La religion grecque antique est souvent assimilée à la mythologie. Les deux ne sont pourtant pas à confondre. En effet, la mythologie décrit les mythes de la civilisation grecque. Elle ne fait donc pas l'objet de pratiques ou de croyances religieuses. La religion grecque est particulière puisqu' il n'existe aucun texte sacré grec. Les informations la concernant nous viennent donc principalement des sources littéraires antiques. Les poètes notamment offrent une multitude d'informations aussi bien sur les notions de la religion grecque que sur ses pratiques et sur les représentations divines. En tenant compte de cela, il va sans dire que la religion grecque ne saurait être dissociée des poètes.
Cependant, puisque les deux éléments sont intrinsèquement liés, cela revient à reconsidérer le rôle des poètes pour les considérer non pas comme de simples témoins mais plutôt comme de véritables acteurs ou fondateurs de leur propre religion. Ceci amène à s'interroger sur le statut même de la religion grecque antique. En effet, si elle repose non pas sur un texte sacré mais sur des écrits littéraires, la religion grecque n'est-elle pas en contradiction avec le principe même de religion qui consiste en une pratique rigoureuse dictée par la divinité elle-même ? Où se situe alors la frontière entre la véracité et l'invention ? Enfin, quelle part donner à l'objectivité et à la subjectivité des poètes ?
[...] Depuis l'époque des poètes grecs antiques, penser poésie amène immédiatement à penser religion et mythologie grecque Sommaire Introduction I. Les ressorts de la religion grecque antique et ses principales sources. Une religion basée sur une sorte de traité sur l'origine des fondements Les principales sources littéraires : le genre poétique. I. Les poètes grecs, acteurs et fondateurs de leur propre religion. La littérarisation de la religion par les poètes pour défendre/transmettre une vision subjective. La poésie dans la Grèce antique : un talent, outil de pouvoir. [...]
[...] Les poètes et la religion grecque La religion grecque antique est souvent assimilée à la mythologie. Les deux ne sont pourtant pas à confondre. En effet, la mythologie décrit les mythes de la civilisation grecque. Elle ne fait donc pas l'objet de pratiques ou de croyances religieuses. La religion grecque est particulière puisqu' il n'existe aucun texte sacré grec. Les informations la concernant nous viennent donc principalement des sources littéraires antiques. Les poètes notamment offrent une multitude d'informations aussi bien sur les notions de la religion grecque que sur ses pratiques et sur les représentations divines. [...]
[...] Plusieurs éléments pourraient étayer cette théorie. D'une part les dieux chez Homère possèdent toutes les caractéristiques humaines : leur apparence est humaine, leurs caractères et leurs comportements également (les Dieux sont capables d'éprouver des sentiments tels que la colère et la jalousie). Le fait que les dieux habitent un lieu élevé et escarpé où la lumière irradie pourrait symboliser la soif de pouvoir ou d'ascension politique et sociale permanente des Hommes qui les pousse à guerroyer, comme le font les Dieux homériques. [...]
[...] Ce sont des rôles dont la religion grecque s'investit complètement. En effet, les rites et pratiques religieuses qu'elle induit ont pour but d'instaurer entre le Divin et l'Humanité une sorte de rapport de bienveillance reposant sur des valeurs morales. Le respect des pratiques constitue un modèle de conduite à suivre et répond aux questions métaphysico existentielles des croyants. Ainsi, malgré l'absence de dogmes et de texte sacré, la religion grecque, comme toutes les autres grandes religions, offre aux fidèles une certaine compréhension du Monde. [...]
[...] Le poète se fait presque prophète de la religion grecque. Même si cela part sans nul doute d'une volonté de renseigner et de rendre concrète la religion grecque, vouloir représenter la religion grecque sublimée par la poésie trahit un minimum de prétention. Ce serait même une pratique en contradiction avec le principe selon lequel la religion dépasse la condition humaine : toute représentation du sacré ne saurait être que sa pâle imitation. C'est cet aspect qui fut l'objet d'une virulente critique de la part de Platon qui s'est inscrit dans une volonté d'éradiquer la poésie de l'éducation morale et spirituelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture