La religion semble être l'un des facteurs les plus significatifs du comportement politique des individus, elle fût pendant longtemps considérée comme la variable fondamentale qui expliquait le choix politique. René Rémond dans son ouvrage, La droite en France, dira même « qu'il n'y avait pas de pierre de touche plus sûre pour départager la droite et la gauche. » Selon Maurice Duverger, « il y a 60 ans, le problème des relations entre l'Etat et l'Eglise catholique dominait de façon presque exclusive la vie politique en France. »
Or aujourd'hui bien que les 2/3 de la population française se déclarent catholiques et ¼ sans religion, seulement 8 à 9% affirment être des pratiquants réguliers. Face à cette sécularisation générale de la société, il est légitime de se demander si l'appartenance religieuse est encore une variable pertinente. Cependant quelques évènements récents nous poussent à reconnaître la possibilité d'un lien entre la religion et le comportement politique des individus. Lors des élections présidentielles de 2004 aux Etats-Unis, le facteur qui a le plus influencé les électeurs américains sont les valeurs morales (22% des sondés). En Italie, l'Eglise par la voix du pape Benoît XVI a profondément influencé le référendum du 19 février 2004 portant sur la procréation médicalement assistée. Elle avait appelé à l'abstention, empêchant ainsi la participation d'atteindre la barre légale des 50% de votants qui en Italie permet de valider les résultats. Tous ces éléments nous amène à nous questionner sur un certain nombre de points afin de répondre à la question initialement posée : Quel est le poids de la religion dans le vote ?
La prise en compte de la variable religieuse est-elle encore pertinente alors que le nombre de pratiquants baisse de manière drastique ? Quelle est l'importance du rapport entre religion et comportement politique ? Comment expliquer ce rapport ?
Ces 3 questions générales orientent l'étude de la question principale, la première partie démontrant la force de la variable religieuse, la seconde mettant en évidence le rapport très net entre la pratique d'une religion et le choix du vote, en enfin la troisième partie tente d'expliquer ce rapport en étudiant les valeurs qui influence le vote des individus.
[...] La défense de l'ordre moral. La première raison qui peut expliquer le comportement politique plus conservateur des catholiques pratiquants est l'application par les partis de droite des valeurs prônées par l'Eglise. En effet selon Philippe Braud, l'Eglise met en avant et rejette des valeurs que la droite à son tour encourage ou combat. La défense de l'ordre moral est l'une des caractéristiques principales commune à l'idéologie catholique et à la droite. Toutes deux cherchent, à préserver des valeurs telles que la famille, l'autorité ou l'attachement à la patrie. [...]
[...] Ces critères expliquent par exemple que des catholiques pratiquants votent à gauche en 1973. Mais malgré ces critères la variable religieuse est indiscutablement une variable dite lourde car elle est ancrée dans la culture des individus, elle influence profondément leurs valeurs, leur relation envers la politique et donc leur comportement politique. Le poids de la religion dans le vote est donc très important et cette variable semble être l'un des éléments essentiels qui explique le choix des électeurs, mais comme le dit l'une des personnes interrogée lors des entretiens de Guy Michelat et Michel Simon, la politique c'est un peu comme une peinture abstraite, pour moi, je n'arrive pas à la saisir parfaitement. [...]
[...] L'essentiel est donc de se défendre et d'être défendu, les individus sont donc moins hostiles à l'organisation collective de la lutte, la masse ne fait pas peur, contrairement au schéma catholique. La foule on la commande plus , je le vois dans les cafés, on se dispute, on se dresse sur sa chaise, c'est ça, la foule Malgré les nuances que l'on pourrait apporter à ces constatations, on peut distinguer deux tendances. Le discours religieux se structure donc autour de la religion et des valeurs traditionnelles, relayées par les partis de droite. [...]
[...] La force de la variable religieuse. Mais cette hypothèse d'une atténuation du lien entre tradition religieuse et comportement religieux n'est pas confirmée de manière évidente dans les faits. Il semblerait que l'articulation entre attitudes religieuses et politiques doit être étudiée de manière plus profonde, au niveau des représentations, des modèles, des codes, des valeurs intériorisées par l'individu au cours des diverses étapes de sa socialisation. Il faut donc analyser ce lien dans un domaine plus large, c'est-à-dire sur l'ensemble du système symbolique catholique. [...]
[...] Elle avait appelé à l'abstention, empêchant ainsi la participation d'atteindre la barre légale des 50% de votants qui en Italie permet de valider les résultats. Tous ces éléments nous amènent à nous questionner sur un certain nombre de points afin de répondre à la question initialement posée : Quel est le poids de la religion dans le vote ? La prise en compte de la variable religieuse est-elle encore pertinente alors que le nombre de pratiquants baisse de manière drastique ? Quelle est l'importance du rapport entre religion et comportement politique ? Comment expliquer ce rapport ? [...]
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