Sœur Marie-Réginald a vécu dans la simplicité et la discrétion et il n'y aurait pas eu grand-chose à dire sur elle si le P. Perrin n'avait laissé une lettre à la prieure du monastère de Lourdes qui devait être ouverte et lue à la communauté après le décès de la sœur. La lettre est datée du 10 novembre 1992, donc un an et demi avant le décès de sœur Marie-Réginald : elle dévoile son « secret ». Le premier paragraphe indique qu'il a une dimension ecclésiale :
"Avec le départ de sœur Marie-Réginald, je tiens à venir sans tarder vous révéler un secret ; il me semble qu'il appartient à l'Eglise comme expression de la communion des saints. Il faut constater d'une manière indubitable la part qu'a la prière — votre prière — à ces nappes souterraines qui désaltèrent les hommes. Avec cela, le caractère surnaturel de ces faits ne peut être nié." C'est donc le « secret » de sœur Marie-Réginald qui est au cœur de cet article.
[...] La donation est le nom de l'engagement des membres de Caritas Christi. La vie ainsi offerte est tout entière placée sous le signe de la charité ; elle en prend une valeur nouvelle comme la goutte d'eau dans le calice du Sacrifice ; la vie humaine, ses travaux et ses joies, ses relations et ses composantes, toute la vie devient prolongement de l'Incarnation rédemptrice : que maintenant retournant à votre vie vous y réalisiez l'unique désir de Celui qui est venu porter le Feu à la terre et ne veut rien que le voir gagner de proche en proche” (Cérémonial des donations) (J.-M. [...]
[...] Les petits-enfants, je les aime à la folie, en approchant d'eux l'on se sent près de toi, vivant dans leur cœur. Et voilà que pendant la récréation de quatre à cinq heures, n'ayant personne avec qui parler, je restais unie à toi pour te tenir compagnie au Saint-Sacrement, tout en faisant marcher ma petite aiguille, autant de points, autant d'actes d'amour. Tout à coup la voix de Jésus se fait entendre : viens de prier pour tous les petits-enfants qui font la communion cette année ; parmi eux, j'ai un petit aveugle, je veux qu'il soit prêtre. [...]
[...] Mon Dieu, vous le savez, votre volonté est la mienne, votre désir, c'est le mien. Sans rien comprendre de ce qui se passe en mon âme, je veux vous laisser faire m'oublier toujours plus Abandon Dieu seul les âmes donc toujours : Jésus ; merci Jésus”. C'est ma devise novembre 1928). Le 5 novembre, en parlant de ses désirs, elle fait une référence explicite aux désirs de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : Comment faire pour vous aimer, vous faire aimer ? [...]
[...] Sœur Marie-Réginald envoie son cahier au P. Perrin, à sa demande. C'est le dernier long entretien qui termine le cahier. Il est adressé à Jésus mon petit Roi d'Amour : Avant de faire partir mon petit travail, je le dépose à tes pieds divins, te priant de bénir ces quelques lignes, que j'ai écrites pour que tu sois aimé. C'est un grand sacrifice pour moi, j'aurais été si heureuse d'emporter ton secret d'amour dans la tombe Je te l'offre pour les intentions de ton divin Cœur et surtout pour que le Prêtre de ton amour n'ait qu'une réponse à l'Amour divin : l'aimerai et me livrerai à Lui”. [...]
[...] Sœur Marie-Réginald ne commente pas la rencontre avec le P. Perrin, le 12 juillet 1937. Elle eut lieu de façon inattendue, lorsque le P. Perrin vint à Nay pour la première fois, comme prédicateur de la retraite conventuelle. Il venait alors de fonder l'Institut séculier des Petites sœurs de Sainte- Catherine et les premières jeunes filles[17] se préparaient par une retraite qui devait commencer le 4 août[18]. Le P. Perrin n'avait pu se dégager de sa promesse de prêcher la retraite annuelle aux sœurs de Nay et en avait anticipé la date à la mi-juillet. [...]
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