Même si notre question pourrait paraître paradoxale, l'association des termes religion et liberté pourrait être contestée, nous n'allons pas nous focaliser sur cette dimension mais essentiellement sur le sens que l'on pourrait donner à cette interrogation.
A première vue, la question semble porter sur la valeur libéralisatrice de la religion mais un apparent présupposé se doit d'être étudié : si la religion a la faculté de libérer l'homme, il est nécessaire d'étudier ce qui le retenait prisonnier. C'est donc dans cette optique que l'on en vient à s'interroger : qu'est-ce ce qui emprisonne les hommes au point qu'ils ne puissent s'en libérer eux-mêmes ?
[...] La religion vient ici libérer l'homme en lui montrant la promesse d'une vie après la mort, d'une continuation qui lui ôte sa peur d'en finir. Enfin, la religion peut apparaître libératrice, mais de différentes manières, pas seulement en apportant une réponse à la peur du croyant lui- même. Elle peut être libératrice des préjugés extérieurs ou même parfois intérieurs. Tout d'abord la religion est un phénomène ancien et historique, ancré dans nos civilisations. Qu'on le veuille ou non, nos comportements sont conditionnés par les rites religieux même s'ils ont perdu leur sens : la religion nous libère malgré nous, à l'insu de notre pensée. [...]
[...] La réponse et la libération de l'homme vont résider dans la religion qui va lui ôter ses terreurs en lui offrant une vie après la mort. C'est Bergson qui, dans son ouvrage Les deux sources de la morale et de la religion va tout d'abord déterminer la cause de l'égoïsme humain : son intelligence. En effet, c'est cette intelligence qui va permettre à l'homme d'inventer, d'innover et de faire progresser la société. Seulement s'il invente, il va être amené à réfléchir et à prendre des initiatives va donc s'engager un processus décisionnel individuel qui va alors amener l'individu à penser pour lui et en fonction de lui et non pas de manière collective. [...]
[...] On pourrait également reprocher aux religions, notamment à la religion chrétienne d'assujettir ses fidèles dans le sens ou un État de droit existe : le Vatican, avec à sa tête un chef spirituel : le Pape. Les chrétiens se devraient donc d'obéir à des règles et de renoncer parfois à certaines de leurs libertés sachant que le Pape, étant le représentant de Dieu sur terre pourrait à tout moment abuser de son pouvoir et faire ce que bon lui semble. C'est le sujet auquel s'intéresse Ockham dans son Court traité du pouvoir tyrannique. [...]
[...] Ensuite, on a précédemment associé la liberté à la raison, or ce n'est pas toujours vrai. Pascal nous le montre dans La préface pour un traité du vide puisque selon lui, tout ce que l'on a besoin d'apprendre sur une matière se trouve dans son Livre. Livre qui contient connaissance entière de cette matière, notamment de la théologie. Cette connaissance ne peut être complétée ou modifiée. Or en théologie, la vérité et les connaissances du Livre ne font qu'un, la raison ne peut accéder seule à la vérité et à la connaissance, elle doit se résoudre à se laisser instruire par les livres sacrés. [...]
[...] Pour finir, la religion trouve réponse aux préjugés extérieurs qui sévissent contre les croyants et mettent en doute notre question : le fait que la religion puisse libérer l'homme. En effet les critiques se portent souvent sur le fait s'il n'y avait pas de Dieu et qu'il n'avait aucun représentant, les hommes seraient libres de leurs actes, ils en seraient responsables. Et c'est là que le bât blesse, en effet les hommes ne seraient pas libres dans un monde où ils ne pourraient agir que pour eux-mêmes, sans aucune intention dans leurs actes au sans aucune excuse, personne pour les approuver et venir les épauler. [...]
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