Dès le IVe siècle, le monachisme connaît en Occident comme en Orient un succès non négligeable : hommes et femmes quittent leurs familles pour suivre une vie conforme à leur idéal dicté par les Saintes Écritures. De nombreux monastères se développent durant tout le Moyen Âge et deviennent pour certains des centres de rayonnement à l'échelle internationale. Même si un tel mode de vie attire majoritairement les hommes, de nombreuses femmes font, elles aussi, le choix d'une vie radicale, donnant ainsi naissance à de grandes figures de sainteté. Le XIIIe siècle voit ainsi l'essor des Ordres mendiants et de leurs branches féminines à l'exemple de l'ordre des Clarisses, créé par sainte Claire, rattaché aux Franciscains. Claire naît à Assise en 1194, dans une famille noble.
Sa rencontre avec François y prêchant en 1210 la décide à entrer en religion sous le signe du renoncement et de la pauvreté absolue. Après de cours passages dans divers couvents bénédictins, elle se fixe à San Damiano où elle fonde son ordre. Décédée le 11 août 1253, elle est canonisée deux ans plus tard. Mais, son ordre comme tous les ordres monastiques subit la crise du XIVe siècle qui engendre un relâchement général dans l'ensemble des communautés religieuses. C'est alors une autre grande figure féminine qui intervient chez les clarisses, pour réformer l'ordre : Sainte Colette.
[...] Il peut entrer en clôture uniquement le temps de la visite. III Diffusion de la réforme dans l'Occident médiéval La volonté de réforme de Colette se manifeste également à travers ses nombreuses fondations et réformes de monastères, qu'elle entreprend à partir de 1410. Les fondations de Colette Elle vivait en recluse depuis trois ans lorsqu'elle se sentit inspirée de l'esprit de Dieu d'entreprendre la réforme de l'Ordre de sainte Claire. Le Père Henri de Beaume, religieux franciscain, homme d'une grande piété, l'aida par son crédit et par ses conseils. [...]
[...] Dès le départ, elle place son ordre sous l'autorité des frères mineurs, elle reprend par ailleurs de très nombreux points de la règle de François. Un autre point essentiel pour Claire c'est l'amour mutuel qui régit les relations entre les sœurs. L'abbesse est élue par l'ensemble des sœurs, en présence du ministre général ou d'un provincial du premier ordre. L'abbesse est élue à vie, elle est certes la première des sœurs mais elle partage la même vie communautaire que les autres sœurs. [...]
[...] Après lecture de celle-ci, chaque sœur, devant la communauté assemblée, bat sa coulpe et sort. C'est alors qu'on peut l'accuser d'un manquement. Le visiteur écoute les accusées qui ne veulent pas reconnaître leurs fautes, ou punit sévèrement celles qui accusent sans preuve. Après toutes ces prescriptions, il est rappelé en conclusion du chapitre 15 qui clôt les Constitutions la nécessité de corriger et punir par un charitable zèle et par amour pour la justice, selon que l'exigera la nature de la faute ou la fréquence de la rechute Clôture et relation au monde extérieur : la volonté de sécuriser les moniales Pour ce qui concerne la relation au monde extérieur, elle est quasiment nulle. [...]
[...] Alors que sous la Règle de Claire, cette dernière avait davantage une dimension maternelle, elle devient avec Colette une figure autoritaire. A partir du tournant des deux siècles, les clarisses, du fait de la réforme, ne peuvent quasiment rien se permettre sans la permission de l'abbesse. Il va sans dire que cette nouveauté change la nature des relations des sœurs entre elles, une véritable hiérarchie est alors instaurée. Il n'est plus question de collégialité en ce qui concerne les prises de décisions, tout revient au bon droit de l'abbesse. [...]
[...] C'est alors une autre grande figure féminine qui intervient chez les clarisses, pour réformer l'ordre : Sainte Colette. Née en 1381, et issue d'une famille pauvre de Picardie, elle reçoit dès le plus jeune âge une éducation très religieuse. À l'âge de 4 ans, la jeune enfant vit de prière perpétuelle et aide les pauvres. À 18 ans, elle refuse le mariage et entre en religion. Elle intègre alors les béguines de Corbie, jugeant cet ordre pas assez rigoureux, elle entre chez les bénédictines de Corbie, puis elle se présente comme servante chez les clarisses urbanistes de Senlis. [...]
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