Ysé Tardan-Masquelier est une historienne des religions spécialiste de l'hindouisme. Elle écrit dans la Revue française de yoga. Elle fut présidente de la Fédération nationale des enseignants du yoga (FNEY) de 1981 à 1992 et elle est directrice de l'Ecole française de yoga depuis 1984.
L'évolution du yoga en Occident est un véritable phénomène de société. Il s'adapte à nos besoins et se professionnalise. L'auteur retrace ensuite l'histoire du yoga qui débute avec les Yoga Sûtras de Patañjali et se poursuit avec le yoga tantrique et la « renaissance bengalie » donnant naissance au yoga moderne.
Elle met également en relief les concepts clefs du yoga que le recentrement intérieur, la recherche d'unité et de sagesse, la mise en équilibre de nos énergies ou la gestion parfaite du corps et du temps. Enfin, elle pose un problème fondamental : peut-on pleinement pratiquer le yoga tout en étant chrétien, juif, musulman ou athée? Elle montre comment les cultures occidentales se sont imprégnées de certaines pratiques yoguiques, parfois en les déformant, posant ainsi la question de l'acculturation du yoga. Néanmoins, la pratique de la méditation dans le christianisme est une preuve que le yoga n'est pas inscrit dans une pratique religieuse particulière mais que c'est une quête de la sagesse qui s'enrichit au contact de l'altérité.
[...] Même si la connaissance de l'Inde progresse en Occident, le mythe et la fascination de l'altérité demeurent. Le yoga est partie prenante de cette rencontre. Recyclé en Occident, il devient une pratique de bien-être et de connaissance de soi. Néanmoins, cela ne l'éloigne pas de ses fonctions premières et donne une chance, à qui le souhaite, de redonner une valeur existentielle à trois grandes préoccupations que sont l'action juste, l'unité et la simplicité. Le yoga impose une éthique. La fidélité n'implique pas une obéissance à la lettre et n'exclut surtout pas l'inventivité. [...]
[...] Le yoga classique, un des six darshanas (voie de salut), a pour textes fondamentaux les Yoga Sûtras et se définit comme une méthode de libéralisation de l'être dans sa globalité, selon une progression cohérente de pratique et d'attitudes définies L'auteur des Yoga Sûtras est supposé être Patañjali. Le yoga n'est pas conçu pour le mieux-être, mais comme un mode de transformation dont les effets se répercutent dans l'après-vie. On parle de yoga à huit membres (règles de vie, pratique à médiation corporelle, maîtrise des pratiques de perception et atteinte des trois états supérieurs de la conscience) qui doit, en phase terminale, mener à la libération ou Kaivalya. Les Yoga Sûtras établissent une doctrine ouverte et adaptable aux différentes cultures. [...]
[...] L'esprit du yoga par Ysé Tardan-Masquelier L'auteur Ysé Tardan-Masquelier est une historienne des religions spécialiste de l'hindouisme. Elle écrit dans la Revue française de yoga. Elle fut présidente de la Fédération nationale des enseignants du yoga (FNEY) de 1981 à 1992 et elle est directrice de l'Ecole française de yoga depuis 1984. Plan de l'oeuvre L'évolution du yoga en Occident est un véritable phénomène de société. Il s'adapte à nos besoins et se professionnalise. L'auteur retrace ensuite l'histoire du yoga qui débute avec les Yoga Sûtras de Patañjali et se poursuit avec le yoga tantrique et la renaissance bengalie donnant naissance au yoga moderne. [...]
[...] Le yoga indien classique, sans être religieux, comporte un aspect rituel fort. Il joue pour l'individu ce que le rite joue pour le cosmos : relier tout en délimitant, rendre limpide la présence d'une structure interne. Quand le yoga s'épanouit dans une ambiance dévotionnelle, cela permet de vivre ce qui relie le croyant à son Dieu (l'amour et la grâce) et ce qui le différencie (la transcendance). Dans le yoga, la doctrine du sacrifice est muée en sacrifice intérieur Le sage abandonne la partie de lui qui le sépare du divin et accepte d'être transformé. [...]
[...] La question de l'application de la méditation yoguique au christianisme et notamment aux moines provoque également un grand débat. Pour les Indiens, la méditation ne s'acquiert pas, elle survient, comme un état de grâce. L'homme doit construire sa capacité à accueillir cet état. Chez les chrétiens, on observe deux avis divergents. Le premier, limité, établit que la méditation est une technique de vie qui génère chez le sujet une indifférence de tout, une dissolution de la personnalité et que les deux visions différentes du divin sont un obstacle infranchissable à la pratique d'un yoga chrétien. [...]
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