Les fondamentalistes croient que les efforts de l'Homme pour un monde meilleur ne peuvent avoir qu'un succès limité et sont hostiles à l'idée d'un ordre mondial basé sur la morale séculaire et sur des institutions globales comme les Nations Unies. Au XIXe siècle, Dwight Moody prêchait : « I look upon this world as a wrecked vessel. God has given me a lifeboat and said, Moody, save all you can?, ce qui représente bien ce pessimisme. Par ailleurs, les fondamentalistes considèrent essentielle la différence entre croyants et non croyants, et ne voient donc aucune moralité à coopérer avec des gouvernements qui oppriment les églises, interdisent les prosélytismes chrétiens ou condamnent les conversions au christianisme (...)
[...] Ce changement a certainement des impacts, non seulement dans la politique nationale (Bush a recueilli 78% des voix de la communauté des évangélistes blancs e 2004), mais aussi dans la politique étrangère des Etats-Unis. Celui-ci est évident dans deux domaines : En ce qui concerne les politiques humanitaires et la position face aux droits de l'Homme, il y a eu un changement des méthodes et des priorités, avec notamment une forte augmentation de l'aide internationale. Ainsi, sous les mandats de Bush, l'aide américaine à l'Afrique a augmenté de incluant un nouveau budget de 15 milliards de dollars pour des programmes de lutte contre le Sida. [...]
[...] Cette dénomination domine la façon dont la classe politique américaine voit le monde pendant la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre Froide, et Roosevelt, Truman, Acheson, Eisenhower ou Foster Dulles s'inscrivent dans la lignée de cette tradition. En ce qui concerne la relation aux non croyants ou aux membres d'autres communautés religieuses, les libéraux ont tendance à passer outre les différences et à coopérer avec notamment les catholiques romains et les juifs (qui sont devenus très influents aux Etats-Unis). Les évangélistes se situent entre les deux tendances précédentes. Alors que leurs croyances ont les mêmes racines que les fondamentalistes, leur vision du monde est beaucoup plus optimiste. [...]
[...] Le retournement des places dominantes Historiquement, la tendance libérale domine la politique étrangère des Etats-Unis. Cependant, depuis les années 1960, et tandis que le nombre d'américains se disant chrétiens a augmenté, le nombre de membres de la communauté libérale ont chuté de plus de 24%. Dans le même lapse de temps, le pourcentage des protestants américains qui s'identifient aux évangélistes est passé de 41% à 54%. En effet, les libéraux se sont vus confrontés à des nouveaux défis, tels que la tendance à la sécularisation ou le fait que les croyants ne s'engagent plus dans des enjeux religieux (par exemple, les membres de la communauté libérale sont actifs pour des causes telles que l'environnement ou les droits de l'Homme, mais le font dans le monde séculaire). [...]
[...] Nous étudierons d'abord les différentes dénominations politiques protestantes et leurs conceptions de la politique extérieure américaine. Puis nous verrons que la politique extérieure américaine a toujours eu une dimension religieuse, dans laquelle l'actuelle position de George W. Bush s'inscrit en grande partie. Les différentes conceptions de la politique étrangère par les différentes dénominations protestantes Les fondamentalistes, les libéraux et les évangélistes Les différentes conceptions du rôle que devraient avoir les Etats-Unis dans le monde dépendent du degré d'optimisme vis-à-vis d'un ordre mondial pacifique basé sur des institutions internationales stables et de l'importance donnée à la séparation entre croyants et non croyants. [...]
[...] Bush peut donc se lire comme un cocktail idéologique original, qui s'inscrit dans la tradition religieuse de la politique extérieure américaine. George W. Bush semble en effet être à l'origine d'un nouveau modèle en matière de politique extérieure. Dans les années 1980, George Bush se convertit à l'évangélisme, et accepte la figure d'un christ sauveur commun à tous les américains. Si, comme nous l'avons vu, la religion a toujours joué un rôle majeur dans la politique extérieure américaine, la présence d'un évangéliste à la Maison Blanche, dans un monde unipolaire, est une donnée nouvelle pour appréhender la politique de George W. [...]
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