À l'âge de soixante-trois ans, Muhammad laisse derrière lui un héritage symbolique lourd en responsabilité et en conséquence dans la mesure où il a su assoir l'influence de l'Islam à partir de la ville de La Mecque, pour l'étendre en Arabie, jusqu'à compter de nos jours près d'un milliard et demi de musulmans à travers le monde.
Matériellement, Muhammad ne laisse derrière lui qu'un testament comme il est recommandé de le faire dans la religion musulmane, ce testament est alors confié à son gendre Ali dans lequel il lui est recommandé de ramener les gens vers la voie de Dieu lorsque ces derniers se trouveront dans la discorde. Ce terme de discorde résume bien à lui seul ce qui va caractériser les trente années suivant la mort du Prophète car si Muhammad laisse derrière lui une descendance féminine, c'est parce que ses fils moururent en bas âge.
C'est pourquoi, sentant la mort arriver, Muhammad fit deux recommandations claires et nettes à ses prochains : « Je vous lègue deux poids: le premier c'est le Livre de Dieu […] accrochez-vous à ce Livre et à ma descendance, ma descendance, ma descendance. » selon Sahih Muslim. Par ce mot de « descendance », la question qu'allaient se poser les Compagnons du Prophète était de savoir s'il fallait se tourner vers la personne la plus compétente qui puisse succéder au Prophète, ou alors plutôt prendre en considération les liens du sang.
Il convient alors de se demander comment on peut expliquer la discorde qui suit la mort du Prophète
[...] Conclusion Pour conclure nos propos et surtout pour répondre à la problématique posée, il apparaît clairement que la question de la succession du Prophète entremêle le politique et le religieux. D'une communauté fondée originellement sur une prédication religieuse avec le livre du Saint Coran, le politique investit très vite les différents protagonistes imposant chacun leur propre interprétation du déroulement de l'histoire. D'un côté les mérites du califat sont vantés pour ceux qui souhaitent voir Abu Bakr succéder au Prophète, et de l'autre les liens du sang sacrés qui lient Ali à Muhammad sont mis en exergues par les chiites. [...]
[...] Toutefois, alors que la rupture est au départ dû à des aspects politiques divisant la communauté musulmane dès sa première ère, la Fitna prit rapidement une dimension religieuse prononcée. Comment le sunnisme et le chiisme ont-ils élaboré leurs fondements religieux au cours de cette période charnière de succession du Prophète ? II. Une scission religieuse au sein de l'Islam : sunnisme, chiisme et kharidjisme L'opposition entre califat et imamat La question de savoir qui devait légitimement guider la communauté des musulmans après la mort du Prophète Muhammad est rapidement devenue un problème pour les partisans d'Ali qui considéraient le cousin du Prophète comme étant l'unique successeur légitime. [...]
[...] À vrai dire, dès le départ la prise de pouvoir fut contestée en dépit de la désignation de Othman par le conseil des sages (la Choura) établie par Omar regroupant les six compagnons légitimes dont le Prophète a été, en mourant, satisfait selon Tabari. D'un côté, un courant islamiste qurayshite s'attache à la représentativité dont Othman était le candidat, et de l'autre un courant légitimiste fondé sur une monarchie héréditaire s'attache aux liens du sang qui unissent les proches du Prophète dont Ali était le candidat certain. [...]
[...] En revanche, l'opposition ferme du puissant gouverneur de Syrie, Muawiya, est fatale au quatrième successeur du Prophète. La mise en place de l'Empire Omeyyade Muawiya est à la tête du clan des notables Omeyyades, il faisait notamment partie des chefs des Quraychites, c'est-à-dire la tribu des commerçants qui s'était pendant longtemps opposée au règne du Prophète sur La Mecque. Si ces derniers se sont par la suite ralliés à l'Islam, la tribu des Omeyyades prit une part importante dans la conquête de la Syrie. [...]
[...] Une seconde séparation eut lieu sous les premiers temps des Abbassides (vers la fin du 8e siècle) lorsque Jafar al-Sadik, sixième imam issu de la succession du Prophète selon les chiites, mourut. Alors qu'un groupe de chiites reste attaché à Ismaïl (les ismaéliens) car il est le fils ainé de Jafar al-Sadik en le désignant comme étant le septième imam prétendant, la mort d'Ismaïl avant son père laissait à penser que ce serait alors le fils cadet, Mousa, qui deviendrait en fin de compte le septième imam. [...]
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