La liturgie, surtout dans la divine Eucharistie constitue le lieu où se célèbre l'œuvre de notre rédemption. Elle est la source et le sommet de notre vie chrétienne, le lieu où se déploie pour nous, la continuation du ministère sacerdotal du Christ. L'Eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection du Christ y constitue la source de toute grâce, car c'est le Christ lui-même, Prêtre, Victime, et Autel, qui offre au Père par les mains du prêtre, le sacrifice rédempteur du genre humain. Elle est bien souvent perçue comme sacrement de l'initiation chrétienne, repas de communion, ou comme mémorial sacrificiel. Cependant n'y a-t-il pas nécessité de s'intéresser au sens même du mot « Eucharistie » qui est « Action de grâce » ? Autrement dit, quelle place réelle occupe l'Action de grâce dans la célébration de ce sacrifice rédempteur ? Mieux, en quoi est-ce que l'Eucharistie peut être reconnue comme étant un sacrifice de louange, ou comme l'Action de grâce parfaite du Christ, uni à toute l'Église, au Père ?
[...] Elle est enfin liée à la connaissance de Dieu, au sens d'une rencontre d'amour dont Dieu est l'initiateur, et qui implique de sa part qu'il s'abaisse pour venir à la rencontre de la misère de son peuple, en lui proposant sa miséricorde et son alliance, qui soit de la part du peuple une offrande libre et heureuse de soi-même à Dieu. C'est dans ce contexte sémantique de la parole de Dieu que l'on peut entrevoir clairement les bekakoth comme réponse, comme adhésion et reconnaissance existentielle du peuple élu à Dieu. [...]
[...] L'un de ces groupes comporte les berakoth qui permettent de préparer la récitation du Schema Israël, contenues dans le livre du Deutéronome 9). Elles expriment alors la reconnaissance qu'Israël exprime à Dieu qui le connait et l'habite de manière particulière. Il s'agit dans un premier temps de la grande bénédiction dite Yôzer, invitant comme réponse de la communauté la Queduschah : Saint, Saint, Saint le Seigneur Sabaoth : la terre entière est remplie de sa gloire. Cette bénédiction est aussitôt suivie par la seconde berakah appelée Ahabah. [...]
[...] Alors viendront les trois prières par lesquelles l'Israélite loue Dieu de n'avoir fait de lui ni un païen, ni un esclave, ni une femme (la quant a elle remercie Dieu de l'avoir crée selon sa volonté, et d'être dispensée de remplir les obligations cérémonielles, afin de vaquer aux occupations du foyer) Le fidèle ensuite se redresse en disant : Béni es-tu, toi qui relève les humbles. Il pose un premier regard sur ce qui l'entoure et dit : béni es-tu, toi qui ouvre les yeux des aveugles. Il s'habille et dit : Béni es-tu, toi qui vêt ceux qui sont nus. Il se lève, et posant les pieds sur le sol il dit : Béni es-tu toi qui a étendu la terre sur les eaux. [...]
[...] Notre étude s'intéressera donc, de manière circonspecte, au sens profond des éléments essentiels qui confèrent à la célébration Eucharistique son caractère d'Action de grâce, en vue d'une meilleure participation de tous. Nous ne nous estimons en effet pas assez outillés pour mener une étude plus générale, qui s'intéresserait à l'Action de grâce dans tous les aspects de la liturgie catholique. Notre méthode de travail consistera en une étude d'abord historique puis spéculative de la compréhension de l'Eucharistie comme Action de grâce. [...]
[...] Comment s'agençaient donc les berakoth dans cette liturgie du repas ? Après le rituel du premier lavage des mains, chaque arrivant buvait une coupe de vin en répétant cette bénédiction : Béni sois-tu Seigneur notre Dieu roi des siècles, qui nous donne ce fruit de la vigne. Le repas ne s'ouvrait cependant pas avant que le père de famille ou le président de la communauté, ai eût rompu le pain qui allait être distribué entre les convives, avec cette bénédiction : béni sois-tu Seigneur Roi des siècles, qui fait produire le pain à la terre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture