En 397, saint Augustin écrit un traité sur la virginité, juste après son traité sur le mariage. C'est le dernier grand traité de l'époque patristique sur ce sujet. Il tranche d'ailleurs sur les précédents à cause de son équilibre, tant en ce qui concerne la virginité que le mariage. L'expérience personnelle d'Augustin lui a probablement permis de ne pas tomber dans la vision négative du mariage qui avait cours chez nombre de Pères de l'Église, et par contrecoup, il a situé la virginité chrétienne dans une perspective biblique, et non platonicienne. Il ne saurait être question, pour lui, de fuir le mariage, parce qu'il serait mauvais. Il se situe dans la ligne de saint Paul : Si tu te maries, tu ne pèches pas (1 Co 7, 28). Pourquoi Augustin a-t-il écrit ce traité ? Il désire « prêcher la virginité pour qu'on l'aime » et aussi « exhorter à ne pas s'en prévaloir ».
Il y avait, en effet, des tensions sur la façon de situer la virginité dans l'Église. Augustin entreprend donc une réflexion théologique à partir du mystère de l'Église et de la vierge Marie. Mais il met en même temps les vierges consacrées en garde contre la tentation de l'orgueil qui les guette. D'où le plan du livre : une première partie traite de la virginité (ses modèles, son excellence, la récompense qu'elle aura dans le Royaume) et une deuxième partie de l'humilité qui est nécessaire aux vierges. J'ai retenu le premier point, dans le cadre de cet article.
[...] Nous avons ici le spécifique de la virginité vouée à Dieu. Diverses sont les grâces, et tous ne sont pas appelés à imiter le Christ de la même manière. Alors que l'époux et l'épouse chrétiens sont signe de l'amour du Christ pour son Église, les vierges consacrées sont signe dans l'Église de la virginité du Christ, de corps et de cœur. C'est lui le maître et le modèle par excellence de l'intégrité virginale (35). Augustin conclut : la virginité de la chair n'est pas pour tous ; car ils ne peuvent faire qu'ils soient vierges, ceux en qui déjà est fait qu'ils ne le sont plus (27). [...]
[...] La traduction utilisée est celle de la Bibliothèque Augustinienne, 3. Elle a été parfois légèrement retouchée L'Église est vierge spirituellement à cause de la parfaite intégrité de sa foi, de son espérance et de sa charité. Elle est donc vierge en tous ses membres : Cette Église, par l'intégrité de sa foi, de son espérance et de sa charité, est toute vierge, non pas en la seule personne des vierges, mais aussi dans celle des veuves et des épouses fidèles (De vid 13). [...]
[...] La virginité fait l'objet d'un vœu. Augustin parle aussi d'une profession de chasteté perpétuelle (31). La virginité occupe ainsi une place tout à fait particulière dans l'Église. Elle se distingue de la simple continence car elle est une continence perpétuelle sans que pour autant les deux soient identiques3 (33). Les veuves gardent aussi une continence perpétuelle (34 ; cf. 21). La virginité est choisie très tôt et ne peut pas succéder à un autre choix, comme c'est le cas pour les veuves : les veuves consacrées ont vécu préalablement dans le mariage (18). [...]
[...] La vie angélique, pour Augustin, ce sont les mœurs célestes : les vertus et par-dessus tout l'amour porté à son comble qui fait donner sa vie pour ses frères Quelle est la récompense promise à ceux qui ont le corps virginalement intact et le cœur vrai d'une vérité incorruptible ? (27). Ils5 suivent l'Agneau partout où il va (Ap 14, par la virginité du cœur et de la chair Et où va-t-il ? Là où se goûtent des joies qui dépassent toutes les joies de la terre, et toutes les joies que les autres goûteront (27). [...]
[...] La Virginité consacrée chez saint Augustin La Virginité consacrée chez saint Augustin En saint Augustin écrit un traité sur la virginité, juste après son traité sur le mariage. C'est le dernier grand traité de l'époque patristique sur ce sujet. Il tranche d'ailleurs sur les précédents à cause de son équilibre, tant en ce qui concerne la virginité que le mariage. L'expérience personnelle d'Augustin lui a probablement permis de ne pas tomber dans la vision négative du mariage qui avait cours chez nombre de Pères de l'Église, et par contrecoup, il a situé la virginité chrétienne dans une perspective biblique, et non platonicienne. [...]
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