Dans les années 1920, lorsque le califat ottoman est aboli par Atatürk, se développent des mouvements religieux qui cherchent dans les textes sacrés – le Coran, la Sunna, et la jurisprudence – les modes d'organisation de la société. Ces mouvements dits islamistes prônent l'établissement d'un état fondé sur les principes de l'Islam, que ce soit à l'échelle d'un pays ou de l'Oumma toute entière. Parler d'islam politique mais l'accent sur ce dernier but, mais occulte les motivations religieuses qui les sous-tendent. Ces mouvements feront véritablement parler d'eux dans les années 70, époques où l'âge islamiste succède à l'âge nationaliste. En réalité l'islamisme des années 70 est en grande partie l'héritier des mouvements des années 20, qui eux-mêmes se réfèrent aux mouvements salafis, c'est-à-dire revendiquant un retour à l'islam des origines, ou réformistes.
[...] Parler d'islam politique mais l'accent sur ce dernier but, mais occulte les motivations religieuses qui les sous-tendent. Ces mouvements feront véritablement parler d'eux dans les années 70, époques où l'âge islamiste succède à l'âge nationaliste. En réalité l'islamisme des années 70 est en grande partie l'héritier des mouvements des années 20, qui eux-mêmes se réfèrent aux mouvements salafis, c'est-à-dire revendiquant un retour à l'islam des origines, ou réformistes Années 20 à 60 : théorisation du mouvement A. La théorisation de l'islamisme à travers la révolution culturelle de l'« ère libérale L'islamisme, dès la fin du XIXème siècle, a eu pour vocation de contestation de la situation des musulmans, en se basant sur une sensibilité politique et religieuse qui se voulait renouer avec le dynamisme initial des pieux ancêtres à l'origine du salafisme, dont la vocation à la fois révolutionnaire et réformiste a été par deux penseurs. [...]
[...] Ils forment l'« Alliance islamique qui obtient des voix et soixante sièges. Dès lors le mouvement s'intègre véritablement dans la société et dispose d'une assise très forte à la fois parmi les nouvelles classes urbaines pauvres issues de l'exode rural, et parmi la bourgeoisie pieuse en recherche d'authenticité et de repères culturels face à l'Occident. Le mouvement s'empare des mœurs de la société égyptienne des années 20 et s'intéresse surtout à la nouvelle classe urbaine arabophone, à la fois moderne et musulmane. [...]
[...] Al Qaeda fait aboutir une mise en réseau des forces autrefois territorialisées dans un groupe durable et planétaire pour frapper l'ennemi lointain. Conclusion Incontestablement, l'islamisme se voulait à l'origine internationaliste, aspirant à placer la communauté des croyants toute entière sous un même leadership. Mais son échec fut de ce point de vue assez vite patent. Les mouvements qui prônaient, dans les années 70 et 80, la réislamisation des sociétés musulmanes par le haut la construction d'un Etat islamique ont abouti à l'impasse. [...]
[...] C'est dans ce contexte de verrouillage de la sphère publique et dans un climat de déception immense né de l'échec des formations islamistes «classiques» à prendre le pouvoir dans les États musulmans, ou à respecter leurs promesses une fois la participation au gouvernement acquise. Au pire réprimés, au mieux routiniers dans le jeu politique national, ces groupes et le discours dont ils étaient porteurs ont cessé de représenter une utopie mobilisatrice pour une partie de la clientèle sociale (ceux que Gilles Kepel appelle les jeunes urbains pauvres des formations islamistes, qui se tourneront vers une lecture plus radicale de l'islamisme. En cela l'expérience Afghane offrira un terrain d'expérimentation à la référence jihadiste. [...]
[...] Ainsi en Egypte, la réforme de 1961 d'Al Azhar est une tentative pour encadrer la classe des ‘alim. Cependant les oulémas, selon Gilles Kepel perdent dans tout le monde musulman leur influence traditionnelle sur les populations, sauf au Pakistan grâce à la force de la tradition Deobandi. A cette époque, pourtant, l'Islam politique est encore peu actif et ne vivra son âge d'or que lorsque les classes populaires, auxquelles il permet un accès privilégié, connaîtront un véritable boom démographique, qui générera dans les années 1970 une masse de jeunes désœuvrés, enclins à s'associer à un discours qui reprend le vocabulaire de l'Islam, mais le transforme pour le mettre en prise directe avec une réalité que l'explosion démographique, l'exode rural et la hausse vertigineuse des prix du pétrole ont bouleversé III Radicalisation et dépolitisation A. [...]
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