Religion, déterritorialisation, sociétés mondialisées, mobilités, migrations, mixité religieuse, mobilisation religieuse, révolution de l'information, révolution de la communication, Olivier Roy, laïcité, identités religieuses, religions multinationales
« Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. » Étonnement, cette phrase fut prononcée par Napoléon Bonaparte, peu réputé pour être très pratiquant, mais qui constatait la place que celle-ci avait conservée auprès des peuples qu'il avait vocation à diriger. Et de fait, nos sociétés, au cours des derniers siècles, ont incontestablement été guidées, tant dans leur organisation que dans leurs évolutions, par leurs religions dominantes respectives, véritables boussoles orientant les individus vers les pratiques et comportements qu'ils devraient avoir. Longtemps, société, territoire et religion dominante s'entremêlaient ainsi sans grande contestation dans une humanité encore très religieuse.
[...] » A travers le cas d'une communauté religieuse, elle observe que ce phénomène permet notamment de contrer le racisme éventuel d'une société en intégrant migrants et accueillants comme faisant partie, au final, du même groupe, comme des « enfants de Dieu ». Cela implique cependant, dans quelque société que l'on soit, d'admettre qu'un territoire ne se définit plus, désormais, par sa religion « de la majorité ». Sauf à encourager une communautarisation à l'extrême, sans doute anachronique au XXIème siècle, cette territorialisation signifie désormais que plusieurs religions peuvent désormais se côtoyer sur un espace, ce qui peut être aussi positif pour une meilleure compréhension de chacun que cela peut générer de tensions en cas d'incompatibilité d'opinions. [...]
[...] Cette nouvelle ambivalence entre individualisme et réorganisation dans des cadres qui dépassent les sociétés pose cependant de nouvelles questions : si la religion voit ses positions évoluer territorialement, elle doit également remettre en cause les positions vis-à-vis des sociétés contemporaines et de la mondialisation, comme nous allons le montrer. Des religions qui se transforment et redéfinissent leur position dans la société Laïcité et nouvelles identités religieuses, dynamismes parallèles de notre époque Si les phénomènes de recul du religieux et les dynamiques de laïcisation des sociétés n'ont pas attendu l'accélération à l'extrême de la globalisation pour se développer (la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France, par exemple, date déjà de 1905), elle apparait sous un nouveau prisme aujourd'hui. [...]
[...] Une réflexion partagée par Stéphanie Tremblay et rapportée par Meintel et Gélinas : « les institutions religieuses proposent chacune leur propre vision du vivre ensemble et essaient de l'inculquer à leurs élèves puisque le particularisme religieux sert de tremplin pour des valeurs civiques et pluralistes. » Conclusion L'on ne peut que s'accorder avec l'affirmation de Mayer : « Personne - et aucune religion - ne peut prétendre échapper entièrement aux réalités de la mondialisation, même en s'engageant dans une réaffirmation identitaire. [...]
[...] L'idée pourrait faire son chemin. Bibliographie Bauberot, Jean « Sécularisation et laïcisation », in Haneda, Masashi (dir.), Sécularisation et laïcités. Tokyo : University of Tokyo Center for Philosophy, p. 13-25. Le Bars, Stéphane. « Les religions à l'épreuve de la mondialisation », entretien avec Olivier Roy, Le Monde, 21/12/2008 Le Gall, Josiane et Marie Cadotte-Dionne « La transmission de la religion auprès de jeunes musulmans au Québec », in Kanouté, Faisal et Gina Lafortune (dirs.), Familles québécoises d'origine immigrante. Les dynamiques de l'établissement. [...]
[...] Cette mondialisation de la communication et, donc, des échanges culturels, en parallèle avec la globalisation qui serait à l'origine, selon certains analystes, d'une acculturation générale des peuples du monde, soumis aux grandes marques mondiales, va ainsi provoquer un phénomène de déculturation, qui selon Roy s'explique de la manière suivante : « Pour qu'un produit soit accessible partout et au plus grand nombre, il faut qu'il soit standardisé. S'il est trop identifié à une culture donnée, il ne se vendra pas en dehors de cette culture. D'où le phénomène de déculturation. » En fait, l'on pourrait dire qu'en se déconnectant de leurs territoires d'origines, les religions se détachent aussi des cultures de là où elles sont nées, pour créer de nouvelles formes de culturel davantage adaptable à l'échelle internationale. [...]
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