Une religion peut être polythéiste ou monothéiste et, dans le cas du bouddhisme, presque athée. Bien souvent, les relations réciproques entre religions et composantes de la société sont complexes, voire inextricables. Pourtant, une enquête sur les 4 principaux journaux (internationaux) de relations internationales a montré que seuls 6 articles sur 1600 publiés entre 1980 et 1999 parlaient de la religion comme d'un élément important.
En effet, « Le monde est dans un processus de sécularisation : la raison prend la place des dieux » ; cette théorie a été pensée et s'est développée en Europe de l'Ouest au cours du XXe siècle. Séculariser, du latin saeculum, c'est l'acte de faire passer un élément entre les mains du laïque.
Mais alors, si cette théorie est vérifiée, quel est l'impact réel des religions et des alliances religieuses mondiales et régionales sur les relations internationales ?
[...] LA PLACE DES RELIGIONS DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES Problématique : Quel est l'impact réel des religions sur les relations internationales ? Introduction : La religion a depuis les temps les plus anciens bercé la vie des hommes et occupe depuis son apparition une place très importante dans la culture des sociétés humaines. Cette notion définit l'ensemble des croyances, sentiments, dogmes et pratiques qui définissent les rapports de l'être humain avec le sacré ou la divinité. Une religion particulière est définie par les éléments spécifiques à une communauté de croyants : dogmes, livres sacrés, rites, cultes, sacrements, prescriptions en matières morales, interdits, organisation, etc. [...]
[...] Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps la place réelle que l'on peut accorder à la religion dans les relations internationales malgré une façade laïque. Dans un second temps, nous verrons les limites de l'influence que les religions peuvent avoir sur les relations internationales. On assiste en effet depuis quelques années, parallèlement à un retour au sacré à une certaine sécularisation des sociétés ; cette perte de l'intérêt pour le religieux des populations et la laïcisation de nombreux États peut être un frein à l'influence des religions. [...]
[...] Si la théorie du califat, qui fait du monarque régnant le gardien de la Loi révélée peut rappeler certains aspects de la théologie politique catholique (qui fait du chef de l'Église de Rome le gardien de l'unité des chrétiens et le souverain universel), l'islam est, à la différence du christianisme, peu structuré. Il est faiblement institutionnalisé, et cela peut limiter son rôle : une alliance pas ou peu organisée ne peut influer sur les relations internationales Prenons l'exemple de l'Organisation de la Conférence Islamique. [...]
[...] Aux XXe et XXIe siècles, les horreurs des deux Guerres Mondiales, des génocides, des camps d'extermination, des famines, des épidémies ont contribué à l'effacement de ce Dieu tout puissant, et au développement d'une indifférence à l'égard des religions, d'un athéisme tranquille De toute façon, le nombre de fidèles ne dit rien de la détermination de ceux-ci à s'engager dans la transformation de la société au nom de leur croyance, et encore moins de leur degré de soumission aux directives données par les autorités de leur Église. Ainsi, la capacité des Églises à influer sur le comportement des individus dans les sociétés occidentales a nettement reculée depuis quelques temps. [...]
[...] On constate plutôt l'existence de réseaux transnationaux peu structurés et lâches. On note d'ailleurs que les grandes villes saintes comme Bénarès ou La Mecque ne sont pas les sièges de puissantes organisations. Les religions les plus structurées, elles-mêmes, ont tendance à se diluer en un régime dérégulé de mouvements communautaires transnationaux (comme l'Église catholique, qui tente de gérer ces mouvements - à l'image de l'Opus Dei - dans leur pluralisme croissant). Plus encore, on constate une véritable concurrence entre ces mouvements religieux, entre les centres producteurs de clercs (ainsi pour l'Islam, Al Azhar en Égypte, la Zitouna en Tunisie ou la Qarawiyyine de Fès), et même entre des régimes politiques religieux arrivés à la tête des États (entre l'Iran et l'Arabie saoudite par exemple). [...]
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