La christologie s'attache à définir la relation du divin et de l'humain dans le Christ. C'est une des questions les plus controversées à l'époque patristique. Nous tracerons la progression de son évolution et les enjeux successifs qui sont apparus. Nous pourrons alors comprendre comment sont apparus les deux grands courants hérétiques qui ont secoué l'Eglise aux IVe et Ve siècles et ont provoqué la réunion de Conciles œcuméniques.
Ignace tient indissociablement, face aux docètes, les deux dimensions du Christ. Il confesse que sa personne est indivisiblement une ; qu'il est Dieu et qu'il est vrai homme. Mais une question reste latente : comment tenir les deux ? Cette question sera source de bien des débats.
[...] L'unité du Christ n'était pas bien perçue par Théodore de Mopsueste, et un de ses disciples, Nestorius, poussera cette théologie jusqu'à une séparation dans l'être du Christ, pour ne rien nier de son humanité. Il fut condamné au Concile d'Éphèse qui affirme que Marie est mère de Dieu, Théotokos. Saint Cyrille d'Alexandrie fut le grand théologien d'Ephèse. Devant les réactions violentes des antiochiens, il accepte le symbole d'union en 433 : un seul prosopon, deux phusis. Peu après, Eutychès (378-454), moine de Constantinople, se montre le défenseur de la formule litigieuse : Une seule nature du Verbe incarnée et s'attaque aux formules d'Antioche. Il veut rester fidèle à Cyrille : une seule phusis. [...]
[...] Récapitulation des hérésies christologiques Aux IIe et IIIe siècles, on trouve l'ébionisme et l'adoptianisme deux tendances qui éliminent la divinité : Jésus-Christ est regardé comme étant simplement un homme et le docétisme une forme de gnosticisme qui élimine l'humanité : celle-ci ne fut qu'apparente. Au IVe siècle, l'arianisme se répand. Pour ce courant, le Verbe s'est fait chair, en ce sens qu'il a rempli en Jésus les fonctions de l'âme humaine. Il a été condamné par le Concile de Nicée en 325. Toujours au IVe siècle, l'apollinarisme (Apollinaire était évêque de Syrie en 360) se développe : l'humanité de Jésus n'a pas d'âme, le Verbe lui en tient lieu. [...]
[...] Nestorius a été condamné par le Concile d'Éphèse en 431. - le monophysisme (Eutychès, moine en 445) pour lequel il y a une seule nature en Jésus-Christ. Le Pape Léon l'a condamné dans le Tome à Flavien, puis le Concile de Chalcédoine en 451. Dans les Églises dispersées, deux tendances existent, plus ou moins en marge : - Les cellules judéo-chrétiennes qui ont une théologie monothéiste. Le Christ est le prophète, le Fils de Dieu pas tout à fait au sens ou on l'entend, et le Saint-Esprit est la rouah de l'Ancien Testament. [...]
[...] La divinité et la chair se lient entre elles de façon à former un tout dont elles sont chacune une partie. L'unité de la nature du Christ a pour type l'unité de la nature humaine âme - corps. Il définit l'union : Une seule nature du Verbe incarnée Dans une telle formule, le Verbe assure dans l'unique nature du Christ, le rôle attribué dans l'anthropologie au principe vital : l'âme. Cette formule sera reprise par Cyrille d'Alexandrie comme étant d'Athanase, puis par les monophysites : c'est la mise entre parenthèses de l'humanité du Christ. [...]
[...] Les représentants de cette tendance sont nombreux. Au IIe siècle, on trouve les Ebionistes : Jésus est né de Marie et de Joseph. Au IIIe siècle, c'est Paul de Samosate qui prend le relai. Pour sauvegarder l'unité de Dieu, il soutient le modalisme au plan trinitaire le Verbe est une personne avec le Père et au plan christologique, il dit que le Verbe est autre que le Christ. L'union du Verbe avec le Christ demeure accidentelle. Membre de l'école d'Antioche, il est un précurseur de Nestorius. [...]
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