« Le voile aveugle parfois celles qui le portent. Il peut aussi aveugler ceux qui ne voient que ça ». Cette citation illustre bien la relance du débat sur la laïcité à travers l'affaire du foulard islamique. [...]
Pesanteur culturelle et sociale, quête de l'identité et soif de reconnaissance, désir de s'opposer face à des inégalités sociales, situation internationale…Les causes des dérives sont multiples et conduisent à un constat : la laïcité comme principe d'équilibre dans la sphère publique et la sphère privée, n'est plus comprise ou pire se trouve contestée.
Pourquoi le débat a été aussi passionnel en France ? Comment faire en sorte que l'islam ne soit pas stigmatisé ? Et d'abord qu'entend-on par « laïcité » ? Est ce le retrait total du religieux dans la sphère publique, ou bien inclut-elle aussi la liberté religieuse et jusqu'à quel point ?
Il convient donc d'étudier dans un premier développement comment le principe de la laïcité , pierre angulaire de la République, a pu être remis en cause ( I ), avant d'analyser dans une seconde partie la conception divisée et isolée du principe de la laïcité( II ).
[...] Il a renvoyé temporairement un élève qui portait un signe qui manifestait ostensiblement son appartenance religieuse et refusait de l'enlever dans l'enceinte de l' établissement; il a refusé d'accorder à un élève une dérogation lui permettant d'être systématiquement absent un jour par semaine pour la pratique de sa religion ; il a également refusé d'accorder à un élève une autorisation ponctuelle d'absence pour que celui-ci puisse assister à une fête religieuse non prévue par le calendrier scolaire; enfin, il a sanctionné une élève qui refusait de participer aux cours de natation car sa religion lui interdit de se rendre dans une piscine mixte. On peut donc se demander si le refus d'accorder une dérogation systématique d'absence est justifié. La réponse est certainement positive. En effet, l'assiduité est une obligation pour tous les élèves. [...]
[...] Le voile à l'école est contraire au principe de laïcité, c'est un fait. Mais d'autres menacent pèsent aujourd'hui sur la laïcité, venant y compris de ceux qui, au gouvernement prétendre la défendre. Si nous avions été interrogées par un institut de sondages, sans doute aurions-nous affirmé, nous aussi, notre opposition au port du voile à l'école ou dans les administrations. Dans la philosophie laïque, l'école doit être ce lieu qui protège de toutes les influences précoces, y compris familiales. C'est contrairement à ce que pensent les ennemis de la laïcité, ou ceux qui la confondent avec la tolérance, une garantie de la liberté. [...]
[...] Cette stratégie républicaine s'accompagne d'une volonté d'éviter toute guerre civile, de favoriser l'évolution des esprits plutôt que la dureté de la loi, ainsi qu'en témoigne la célèbre affaire des crucifix : la question était de savoir s'il fallait enlever ces symboles religieux des écoles publiques à la rentrée 1882. Les circulaires ministérielles appelèrent à appliquer la loi. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, on trouvait encore des crucifix dans les écoles publiques. Les élections de 1902 confirment et élargissent la majorité dont disposent les républicains dont la plupart sont des radicaux. [...]
[...] La différence entre la laïcité de combat ou de compensation réside dans une tolérance plus ou moins forte des signes religieux. En effet, la laïcité de combat ne tolère aucun signe religieux, tandis que la laïcité de compensation est plus tolérante dans le sens où elle tolère dans une certaine limite. En effet, pour certains, il convient de revenir aux sources de la République et de recréer un modèle unique d'intégration. Pour d'autres, il faut tenir compte des évolutions de la société et faire une place au communautarisme, même religieux. [...]
[...] La laïcité de combat et la laïcité de compensation déterminent alors une prise de position. Celle-ci nécessite toutefois l'existence d'un dialogue préalable[5] à la mise en œuvre d'une procédure disciplinaire qui avait été présenté comme essentielle lors du vote de la loi du 15 Mars 2004, sans pour autant constituer une innovation fondamentale. L'article 3.1 de la circulaire dispose : la mise en œuvre de la loi passe par le dialogue ( ).La priorité doit être donnée au dialogue et à la pédagogie La circulaire consacre quelques lignes à la nature du dialogue devant être engagé avec l'élève qui méconnaîtrait la loi. [...]
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