certain succès de mettre en avant et de traiter la diversité des aspects des relations entre ces deux entités au cours du XX ème siècle. La seule certitude réside dans le fait que les Etats-Unis et l'islam sont restés en contact permanent depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, malgré un certain éloignement géographique ; et cela a notamment été permis par le déclin des influences britannique et française au sortir du second conflit mondial, deux puissances tutélaires de la zone jusqu'alors. Les relations entre les Etats-Unis et l'islam ont donc été à la fois celle de la proximité et de l'éloignement, caractérisées tantôt par des liens étroits, tantôt par des divergences notables.
[...] Aujourd'hui, les Etats-Unis ont de véritables ennemis dans cette région. Tout d'abord la Syrie, qu'ils n'ont jamais réussi à satelliser Aujourd'hui, malgré un certain dialogue, comme le montre la participation de la Syrie à la conférence d'Annapolis, ce pays demeure un facteur de déstabilisation de la région, notamment du fait de son ingérence au Liban, ce qui accroît la méfiance des Etats-Unis. Depuis la révolution iranienne, les relations diplomatiques avec les Etats-Unis sont rompues. De fait l'Iran, ainsi que l'Irak de Saddam Hussein, appartiennent à l'Axe du Mal défini par le président Bush après les attentats du 11-Septembre. [...]
[...] Les données numériques étant évidemment approximatives en raison de l'interdiction de statistiques ethniques, on peut estimer le nombre de musulmans résidant aux Etats-Unis à quelques millions environ. Il est donc nécessaire de s'intéresser à cette communauté et de voir la vie des musulmans aux Etats-Unis, la perception qu'ils ont de leur pays d'accueil, leur façon de s'intégrer et aussi l'accueil qui leur est réservé par les américains non musulmans. De nombreux mouvements influencés par l'islam se sont développés aux Etats-Unis au cours du XXe siècle. L'islam a notamment eu une influence considérable sur les Afro-Américains, très nombreux aux Etats-Unis. [...]
[...] Mais si certains Etats arabes rallient les Etats-Unis dans leur lutte contre l'extrémisme islamique, il n'en est pas de même pour les populations de ces pays. Celles- ci font preuve d'un anti-américanisme grandissant, accentué par les erreurs commises par les Etats-Unis en Irak et par les entorses aux droits de l'Homme qu'implique la lutte contre le terrorisme selon l'administration Bush (scandales de Guantanamo et Abu Ghraib par exemple). Des propos comme ceux tenus par l'actuel président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, contre l'impérialisme américain, sont très populaires auprès des masses. [...]
[...] Mais la Révolution islamique de 1979 change complètement la donne et l'imam Khomeiny, islamiste radical, chef de la Révolution, donne très vite le ton avec le slogan ni est, ni ouest, République islamique et en surnommant les Etats-Unis le Grand Satan La prise d'otages de l'ambassade américaine à Téhéran entraîne la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, qui ne sont toujours pas officiellement rétablies aujourd'hui. Pilier de la politique américaine dans les années 50 et 60, l'Iran est devenu l'ennemi principal des Etats-Unis dans la lutte anti-terroriste. Dans cette perspective, la crise actuelle causée par les ambitions nucléaires de ce pays ne risque pas de permettre une quelconque amélioration des relations. Pourtant, pour résoudre cette crise pacifiquement, l'instauration du dialogue est indispensable. [...]
[...] Or la fin de celle-ci et les attentats du 11-Septembre semblent avoir réactivé progressivement la dimension idéologique de la politique américaine, et même des relations internationales. Ainsi le 11-Septembre entraîne une radicalisation de l'affrontement entre les Etats-Unis et l'islam. Mais plus encore, cet affrontement semble être devenu désormais un enjeu majeur du XXIe siècle, capable de déterminer à long terme l'avenir de la planète. L'islam semble être la principale opposition, et certainement la plus violente, que rencontrent les Etats-Unis dans leur volonté d'instaurer un ordre mondial fondé sur une pax americana. [...]
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