Au sens strict, on appelle Pères du désert les ermites qui ont peuplé le désert d'Égypte aux IVe et Ve siècles et qui exerçaient une paternité spirituelle auprès de disciples. On les connaît par les récits de voyageurs qui sont allés les visiter, et par des conseils qu'ils donnaient à ceux qui les leur demandaient. Ces sentences — ou apophtegmes — ont été regroupées en collections. On a aussi des Vies des Pères. La plus célèbre est la Vie de saint Antoine.
Au sens large, on englobe dans le titre « Pères du désert » les moines ermites ou cénobites qui ont vécu de l'enseignement des premiers moines d'Égypte et l'ont étoffé pour en faire une doctrine spirituelle transmise sous forme de sermons, ou dans de véritables traités de spiritualité — comme les œuvres de Cassien. Cette période va du Ve au VIle siècle.
Les Pères du désert passaient récemment encore aux yeux de beaucoup comme des originaux excentriques à cause du comportement de certains d'entre eux incompréhensible à notre époque. Je n'ai retenu qu'un exemple :
« L'abbé Daniel disait que lorsque ce saint homme (Arsène) faisait des corbeilles avec des feuilles de palmier, et que l'eau dans laquelle il les trempait commençait à se corrompre, il ne voulait pas permettre qu'on la renouvelle; mais il mettait de l'eau fraîche sur cette eau puante, afin qu'elle continue toujours à sentir mauvais. Sur quoi les frères lui dirent : “Pourquoi ne veux-tu pas souffrir, abba, que l'on te donne de l'eau fraîche, au lieu de cette eau corrompue, qui remplit ta cellule d'une si grande puanteur ?” Il leur répondit : “Ayant continuellement usé de parfums les plus excellents, lorsque j'étais dans le monde, il est bien raisonnable que tant que je suis en vie je supporte cette mauvaise odeur, après en avoir eu tant de si agréables, afin qu'au jour du jugement Dieu me délivre de la puanteur inconcevable de l'enfer, et qu'il ne condamne pas mon âme avec celle de ce riche, qui lorsqu'il était dans le monde, vivait avec tant de luxe dans les festins et dans les délices”. »
Mais s'arrêter à ce que certains récits peuvent avoir de choquant aujourd'hui, c'est passer à côté de ce que les Pères du désert peuvent nous transmettre.
Nous ne retrouverons pas toutes les composantes de la spiritualité chrétienne dans nombre de spiritualité, car chaque auteur spirituel, ou chaque école spirituelle, a en quelque sorte pour mission dans l'Église de développer plus particulièrement un point ou un autre. Mais, comme pour un iceberg la partie visible est inséparable de la partie invisible. Les éléments qui ne sont mentionnés qu'en passant sont présents, mais ce n'est pas sur eux que le gros plan est mis. C'est d'ailleurs un critère de discernement sur l'authenticité « catholique » d'un courant spirituel. Est-il façonné selon le tout du mystère chrétien qui structure la spiritualité chrétienne ?
[...] La maîtrise de soi est un don du Saint-Esprit, nous dit saint Paul. D'où l'importance de la prière quand la tentation se présente pour demander l'aide de Dieu. Cassien conseille un verset d'Écriture : Dieu, viens â mon aide ; Seigneur, hâte-toi de me secourir ! Pour garder toujours en vous le souvenir de Dieu, voici la formule de prière que vous vous proposerez constamment : viens â mon aide ; Seigneur, viens vite â mon secours Ce n'est pas sans raison que ce court verset a été choisi particulièrement dans toute l'Écriture sainte. [...]
[...] Ce combat est du registre de la vigilance, non quelque chose à acquérir. On peut en effet lutter contre une pensée, mais pas contre une émotion : il faut l'écouter, la reconnaître. Cette lutte se fait par la parole, avec les paroles du Seigneur. La blessure initiale est toujours apparue dans la petite enfance, elle a une influence sur toute la vie et la grâce est là pour la restaurer. À travers une succession de consolation et d'épreuve, on doit prier et non pas combattre. [...]
[...] Le salut par la santé J'ai relevé deux chemins. L'un dans une cassette des Béatitudes sur l'accompagnement spirituel, l'autre dans un numéro de la revue Feu et Lumière sur une communauté thérapeutique du Canada. Guérison psycho-spirituelle Chemin de guérison Un chemin de guérison est proposé à la lumière de l'enseignement des Pères, la christothérapie. Il peut se résumer ainsi : je suis à l'image de Dieu, je suis appelé à devenir dieu. Pour cela, je dois me connaître, connaître mes émotions. [...]
[...] Le délai entre les deux étapes dépend de chaque personne. Une troisième étape beaucoup plus courte fait prendre conscience que la rencontre avec Jésus conduit à adopter de nouveaux comportements dans la vie spirituelle : prière, pratique régulière des sacrements, temps de ressourcement, lecture de la Parole de Dieu Les pèlerinages intérieurs de la christothérapie favorisent une rencontre avec le Christ. Cette descente en soi est fondamentalement une découverte de soi. On peut lire par exemple que la guérison du mal-être est aujourd'hui la visibilité du salut La guérison proposée par les Pères La recherche de la guérison fait courir beaucoup de gens à la recherche de gourous de toute sorte. [...]
[...] Il alla chez ces frères qui jadis l'avaient visité. En effet, celui-ci lui avait dit où il demeurait. À sa vue, le frère fut étonné, puis au comble de la joie. L'ermite lui dit : “Montre-moi l'affection que tu as pour moi en me conduisant chez l'abbé Pastor”. Le frère le prit avec lui et le conduisit chez l'ancien. Il l'annonça en disant : homme illustre, plein de charité et très honoré dans son pays, est venu avec le désir de te voir”. [...]
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