Religion, organisation sociale, privatisation de la religion, ciment social, politique, liberté de culte, athéisme, déisme
L'étymologie du mot « religion » est « religare », ce qui signifie que la religion a pour but de relier les hommes entre eux. En effet dans les sociétés antiques elle était inhérente à l'organisation sociale, elle était un ferment autour duquel les hommes se réunissaient pour des rites, des cérémonies et des célébrations. D'un autre côté la religion est une croyance définissant le rapport d'un homme avec le sacré, et une croyance est par définition personnelle. Cette deuxième vision de la religion semble s'imposer de plus en plus dans les sociétés occidentales qui proclament la liberté de culte, et certaines d'entre elles vont même jusqu'à définir des fondements laïcs. Peut-on vraiment dire que la religion n'a aucune implication politique ?
[...] Debray dit en 1996 qu' en tranchant la tête du roi, les conventionnels entendaient trancher le lien noué à Reims entre la France et Dieu En 1971 la nouvelle Constitution instaure la liberté de culte, ce qui marque le fondement d'une religion privée. Après la révolution de 1789 la France continue à s'engager dans cette voie. La première étape est les lois Jules Ferry de 1881 et 1882 qui instaurent l'école laïque ; sous la IIIe République on trouve une forte volonté de rendre Dieu inutile à la marche de la société. [...]
[...] La laïcité implique la liberté de conscience et de culte, la libre organisation des Eglise, leur égalité juridique, le droit à un lieu de culte, la neutralité des institutions envers les religions et la liberté d'enseignement. Selon Jean- Louis Schlegel la religion ne structure plus l'espace politique, moral et culturel. Tous les rouages de la vie sociale fonctionnent désormais comme si Dieu n'existait pas Ainsi, même si les hommes politiques sont croyants il n'y a pas de confusion possible entre le politique et le religieux. [...]
[...] La religion est également devenue une affaire privée avec une séparation de plus en plus grande entre l'Eglise et les croyants eux-mêmes. De plus en plus de croyants deviennent déistes : seuls eux sont concernés par leur religion, la foi est une relation profondément intime à Dieu. La démarche religieuse relève d'un choix mais cette liberté n'est pas toujours autorisée par l'Eglise ; on assiste ainsi à un nouveau non respect des prescriptions ou proscriptions religieuses, comme des catholiques qui ne se marient pas ou des musulmans qui ne font pas le ramadan. [...]
[...] Le combat de la France pour faire de la religion une affaire strictement privée semble en effet être sans issue, un compromis équilibré doit être trouvé entre ces deux domaines. [...]
[...] Le clergé défend également cette idée de religion utile à la société. Selon Jean-Paul II l'Etat ne peut considérer la religion comme un simple sentiment individuel qui peut être confiné à la seule sphère privée ( ) [la religion] devrait être reconnue comme une présence communautaire publique La séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905 a entraîné une rupture provisoire des relations diplomatiques entre la France et le Vatican, et le clergé continue aujourd'hui de lutter contre une religion uniquement cantonnée à la sphère privée. [...]
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