1579, Provinces-Unies, tolérance religieuse, rapport de force, arminien, gomariste, courant politique, catholique, protestant
Durant cette période, ce qui se passe aux Provinces-Unies, un État de tolérance religieuse, est un État d'étonnement et d'admiration. Ce qui est remarquable, c'est non seulement la coexistence entre des confessions différentes, des religions différentes, mais l'ampleur de cette coexistence. Cette diversité religieuse remarquable a forgé, jusqu'à nos jours, l'image d'un pays accueillant. Les Provinces-Unies sont un endroit en Europe qui est un lieu de refuge pour les individus persécutés.
[...] Cette violence théorique ne mène pas à violence physique. [...]
[...] Cette division a conduit à une guerre très féroce et dure, où les Espagnols ont réprimé de manière très violente les calvinistes, et face à cette répression, les Provinces calvinistes ont elle-même radicalisées leur position et ont dans les Provinces qui étaient les leurs, interdit tout exercice du catholicisme. Dans les Provinces calvinistes qui deviennent Provinces-Unies, culte catholique est interdit publiquement. Pas dans la sphère privée. Il n'y a pas de religion d'Etat comme en France ou en Espagne, seul l'Eglise calviniste a le monopole de l'espace public. S'organise au quotidien, a des conséquences. Seuls les réformés ont accès aux emplois publics. Pas de prosélytisme affiché, on n'essaye pas de les convaincre au calvinisme. [...]
[...] Un quotidien marqué par la tolérance aux Provinces-Unies C'est dans ce quotidien que se tisse cette expérience de la tolérance. Lorsqu'on regarde les sources sur l'organisation d'une ville hollandaise au XVII siècle, on voit qu'il n'y a pas de ségrégations spatiales des communautés. Tout se mêle, les catholiques, les calvinistes, les luthériens, les anabaptistes (trouvent refuge en Hollande). Les relations de voisins et de travail font qu'ils se mêlent et vivent ensemble. Il ny a pas de ségrégations religieuses et confessionnelles dans les métiers. [...]
[...] Dans certaines, les congrégations catholiques (prête et communauté religieuse), doivent payer un impôt chaque année aux autorités locales, pour que ces derniers ferment les yeux sur le fait qu'ils se réunissent une fois par semaine. Donc chacun de ces moments de la vie sociale donne lieu à des variations. Rien n'est fixé. Très important dans la création d'une culture commune. Rien n'est organisé par la loi, rien définitif, tout est renégociable. L'invisibilité des catholiques : ils sont là, nombreux on le sait, mais ils sont invisibles. Néanmoins, les catholiques ne baissent pas les bras face à cette situation. [...]
[...] Mais au fond frontière entre espace public et privé est floue. Le passage d'une confession à une autre n'est pas sanctionnée par la loi. Un calviniste peut passer au catholicisme, et vice versa. La mixité des couples et famille facilite ces passages de l'un à l'autre. Dans les cas de rupture de mariage, souvent un des deux n'a pas voulu se convertir. Dans ces conditions, les communautés essayent d'organiser de manière plus stricte l'identité religieuse. Et pour éviter qu'il y ait trop de conversion, les communautés de part et d'autre menacent leurs fidèles de sanctions religieuses. [...]
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