Moyen-Orient, Maghreb, beur, arabes, maghrébins, expression langagière, premiers usages, revendication identitaire, stigmate, langage familier, identification sociale, verlan
La note de déconstruction consiste en : on choisit une notion croisée au cours de ses lectures et/ou études sur le Moyen-Orient, tenue pour évidente (musulman, arc chiite, bloc sunnite, arabe, berbère, kurde, juif, communauté, ethnie, identité, tribu, voile islamique, islamisme, etc.) et se propose de la « déconstruire » selon les axes problématiques dégagés. Dans la « note de déconstruction », il s'agit de :
- retracer le contexte d'émergence de la notion : auteurs et époque associées, évolution de son sens et de ses usages ; ?
- décrire ses usages actuels et identifier les difficultés associées (en particulier les biais culturalistes/essentialistes/orientalistes) ; ?
- proposer une nouvelle notion et/ou des précautions d'utilisation.
Le mot « beur » est régulièrement mobilisé pour qualifier des individus aussi dits « arabes », « maghrébins » ou encore d'« origine magrébine ». Ce terme vient d'une modalité d'expression langagière, appelée le « verlan », qui consiste à inverser les syllabes de mots. « Beur » est alors l'expression en verlan et la contraction d'« arabe ». Le terme « beur » a été utilisé, et continue à l'être, de façons bien différentes, et ce, par de multiples agents situés dans le champ scientifique ou encore médiatique, mais aussi par des individus qui se reconnaissent dans celui-ci. Cette diffusion doit nous interroger sur les mécanismes d'avènement et sur les usages d'un tel terme. Comme d'autres mots, celui de « beur » a des applications concrètes et, comme des notions plus générales telles que celles « castes » ou encore « tribus », il est à la fois le fruit d'un savoir indigène et d'une interprétation allogène.
[...] Les militants de la Marche des beurs ne militaient pas seulement contre le racisme mais d'abord pour l'égalité (ce sont majoritairement des enfants d'ouvriers). C'est en ce sens qu'il paraît indispensable de ne pas omettre que ce terme doit être analysé avec les outils du genre (comme le montre les différents usages du terme « beurette) mais aussi des classes sociales. Pour Ahmed Boubeker le mouvement « beur » qui naît des suites de la Marche des « beurs » aurait échoué pour plusieurs raisons. [...]
[...] Ce nouveau terme supplante maintenant celui de « beur », il s'agit du mot « rebeu ». Ce mot « rebeu », vient du verlan du mot « arabe » également. En revanche il renvoie à une qualification plus large que celui de « beur ». Le Dictionnaire a d'ailleurs reconnu cet usage langagier en l'intégrant dans ses lignes à partir de 2007. Le mot de « beur » quant à lui semble avoir d'abord été utilisé dans un entre soi avant d'être plus largement diffusé. [...]
[...] L'article prend l'exemple d'une artiste, Lisa Bouteldja, qui revendique la défense d'une « beurettocratie ». Cette dernière consiste à reprendre les critiques associés aux stigmates (féminité exacerbée, sexualité, etc.) et à les revendiquer sans les dissimuler. ● SIKOUK. B. « « Beurettes » : itinéraire d'un terme socialement construit, sexiste et raciste », Blog sur Mediapart, 21/04/2020. Url : https://blogs.mediapart.fr/bessma-sikouk/blog/210420/beurettes-itineraire-d-un-terme-socialement-construit-sexiste-et-raciste (consulté le 27/07/2020). L'auteure consacre un billet de blog sur le terme beurette. Elle expose quelques données statistiques pour montrer combien le terme renvoie d'abord à des images sexualisées. [...]
[...] L'article propose une analyse des doubles injonctions pesant sur les femmes, filles de migrantes, qui doivent à la foi s'adapter à une socialisation familiale dont elles ont hérité de la valeur et à la fois une socialisation plurielle du fait de leurs fréquentations et plus globalement de tout ce qui peut les entourer. ● Ramdani, K. (2011). « Bitch et Beurette, quand féminité rime avec liberté ? Représentation du corps féminin noir et maghrébin dans la musique rap et le R'n'B », Volume , n°8, p. [...]
[...] D'après le dictionnaire du Larousse, « beur » relève du langage familier et est défini comme « jeune d'origine maghrébine né en France de parents immigrés ». Le mot y est officiellement entré en 1985. La définition entérine que le « beur » renvoie à trois éléments qui se superposent. Le « beur » est censé être « jeune », il est « né en France » et enfin il est l'enfant de « parents immigrés ». Cette définition pose alors plusieurs questions. [...]
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