Benjamin Constant, Emile Durkheim, religion, dogmes, diversité, Montaigne, sacré, asservissement, hébreu, Saint-Barthélemy, préhistoire, monarchie, le Concordant, Loi Ferry, société, histoire, institution, organisation, tribus primitives, Jean-Jacques Rousseau, républicain, René Girard, Weber, désenchantement du monde, liberté religieuse, protection, Cour européenne, article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Constitution, égalité, Islam, hindouisme, zoroastrisme, France, loi de 1905, Inde, contrôle social, intervention, espace public, islamogauchisme
Les croisades ont été un moyen de christianiser par les armes, d'imposer une religion aux sociétés musulmanes qui occupaient les Lieux Saints. Aussi, le pouvoir des monarchies féodales et absolues repose sur le sacré. La religion était à la fois un motif de légitimer la puissance du souverain, avec la théorie des deux corps du roi : « Le roi est mort. Vive le roi » ; mais aussi d'imposer la religion catholique aux protestants. Ce qui s'est concrétisé par des guerres de 1562 à 1598 avec des massacres tels que celui de la Saint-Barthélemy, jusqu'à l'édit de Nantes, avant qu'il soit révoqué par Louis XIV en 1685. Les protestants devaient alors s'exiler, vivre clandestinement ou se convertir. Ce n'est finalement que le 26 août 1789 que la liberté d'opinion religieuse fut proclamée et que la tolérance de toutes les religions fut de mise. C'est de là que notre période contemporaine française de relation avec la religion peut démarrer. Une pacification se développe.
[...] L'achèvement de ce processus s'est traduit par une séparation entre l'État et la religion, et un contrôle de l'État sur celle-ci. L'expression désenchantement du monde de Weber, reprise par Gauchet (Le désenchantement du monde, une histoire politique de la religion, 1985), désigne une sortie de la religion de la société par l'explication de phénomènes par les sciences. À la fin du 16[e] siècle, après la révolution copernicienne établissant l'héliocentrisme (Nicolas Copernic, Des révolutions des sphères célestes, 1543), le rationalisme s'est développé. [...]
[...] La religion demeure donc une institution sur les terres de ces sociétés. Elle permet à la fois aux individus de se réunir sous une même culture, une mémoire commune, mais aussi de réguler de manière stable et durable les relations entre les croyants. Spinoza, juif chassé des Provinces-Unies parce qu'il se rapprochait des humanistes, affirmait même que le véritable message de la religion est d'aimer Dieu, c'est-à-dire le monde dans toutes ses manifestations, y compris et surtout son prochain (Traité théologico-politique, 1670). [...]
[...] Or, il a longtemps été interdit à la loi de s'introduire dans les relations intrafamiliales. La famille en tant que pilier de la société et source de création ne devait pas être ébranlée par une intervention extérieure. Par conséquent, la religion, dans les sociétés désenchantées, s'est restreinte à conserver sa place dans l'intimité des foyers, lieu idéal pour l'individu pour pratiquer au quotidien sa religion. Mais, la politique de l'État a évolué puisqu'elle tend aujourd'hui à accroître son contrôle sur la religion au sein des familles, mais aussi dans les organismes privés cultuels. [...]
[...] Quelle place tient encore la religion quand les individus se rassemblent ? La religion désigne un ensemble de dogmes, de pratiques ayant pour objet les rapports de l'homme avec la puissance divine et propre à un groupe social. Selon Durkheim (Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912), la religion a une fonction de liant entre les individus, mais aussi avec leurs institutions. Dans un sens plus large, la religion est un culte à l'égard de certaines valeurs de différentes natures, ou encore le culte du respect de la règle (Montaigne, 1580). [...]
[...] Ici s'inscrit le débat sur la lutte contre l'islamogauchisme. Selon Pierre A. Taguieff (La Nouvelle Judéophobie, 2002), vers le milieu des années 90, une partie de l'extrême gauche trotskiste a mis en avant la nécessité de se rapprocher de mouvements islamistes pour s'allier dans une lutte contre impérialisme occidental . Ainsi, l'islamogauchisme ne désignait qu'un phénomène politique de rassemblement de militants. Or, il a pris de plus en plus une connotation négative avec les propos en 2020 des ministres Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal lui attribuant des accointances avec le terrorisme ou le milieu universitaire (T. [...]
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