Aux yeux de la communauté internationale, la composition du drapeau d'un pays résume l'identité de ce pays en exposant les symboles desquels il se veut représentatif. En ce sens, l'alliance entre le glaive et l'inscription « il n'y a de Dieu que Dieu, Muhammad est le prophète de Dieu » est significative de l'intrication entre les pouvoirs politiques et religieux qui caractérisent la « théocratie familiale » saoudienne.
Cet entrelacement des deux pouvoirs date en fait de 1744 et du pacte du Nadjd qui liait alors Muhammad Bin Abd al-Wahhab et Muhammad Bin Seoud, scellant l'alliance entre un chef de guerre en mal de légitimité et de soutien et un religieux puritain aspirant à répandre sa pensée. La doctrine d'al-Wahhab peut s'apparenter à ce que le protestantisme fut au christianisme, affirmant« Il n'y a de Dieu que Dieu » ; toute forme d'adoration pour d'autres idoles que Dieu est donc pêché, y compris à l'encontre de Mahomet, qui reste mortel.
Cette relation privilégiée entre maison des Seoud et establishment wahhabite se perpétue et se consolide au fil de l'histoire pour finalement former un tout se voulant cohérent, chaque partie ne pouvant réellement se passer de l'autre. Cette interaction mène à la nécessaire ingérence du religieux dans le politique, ingérence d'autant plus prévisible qu'une part de la légitimité sur laquelle repose la puissance de l'Arabie Saoudite (tant au sein du Moyen-Orient qu'à l'échelle mondiale) relève du facteur religieux, et notamment de la présence de deux des trois lieux saints de l'Islam sur le territoire de l'Arabie Saoudite : La Mecque et Médine sont ainsi sous la coupe de Riyad, la mosquée al-Aqsa de Jérusalem complétant cette triade sacrée.
[...] Le rôle joué par l'Islam dans la politique étrangère du royaume ne se limite cependant pas à un simple écran de fumée permettant de lier l'expansion religieuse et l'expansion politique de l'Arabie Saoudite. Il permet aussi de légitimer la politique étrangère saoudienne aux yeux de l'ensemble du monde musulman en lui admettant des motivations religieuses. L'islam comme légitimation de la politique étrangère Le rôle des oulémas Les oulémas jouent en ce sens un rôle important dans la politique étrangère saoudienne. [...]
[...] En effet le pouvoir doit à la fois garantir la défense d'intérêts nationaux tout en se posant comme le leader d'une communauté musulmane internationale estimée proche du milliard de fidèles. La politique étrangère de l'Arabie Saoudite est alors en question : doit- elle défendre des intérêts islamiques ou proprement nationaux ? Quel agenda prévaut sur l'autre ? La question de l'islam dans la politique étrangère de l'Arabie Saoudite est ainsi majeure. Elle l'est d'autant plus depuis les attentats du 11 septembre qui associent dans l'imaginaire collectif occidental wahhabisme et terrorisme, et terrorisme et Arabie Saoudite, faisant peser sur cette dernière d'importantes tensions. [...]
[...] Cette dérive de la politique étrangère saoudienne force finalement l'Etat saoudien à lutter contre les tentations jihadistes de sa population, et contre les différentes factions au financement desquelles il a participé. Face au Frankenstein islamiste» issu de la politique étrangère, la solution semble cette fois provenir de l'intérieur. L'Arabie Saoudite se retrouve ainsi contrainte de redonner , ou de donner un sens à la nationalité saoudienne afin de limiter l'aspiration jihadiste, tâche à laquelle s'attelle le plan littéraire saoudien à l'image de Hamza al-Mazini ou de Tawfiq al-Saïf. [...]
[...] L'islam dans la politique étrangère de l'Arabie Saoudite Introduction Aux yeux de la communauté internationale, la composition du drapeau d'un pays résume l'identité de ce pays en exposant les symboles desquels il se veut représentatif. En ce sens l'alliance entre le glaive et l'inscription il n'y a de Dieu que Dieu. Muhammad est le prophète de Dieu est significatif de l'intrication entre les pouvoirs politiques et religieux qui caractérisent la théocratie familiale saoudienne. Cet entrelacement des deux pouvoirs date en fait de 1744 et du pacte du Nadjd qui liaient alors Muhammad Bin Abd al-Wahhab et Muhammad Bin Seoud, scellant l'alliance entre un chef de guerre en mal de légitimité et de soutien et un religieux puritain aspirant à répandre sa pensée. [...]
[...] Cela passe notamment par la création par l'Arabie Saoudite de différentes organisations destinées à diffuser l'Islam. On peut citer à cet effet la Ligue Islamique Mondiale (1962) qui forme imams et prêcheurs partout dans le monde, ou de la Banque Islamique de Développement, qui permet d'étendre l'influence islamique au sein de pays peu développés, et de fait plus apte à entendre un message islamique se voulant providentiel. Le rôle de l'OCI Le concept de coopération islamique a été concrétisé lors du sommet de Rabat le 25 septembre 1969. [...]
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