Les musulmans de France ont depuis 2003, une instance représentative de leur religion auprès des pouvoirs publics. A l'initiative de Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Jospin, relayé par Nicolas Sarkozy, toutes les tendances religieuses de l'Islam se sont regroupées sous un seul nom : le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman). La France a voulu intégrer en son sein une religion mal perçue et peu connue, présente officiellement sur le territoire dès le début du XXième siècle. Tout comme le Judaïsme et le Christianisme, l'Islam possède désormais un organe et un interlocuteur auprès de l'autorité étatique. Montrons en quoi l'institutionnalisation récente de l'Islam en France est-elle révélatrice d'une volonté de l'Etat de représenter ses minorités ? L'étude historique de l'Islam en France, nous permettra de justifier son institutionnalisation tardive (I). Nous verrons par la suite les organes répondant au désir de représentation de la minorité musulmane (II). Enfin, nous nuancerons nos propos, en apportant quelques éléments critiques sur cette représentation. (III)
[...] Cette union a permis de regrouper environ 300 associations musulmanes de diverses tendances. Son impact est donc assez important surtout pour l'unité des musulmans en France S'ajoute à cette organisation, la FNMF (Fédération Nationale des Musulmans de France), fondée en 1985, elle regroupe en particulier des associations où l'on trouve une forte présence marocaine et turque. Son influence est fluctuante et paraît peu importante. Puis la F.A.I.A.C.A (Fédération française des Associations Islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles), qui rassemble des associations musulmanes composée essentiellement d'Africains. [...]
[...] Pour terminer, on peut dire que le projet de créer une instance supérieure de l'Islam en France est un projet louable. Il vise à instaurer à terme un véritable Islam de France pour représenter la première minorité religieuse de France. Parmi les autres grandes confessions religieuses de France, l'heure est plutôt à la satisfaction. Le grand rabbin de France, Joseph Sitruk se félicite que le gouvernement ait pu mener à bien ce projet Le pasteur de Clermont se réjouit pour sa part, que le CFCM devienne un interlocuteur pour les autres religions. [...]
[...] Le CA élit en son sein le bureau exécutif qui élit à son tour le président du CFCM pour la durée du mandat, qui n'est autre que Dalil Boubakeur, élu en 2003, puis réélu en 2005. III) Les limites de l'institutionnalisation de l'Islam en France Une institutionnalisation représentative ? Nous avons montré précédemment que l'objectif théorique de l'institutionnalisation de l'Islam en France était de représenter les différents courants musulmans et de créer un véritable Islam de France Or, dans les faits, on constate que cette représentabilité est délicate car certaines tendances veulent imposer leur vision de la religion. [...]
[...] Est- ce comme laissent supposer les autorités, de représenter l'Islam de France ? Ou est-ce de trouver un interlocuteur capable de répondre aux problématiques sociales et économiques, liées aux difficultés d'intégration des populations défavorisées ? De nombreux observateurs en arrivent à ce poser cette question, tant la séparation entre la sphère religieuse et politique semble perméable. Les questions d'intégration, de délinquance, d'insécurité relèvent en théorie des politiques publiques ou de l'ordre public et doivent donc être traités de manière indépendante par les pouvoirs publics. [...]
[...] (Le catholicisme en particulier) Ce n'est finalement qu'au XXième siècle que les valeurs et les pratiques de la laïcité ont été réellement acceptées, puis dans une large mesure intériorisées par ces religions. Il n'y a aucune raison à priori pour qu'il n'en soit pas de même de l'Islam en France. Bibliographie Pierre-André Taguieff, L'illusion populiste : de l'archaïque au médiatique, Berg international Ed DL2002 Alexandre Dorna, Le populisme, Presses universitaires de France Pierre-André Taguieff, Le retour du populisme, Encyclopaedia Universalis Guy Hermet, La trahison démocratique, Flammarion Y.Meny et Yves Surel, Par le peuple, pour le peuple, Fayard Hans-Georg Betz, La droite populiste en Europe, Éd. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture