Religion et modernité, approche sociologique

Résumé du document

Le monde que l'on appelle moderne est caractérisé par un profond déclin des grandes religions. Aujourd'hui par exemple près de 42% des Français se disent « sans religion ». C'est un grand bouleversement par rapport aux temps précédents. Les plus grands sociologues, ceux que l'on caractérise comme les pères fondateurs de la sociologie se sont penchés sur cette question. Durkheim a publié "Les formes élémentaires de la vie religieuse" en 1912 et Weber a écrit à propos de cette transformation son œuvre majeure "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme". Ils dénoncent les sociologues qui opposent de façon simpliste religion et modernité en produisant des modèles explicatifs beaucoup plus complexes. La question majeure est de savoir pourquoi dans le monde moderne les religions ont-elles autant perdu de leur influence. Ils vont étudier de manière scientifique quelles sont les caractéristiques des religions et quelles sont celles du monde moderne qui font que religion et modernité ne peuvent plus en quelque sorte coexister.

Extraits

[...] Ce processus de rationalisation caractéristique du monde moderne conduirait, après Weber à un processus de désenchantement du monde. En effet, d'après lui les sociétés traditionnelles étaient comme des univers enchantés caractérisés par la magie et les rites. Dans ces sociétés, toute chose, tout événement avait une explication magique. Il en est de même avec la religion, auparavant tout phénomène possédait une explication religieuse et exprimait la volonté de Dieu. Ceci fournissait un modèle d'explication du monde. Or avec la modernité et le développement des sciences, l'homme s'est rendu compte qu'il existait des explications scientifiques. [...]

[...] Or l'ethos caractéristique de la religion protestante va profondément se modifier avec la Réforme. Tout d'abord Luther va rendre les hommes d'Eglise beaucoup plus proches des fidèles en dénonçant un clergé débauché. De plus il va supprimer le sacrement de la confession qui imposait aux fidèles une certaine forme de domination. A partir de là chaque croyant va devoir rationaliser lui-même son comportement en faisant ce qu'il considère être bien et en bannissant ce qui est mauvais. Il n'y a en quelque sorte plus d'instance supérieure pour contrôler les faits et gestes des fidèles. [...]

[...] En effet certains phénomènes nous échappent, comme par exemple les pulsions violentes ou atroces de l'homme qui se sont exprimées lors de l'holocauste nazi. Même si nous parvenons de plus en plus à comprendre les phénomènes physiques et naturels, nous arrivons en quelque sort à former une société que nous n'arrivons plus à comprendre. Même dans les domaines scientifiques et économiques nous ne parvenons pas à maîtriser les conséquences de nos actions. Nous sommes donc très éloignés d'une compréhension parfaite et totale du monde qui nous entoure. [...]

[...] Chacun va donc être amené à la recherche de profits. Weber applique donc ici sa théorie de la causalité : la Réforme protestante peut être une cause du capitalisme. Ce processus de modernité avec l'émergence du capitalisme va amener chaque individu à rationaliser ses comportements, c'est ce que Weber définit comme la rationalisation en finalité. Chaque individu va utiliser sa raison, sa conscience afin de déterminer de quelle façon il doit agir. Avant l'individu se soumettait de façon totale aux dogmes de la religion qui lui inculquaient une ligne de conduite. [...]

[...] Cependant en étudiant le monde contemporain, le monde post-moderne on peut se demander si nous n'assistons pas à une forme de réenchantement du monde. Peut-être en fait l'homme est naturellement poussé à avoir des croyances irrationnelles qui puissent donner des réponses à une de ses questions existentielles : son rôle sur Terre, pourquoi il se trouve ici. Tous les modèles d'explication produits par les sociologues traitant des religions et de la modernité sont fondamentaux parce qu'ils permettent d'allier de façon pertinente sociologie et histoire. [...]