Le 10 février 2004, la loi sur la laïcité est massivement votée à l'Assemblée, avec 494 voix pour, 36 voix contre, et 31 abstentions. L'article premier interdit "les signes et tenues qui manifestent ostensiblement l'appartenance religieuse". Selon l'article trois, est "ostensible" un signe extérieur permettant "de se faire reconnaitre par son appartenance religieuse", c'est-à-dire,"le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la Kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
[...] Un problème d'intégration plus que jamais réactualisé aussi puisque celle- ci ne saurait se confondre avec "l'assimilation" pure et simple de l'immigré musulman à toutes les valeurs de la nation française. La loi du 10 février 2004 est certes plus claire mais elle ne répond pas à la problématique fondamentale de notre société multiculturelle. Comment échanger positivement et pas seulement cohabiter dans le respect mutuel des valeurs culturelles de tous les citoyens? La citoyenneté ne peut-elle être que l'abstraction d'un sujet de droits et de devoirs exempt de tout visage culturel? L'interdiction du port du voile pourrait bien être alors l'arbre qui cache la forêt. [...]
[...] Les jeunes filles ne veulent pas qu'on les définisse à leur place. Par ailleurs, le voile est pour elles un moyen d'action sociale, une volonté de faire reconnaître son identité culturelle, malgré l'absence de réponse des politiques d'immigration –échec de la marche des beurs en 1983 et 1984- dans les années 80 /90. Par-delà ces deux thèses, il n'est pas faux d'affirmer qu'il existe autant de significations personnelles du port du voile que de jeunes filles. On peut néanmoins retenir les plus récurrentes. [...]
[...] L'unité doit intégrer le maximum de diversité. D'un point de vue finaliste, il s'agit de rendre égaux des gens différents. Historiquement, ce qui a motivé la fondation de la République, c'est l'idéal d'une société libre et égalitaire. Aujourd'hui, le "diktat" de l'universalité revient à ne pas prendre en compte des différences, à reléguer dans la sphère privée tous les droits culturels. L'idéologie républicaine à tout crin risque de créer l'effet inverse de ce qu'elle prétend mettre en place, c'est-à-dire un renforcement et un durcissement des revendications communautaires. [...]
[...] Le "voile" n'est pas un pilier de l'Islam. Il ne peut pas être considéré comme une valeur fondamentale de l'Islam car l'obligation du port dépend d'une lecture fondamentaliste ou littérale. Tous les islamistes n'y souscrivent pas, ni même toutes les femmes musulmanes, dont certaines féministes Le lien entre féminité et port du voile relève d'une lecture fondamentaliste Il n'est donc pas un pilier de l'Islam ou un signe spirituel essentiel à l'Islam. C'est un signe temporel ou historique, produit de l'histoire des hommes ou de l'interprétation des textes Il pousse à créer une pseudo-division entre les bonnes musulmanes et les mauvaises (porteuses ou non du voile). [...]
[...] C'est plus décent pour vos coeurs et pour les leurs." Sourate 33, verset 53. Prophète, dis à tes épouses et à tes filles et aux femmes des croyants de ramener leur voile (jilbab) sur elles. Ce sera pour elles le moyen le plus commode de se faire connaître et de ne pas être offensées". Verset 59. 2.Sourate 24, la lumière, versets 30 et 31. "Dis aux croyantes de baisser les yeux, de sauvegarder leurs sexes, de ne pas exhiber leurs atours hormis ce qui est visible. Qu'elles rabattent leurs voiles sur leur poitrine. [...]
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