Le sectarisme Chiite et Sunnite en Irak sous le prisme d'une oeuvre littéraire

Thèmes abordés

Irak, Iran, sectarisme, sunnite, chiite, division séculaire, question théologique, Moyen Orient, Saddam Hussein, William Shakespeare, Roméo et Juliette, Syrie, Liban

Résumé du document

Comprendre le sectarisme en Irak, à travers la division séculaire entre les Chiites et les sunnites, c'est-à-dire depuis 632 et la mort du prophète Mahomet, c'est avant tout comprendre un pays où les tensions sociales dans le pays ont été trop souvent instrumentalisées autour de cette question théologique qui sépare les deux grandes communautés musulmanes.

Extraits

[...] En effet, la « balkanisation » de l'Irak, c'est à dire le fait de séparer le pays selon les communautés (auquel on pourrait rajouter le Kurdistan irakien autonome) reste toujours à l'esprit lorsqu'on évoque le sectarisme irakien. William Shakespeare dans sa célèbre pièce Roméo et Juliette (1597) évoque le destin de deux familles qui se déchirent. On pourrait donc tout fait imaginer un tel « scénario » dans un roman irakien tant cette question reste prégnante pour les irakiens d'aujourd'hui, c'est à dire dans une société ou théoriquement, la discrimination qui était officielle sous Saddam Hussein a disparu. [...]

[...] Dans les faits, à la lumière des exactions de l'État islamique, d'obédience sunnite, et de la reconquête du pays par les milices chiites, cela reste d'une grande actualité. C'est pour cette raison que les autres fractions de l'islam ne font pas sens dans un pays comme l'Irak. En effet, que ce soit les alaouites ou les ismaélien, voir les druzes, cela est davantage une thématique que l'on retrouve chez les voisins de l'Irak, c'est à dire la Syrie, l'Iran et un peu plus loin le Liban. [...]

[...] Cependant, cette diversité religieuse, exacerbée par les tensions sectaires entre chiites et sunnites remet en cause le sois disant cliché qui fait de la religion musulmane, une religion figée et rétrograde. C'est ce que confirme George Corm. En effet selon lui, « exotiser dangereusement le Moyen Orient, en le figeant dans une civilisation musulmane supposée invariante tout au long des siècles, [c'est] ni[er] la diversité linguistique, géographique et religieuse qui perdure pourtant aujourd'hui au sein même des sociétés musulmanes » (Corm, 2004). [...]