Une journée organisée par le Collège universitaire Saint-Dominique de Bordeaux et les Fraternités laïques dominicaines, le samedi 28 avril 2001, a rassemblé de nombreux laïcs dominicains et quelques représentants des autres branches de la famille dominicaine. La question à l'ordre du jour : en quoi la Règle de saint Augustin, écrite en 397 pour une communauté de religieux — comme nous dirions aujourd'hui —, concerne-t-elle les laïcs ?
Un regard porté sur la législation dominicaine nous montre que la Règle en est le soubassement. Le corpus juridique de l'Ordre — de la première édition imprimée (1505) jusqu'aux constitutions Jandel (1872) — contenait dans un seul volume : la Règle de saint Augustin, les constitutions des frères, les constitutions des sœurs, la règle des frères et sœurs laïcs. La Règle de saint Augustin donne son orientation fondamentale à toutes les branches de l'Ordre. Cette règle est le fondement législatif de l'Ordre. Elle est à la source d'un mode vie particulier : l'imitation de la première communauté de Jérusalem rassemblée autour des apôtres (Ac 4, 32-35). C'est ce que la tradition appelle la vita apostolica. Toute la législation dominicaine s'enracine dans cet idéal apostolique qui se traduit par une vie dans une communauté en chemin vers l'unité, par l'unanimité. Cette communion s'exprime par un partage ; elle est renforcée par une prière commune. Les membres de la communauté, à tour de rôle, assument la responsabilité du service de l'unité.
[...] L'individualiste met donc sérieusement la communauté en danger. Saint Bernard écrit à son propos : Il est vaillant pour tout ce qui se rapporte à lui, paresseux pour les œuvres communes. Cette définition n'a rien perdu de son actualité ! L'individualisme est dangereux, car il détourne de la recherche du bien commun et donc de la concorde. De plus, il engendre divisions et disputes. Dans ce contexte, la façon d'accomplir les tâches de la vie quotidienne, des plus humbles aux plus élevées, est le lieu de vérification de l'authenticité de la concorde et donc du progrès spirituel. [...]
[...] Une spiritualité de l'unité fondée sur la Règle de saint Augustin Plan La Règle au fondement de la vie dominicaine 2 La Règle de saint Augustin pour des laïcs ? 4 Quelle spiritualité de l'unité ? 5 L'unité au quotidien 6 Conclusion 7 Une[1] journée organisée par le Collège universitaire Saint-Dominique de Bordeaux et les Fraternités laïques dominicaines, le samedi 28 avril 2001, a rassemblé de nombreux laïcs dominicains et quelques représentants des autres branches de la famille dominicaine. La question à l'ordre du jour : en quoi la Règle de saint Augustin, écrite en 397 pour une communauté de religieux comme nous dirions aujourd'hui concerne-t-elle les laïcs ? [...]
[...] Nous verrons plus loin en quoi consiste cette spiritualité héritée de notre père Augustin. Constatons déjà que lorsque Humbert de Romans Maître de l'Ordre de 1254 à 1263 commente la Règle, il consacre plusieurs pages à l'unanimité. Il la considère comme la fin immédiate des Prêcheurs : Venant dans la communauté à cause de l'unanimité, on nous dit “rassemblés en car, tout en étant réunis pour notre salut comme fin dernière (que nous pouvions atteindre autrement), nous avons choisi de vivre dans l'unanimité, pour parvenir ainsi au salut ; donc l'unanimité est la fin immédiate de notre Ordre, mais subordonnée à une autre fin. [...]
[...] Les cœurs qui sont un forment le temple où la Trinité vient faire sa demeure. L'unité de l'Église a un lien très fort avec le baptême qui intègre de nouveaux membres au Corps du Christ mais aussi avec l'eucharistie. L'Église ne peut être une sans l'eucharistie, plénitude de l'initiation baptismale. L'eucharistie est au cœur de la communion ecclésiale et elle soude l'unité de la communauté, car là l'Esprit est donné. Le symbolisme du pain fait à partir de nombreux grains de blé, et du vin fait à partir de nombreux grains de raisin évoque le mystère d'unité de ce sacrement. [...]
[...] La dimension de communion est héritée d'une longue tradition dont la Règle de saint Augustin est la plus représentative. C'est l'idéal d'unanimité de la première communauté de Jérusalem rassemblée autour des apôtres (Ac 32-35), la vita apostolica au sens le plus ancien du terme. La mission s'appuie sur une autre dimension de la vita apostolica apparue plus tard, à l'époque de saint Dominique. Ce courant se réfère aux apôtres envoyés deux par deux pour annoncer le Royaume (cf. Mt 10, 10). [...]
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