L'article 1er du Concordat italien de 1984 stipule que l'Église et l'État agissent en tant « qu'indépendants et souverains, chacun dans son ordre ». Régissant, dans leur extension maximale, la vie publique et la vie privée, le légal et le moral, il n'est que peu difficile de voir apparaître entre Etat et religion de potentiels conflits de souveraineté. Par État, nous entendons l'organisme qui constitue la structure institutionnelle, politique et juridique de la communauté nationale.
Pour ce qui est du terme de « religion », notre sujet nous invite à envisager le fait religieux de façon large, sans s'arrêter aux relations de droit qui s'établissent entre ces deux institutions. Rappelons qu'une religion renvoie à la fois à un clergé en tant qu'institutions formant un réseau sur un territoire (pouvant être partie ou tout du territoire étatique), à une communauté de croyants dont l'ancrage n'est pas nécessairement limité au territoire de l'Etat, et à une croyance, dogmes ou ensemble de rites et de pratiques pouvant être publiques ou privés. Au regard de ces définitions, la question de l'étanchéité de la séparation entre sphère temporelle et sphère spirituelle se pose.
Chaque Église a en effet une conception bien précise de ses relations avec les États sur le territoire desquels elle a des fidèles. Pourtant, il semble que ce soient les États, maîtres du temporel, qui, en définitive, décident. Il existe deux options majeures : l'État peut, ou non, prendre partie pour une religion donnée. Quel que soit son choix, l'Etat dispose encore d'une large marge de manoeuvre quant à l'acceptation ou au contrôle qu'il exerce sur la religion.
Il est donc pertinent de se demander sur quels modes l'Etat a concilié sa fin, l'organisation de l'existence terrestre, avec celle de la religion, le salut personnel en vue de la vie future. Notre réflexion tentera également de déterminer s'il existe une trajectoire inexorable tendant à la sécularisation des sociétés.
[...] Celle- ci stipule dans son article X que Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. Ce qui affirme donc à la fois un droit : la liberté de conscience, et un devoir : le respect de l'ordre public. La Révolution française tente alors d'imposer la tutelle de l'État à l'Église par la Constitution civile du clergé proclamée le 12 juillet 1790. L'Assemblée avait déjà commencé à intervenir au sein de l'Église de France : les biens du clergé étaient confisqués et les religieux amenés à quitter leurs couvents. [...]
[...] Le Pape se voit donc limité dans ses pouvoirs et sa puissance. Doctrine élaborée par Guillaume de Nogaret aux alentours de 1300 Contexte historique: A l'époque de la dynastie capétienne, plusieurs conflits importants et directs avec papauté éclatent , et on est dans une situation de rivalité perpétuelle entre les évêques réunis lors de Conciles et le Pape. Il y a des conflits et des contradictions à propos du droit, "des normes qui règlent la vie civile". L'affrontement entre le roi Philippe le BEL et le Pape (Boniface VIII) représente un moment crucial dans la relation entre papauté/ royauté, du moins en France. [...]
[...] Ces sursauts ainsi que les querelles qui suivirent la loi 1905 s'expliquent en grande partie par la violence de cette laïcité à la française : si elle est respectueuse de toutes les religions, la République française complique la gestion des Eglises, régit de façon sévère la définition de culte, et exclut toute relation entre Eglise et Etat. Transition En somme, le modèle français, par les difficultés qu'il a rencontrées lors de son établissement et la stricte séparation qu'il impose, constitue une certaine exception à l'échelle européenne. D'autres modèles de cohabitation entre Etat sécularisé et Eglise existent. C. [...]
[...] En dépit de la résolution à l'amiable de cet incident, le pape rédige une collection canonique ayant pour but de rassembler les textes de la tradition canonique se référant aux droits du pape, à ses prérogatives face aux Eglises de la chrétienté latine. Agostino Paravicini Bagliani, dans le chapitre qu'il consacre à l'Eglise romaine de 1054 à 1122 dans L'histoire générale du christianisme, les ordonne comme suit : l'Eglise de Rome a été fondée directement par le Christ, elle ne peut donc errer (XXII) et ceux qui ne sont pas avec elles sont dans l'erreur (XXVI). [...]
[...] Par voie de conséquence, l'armature conceptuelle n'est pas la même, et les problèmes de chacune des deux aires paraissent progressivement bien abscons à l'autre. Cette séparation et le rôle de continuum joué par l'Eglise en Occident contribuent à changer la donne. Si le pape est toujours considéré à Byzance comme un simple évêque soumis au Basileus, cette indépendance de fait, corroborée par une nouvelle conception théologico-politique (le pape doit gouverner l'Eglise universelle, le pouvoir de lier et de délier doit être entendu dans le sens le plus large possible, le pouvoir séculier n'a donc aucune compétence en matière religieuse) aboutissent à la coexistence des deux modèles dès le VIIIe siècle. [...]
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