La religion entre tradition et modernité au XIXe siècle

Résumé du document

En 1848, Ernest Renan déclare que "la science est une religion… Elle seule fait résoudre à l'homme ses éternels problèmes ". Il compare ainsi la science à la religion et la présente même, comme de nombreux autres philosophes du XIXe siècle, comme la religion du futur. Les attaques contre la religion se font en effet nombreuses dans la deuxième moitié du XIXe siècle, constituant un prolongement aux thèses rationalistes des philosophes de la Révolution française.

Dans un premier temps, les églises refusent de s'adapter à ces changements et repoussent toutes les évolutions modernistes de cette période. Elles se tournent vers le traditionalisme qui reste jusqu'à la fin du XIXe siècle, le meilleur moyen de se protéger de ces attaques. Mais face à ces évolutions inévitables de la société, l'église n'a d'autre choix que de s'adapter progressivement et d'accepter le modernisme pour ne pas creuser le fossé qui la sépare de la société.

Ainsi, quels sont les choix que font les églises face à cette modernisation, et comment finissent-elles, dans une certaine mesure, par s'y adapter ?

Extraits

[...] On assiste à la naissance d'un État laïc aux États-Unis où le fait religieux se cantonne progressivement à l'espace privé et surtout, en France sous la 3e république. La légalité du divorce est rétablie au début des années 1880, le gouvernement entame une laïcisation de l'école avec les lois Ferry de 1881-1882 et l'Église est séparée de l'État en 1905, l'État ne reconnaissant ni ne subventionnant aucun culte L'Italie, après la proclamation du royaume d'Italie en 1861, termine son unification en 1870 avec l'annexion de Rome. [...]

[...] Le Pape renouvelle de plus l'interdiction d'inféoder la religion à toute forme de gouvernement et toutes les œuvres d'action catholique sociale doivent être subordonnées à l'autorité de l'évêque. B. Exaltation du sentiment religieux en réaction aux menaces modernistes Parallèlement à cette succession de papes majoritairement traditionalistes et antimodernistes, et malgré les attaques faites à l'Église, on assiste à un renouveau du religieux au lendemain des révolutions de 1848. En effet, en réaction à ces attaques, les églises exaltent le sentiment religieux. [...]

[...] La religion menacée, une déchristianisation partielle A. Remise en cause scientifique des dogmes bibliques Les évolutions du monde moderne amènent l'Église à être la cible de nouvelles attaques, notamment en provenance des scientifiques. En effet, les mystères de la foi perdent de leur sens avec les découvertes scientifiques, particulièrement nombreuses dans la deuxième partie du 19e. Dès le début de cette période se repend dans le monde occidental la philosophie positiviste d'Auguste Comte, annonçant la science comme la religion de l'avenir. [...]

[...] Berstein- P. Milza. Hatier - Introduction au XIXe siècle 1870-1914 Éric Anceau Belin - Histoire de la France religieuse sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond. Seuil, 2001. [...]

[...] En conséquence, le pape publie en 1891 une encyclique qui constitue un vrai corps de doctrine sur les problèmes sociaux en exposant sa volonté de venir en aide aux ouvriers dont les rapports avec les patrons ont été altérés par la concentration des richesses. Il repousse la solution socialiste et propose le remède chrétien en encourageant l'intervention de l'État et la création d'associations professionnelles. Un syndicalisme religieux se développe, en Allemagne est créé le Zentrum qui publie un manifeste ou il revendique des droits sociaux. [...]