A partir du XI è siècle, dans le bassin méditerranéen, on note un mouvement de conquêtes chrétiennes, non sans replis. Cette situation nouvelle aboutit à voir des musulmans sous domination latine. Ces musulmans sont appelés mudéjars dans la péninsule ibérique, et, par extension, en Sicile, et parfois même au Proche-Orient. On a là les 3 espaces concernés par la question : Péninsule Ibérique : à partir de Sanche III (Leon) 1000-1035, mais surtout Ferdinand Ier (1035-1065) et Alphonse VI. Sicile : la conquête s'étale de 1072 à 1091. Proche-Orient : Syrie-Palestine à partir de 1097 plus Chypre en 1190 avec Richard Cœur de Lion, lors de la 3è croisade
[...] Ainsi, Muhammad Ibn Abbad mène la révolte musulmane en Sicile contre Frédéric II, notamment à partir de 1221, mais la révolte grondait depuis les massacres de 1190 à Palerme. Cette révolte prend bien un tour religieux puisqu'il se proclame émir des musulmans titre emprunté aux Almoravides. Il est vrai que le jihad avait connu une renaissance avec les Almoravides puis les Almohades, avec Zengi, Nur ad-Din et Saladin. On était bien loin du début du XIIè où al-Sulami prêchait pour une révolte coordonnée des musulmans face à l'expansion chrétienne, qu'il voyait, et c'est une grande originalité, comme participant d'un même mouvement sur tout le bassin méditerranéen. [...]
[...] La religion musulmane dans les pays conquis ou reconquis par les Latins. XIè-XIIIè Introduction A partir du XI è siècle, dans le bassin méditerranéen, on note un mouvement de conquêtes chrétiennes, non sans replis. Cette situation nouvelle aboutit à voir des musulmans sous domination latine. Ces musulmans sont appelés mudéjars dans la péninsule ibérique, et, par extension, en Sicile, et parfois même au Proche-Orient. On a là les 3 espaces concernés par la question : Péninsule Ibérique : à partir de Sanche III (Leon) 1000-1035, mais surtout Ferdinand Ier (1035-1065) et Alphonse VI Sicile : la conquête s'étale de 1072 à 1091. [...]
[...] Est-ce pourtant une oppression de la religion musulmane ? On le sait, Frédéric 2 était arabophile et entretenait sans doute de bien meilleures relations avec le sultan ayyoubide d'Egypte Malik al-Kamil qu'avec la papauté. La comparaison est révélatrice. En effet, même si Frédéric II détruit à peu près toute présence musulmane en Sicile en déportant en Italie du sud, dans la colonie de Lucera, ce n'est pas la religion qui était en question. On l'a dit, Frédéric ne passait pas tout à fait pour le champion de la catholicité, en outre il reconstituait une communauté musulmane en Italie du sud, avec mosquée, cadi . [...]
[...] On peut aussi remarquer que la conversion pouvait constituer, pour les jeunes gens, un moyen de se libérer de la tutelle paternelle. Cette question des élites est cruciale, car elle implique la cohérence des communautés musulmanes à la tête desquelles elles sont placées. Or, on constate que l'élite fuit assez souvent face à l'avancée chrétienne, afin de ne pas se retrouver sous domination infidèle, et obéissant en cela aux injonctions des docteurs de la foi. Ceux-ci, notamment ceux de l'école malikite, considéraient en effet qu'un musulman ne pouvait demeurer sous domination infidèle : c'était renverser les rôles : Mahomet n'avait-il pas soumis les communautés juive et chrétienne de Yathrib en leur octroyant un statut qui sera le modèle de la dhimma ? [...]
[...] La décision ne fut pas suivie d'effet. Enfin, au Proche-Orient, on n'a pas de telles opérations d'envergure, la domination chrétienne étant beaucoup plus ténue. On constate que si la religion musulmane pouvait être visée fin 11è début 12è, parce que le royaume de Dieu devait être précédé d'une unification des peuples dans sa foi (i.e catholique), les dimensions spirituelles s'estompent peu à peu, et les Poulains notamment s'accommodent tout à fait de la présence musulmane. Ceux-ci sont du reste tout à fait conscients e la fragilité de la domination chrétienne, comme le montre en 1192 leur volonté de détenir une tête de pont solide sur le littoral avant de conquérir Jérusalem, ville sainte pourtant . [...]
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