« La religion est le soupir de la créature tourmentée, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit de situations dépourvues d'esprit. Elle est l'opium du peuple. »
Dans La Critique de la philosophie du droit de Hegel, Karl Marx lie entre eux deux concepts et une drogue sans rapports évidents : religion, peuple et opium. La religion renvoie à un ensemble de croyances, de rites et d'agir tandis que l'opium est une drogue provoquant chez son consommateur une sensation apparente de bien être, un lien de dépendance et coupe de toute réalité. Quant au mot peuple, Marx l'utilise dans le sens d'un groupe d'individus aux caractéristiques similaires. Il se réfère ici à l'ensemble de ceux qui sont soumis à une classe dirigeante les opprimant.
Sa thèse consiste en fait à penser que les fidèles s'abrutissent dans la religion qui les détourne de la réalité du monde. Loin d'être farfelue, elle trouve une première légitimité dans l'histoire antique. En effet, les prêtresses de l'oracle de Delphes consommaient une plante psychotrope pour se mettre en état de transe et se rapprocher des Dieux. Cela nous amènerait donc à considérer la religion comme une vaste hallucination collective. Qu'en penser ?
La religion est-elle de manière intrinsèque une drogue pour tout un chacun ?
[...] Quand la religion peut-elle devenir une drogue ? C'est donc davantage la manière qu'on les hommes d'appréhender la religion qui peut être opiacée que la religion elle-même. La religion, sans la conscience morale n'est qu'un culte superstitieux. On croit servir Dieu lorsque, par exemple, on le loue ou célèbre sa puissance, sa sagesse, sans penser à la manière d'obéir aux lois divines, sans même connaître et étudier cette sagesse et cette puissance. Pour certaines gens, les cantiques sont un opium pour la conscience et un oreiller sur lequel on peut tranquillement dormir nous explique Kant dans Réflexions sur l'éducation. [...]
[...] (Critique de la philosophie du droit de Hegel). Il serait donc illusoire de croire en une transcendance puisqu'elle ne relèverait que de fantasmes populaires voulant donner de la consistance à des réalités abstraites logique morale Mais le plus important pour Marx c'est que la religion aide à faire oublier les inégalités sociales, l'exploitation du prolétariat. La religion n'aurait donc pas de tord en elle même, sinon celui de masquer une réalité cruelle et donc de ralentir une inéluctable révolution. La religion : une drogue à l'origine de dépendances La prétention d'une institution comme l'Eglise catholique à être l'unique détentrice de la vérité terrestre a laissé des millions d'analphabètes soumis aux seuls avis du clergé pendant de nombreux siècles. [...]
[...] Si la religion est axée vers un but positif concret elle ne saurait relevée de la drogue qui elle endort. Elle peut conduire à des progrès moraux, et même être un facteur de civilisation si le croyant comprend qu'il est capable de perfectionnement. La religion qui se referme sur elle-même, en tenant à tout prix à ses privilèges et à ses structures, devient au contraire rapidement opium. Si elle s'ouvre aux autres, si elle accepte la contestation, si elle anime la société qui la reçoit, elle est ferment. [...]
[...] La bagnole, la télé, le tiercé / C'est l'opium du peuple de France / Lui supprimer, c'est le tuer / C'est une drogue à accoutumance. a écrit le chanteur Renaud. On peut rajouter à cette liste les matchs de foot avec leurs propres dieux et cultes ainsi que les sectes. Ne parle-t-on pas de ferveur populaire du public dans les épreuves sportives ? En allant plus loin, il est possible d'assimiler les affrontements entre supporters de club (surtout OM / PSG) à de véritables néo-guerres de religion. [...]
[...] La religion est-elle de manière intrinsèque une drogue pour tout un chacun ? La théorie défendue par Marx La religion est un vecteur d'illusions Marx en dénonçant l'illusion sur laquelle repose les religions s'inscrit dans le jeune courant questionnant la pertinence de l'existence d'une essence spiritualiste (courant matérialiste initié entre autres par D'Holbach ou Diderot). Ainsi il n'accorde aucun crédit à l'existence de Dieu car tous les phénomènes sont explicables rationnellement sans faire intervenir de figures divines. Mais c'est notamment à partir d'une thèse de Feuerbach qu'il trouve l'inspiration. [...]
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