Martinique, créolisation, société de plantation, identité culturelle, esclavage, créole martiniquais, colonisation
La créolisation, selon l'écrivain originaire de l'île de la Barbade Edward Kamau Brathwaite, c'est « une forme d'hybridation culturelle ayant pour but une unification des peuples, quelle que soit l'origine ethnique, et une identité multiple sans frontière, mélangeant les racines européennes, africaines, indiennes et autres : c'est la création d'une nouvelle culture unique ». La créolisation a donc lieu lorsque deux ou plusieurs communautés différentes se rencontrent sur un même territoire et créent une nouvelle communauté ayant sa propre culture construite grâce à la fusion des éléments des cultures antérieures qui s'entrechoquent. Nous nous intéresserons, dans cet écrit, au cas de la Martinique et à la créolisation historique dans les sociétés de plantations.
[...] La particularité des plantations est que le fait de travailler force les interactions et oblige les adaptations rapides pour permettre une intercompréhension entre les deux communautés. Les causes de la créolisation de la Martinique. La première cause de la créolisation dans le monde est la colonisation des grandes puissances lancées il y a quelques centaines d'années et qui avaient pour objectif d'agrandir le territoire et de civiliser les territoires conquis. Pour la Martinique, ce phénomène a commencé en 1635 lorsque l'État français met un pied sur l'île alors habitée par les Caraïbes qui avaient eux-mêmes chassé les Amérindiens établis auparavant. [...]
[...] En effet, l'effort qui avait été auparavant fourni pour convertir les premiers migrants n'a plus la même intensité alors les Indiens ont la possibilité de continuer à pratiquer leur religion ce qui les rattache à leur culture originale et les empêche de se créoliser. Ensuite, les Indiens sont une communauté plus soudée que les autres alors ils résistent davantage que le Congolaiss et les Chinois aux changements imposés par les Européens. Enfin, les Indiens sont rejetés par les noirs créoles. Cela crée donc une fracture entre les deux communautés. Une troisième créolisation en Martinique. [...]
[...] Suite à l'annexion de la Martinique par la France, l'île devient une colonie française et la créolisation est remplacée par la francisation. L'objectif de l'Etat français est que tous les habitants de l'île parlent français et qu'ils s'assimilent à la culture française. Il veut donc effacer le processus de créolisation antérieur. Mais cette entreprise sera mise à dure épreuve puisque la créolité présente sur l'île restera prégnante. Pour franciser les habitants, il aurait fallu les maintenir en esclaves alors que cela était impossible puisque les droits français l'interdisaient. [...]
[...] Cependant elle ne fut pas une réussite pour autant. Nous pouvons conclure que le processus de créolisation en Martinique fut tellement important qu'il ne permit pas la francisation de sa population par la suite. Bibliographie : Michelle Edwige Jeanne Martineau, La créolisation : au-delà d'un concept, une construction identitaire perpétuelle mars 2022, Concepts et Savoirs. URL https://apropos.erudit.org/concepts-creolisation/ Gerry l'Etang, Créolisation et créolité à la Martinique : essai de périodisation, 10-11 mars 2004, L'Habitation/Plantation : héritages et mutations, Faculté de Lettres et Sciences humaines, Schoelcher, UAG. [...]
[...] Les nouveaux propriétaires s'installent et habitent sur leur terre, alors ils vivent sur les parcelles cultivées au côté des esclaves africains. Les Caraïbes sont laissés en dehors des plantations. Le second contexte de créolisation se fait donc entre les Français et les Africains dans les cultures de canne à sucre. Pour donner des ordres à leurs esclaves, les propriétaires doivent pouvoir communiquer avec les travailleurs, c'est face à cette nécessité d'intercompréhension que se fonde les bases de la langue créole martiniquaise. [...]
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