On a coutume de se représenter François d'Assise prêchant aux oiseaux et parlant à la nature un esprit simple et mystique (tel qu'on le voit sur cette fresque de l'église Saint-François à Assise datant du milieu du XIIIe siècle). Cette image contraste assez avec celle que l'on se fait de l'ordre franciscain, un ordre puissant et riche au service de la papauté dès le milieu du XIIIe siècle.
Il est permis se demander comment en somme s'est créé le passage de l'homme à l'institution, et ce qui est advenu, entre temps de l'esprit franciscain d'humilité, de pauvreté, et de dépouillement. François est né en 1181 ou 1182 dans la ville d'Assise. Il est fils d'un marchand d'étoffes et appartient à cette nouvelle classe de bourgeois dont le pouvoir s'accroît au sein d'une société urbaine en pleine expansion. Après une jeunesse dorée et turbulente, ses rêves de chevalerie le poussent à s'engager, à l'âge de 22 ans, pour défendre les intérêts du pape contre les intérêts de l'empereur.
C'est alors qu'il a la première d'une série de révélations l'invitant à changer de vie pour se consacrer à Dieu. À partir de 1205, il adopte une vie de vagabondage, d'ermitage et de prédication. Face à ses excentricités, son père le déshérite, et François passe sous la protection de l'évêque Guido.
La véritable révélation à lieu dans l'Église Saint-Nicolas d'Assise en 1208 ou 1209, où François et ses premiers compagnons tombent à trois reprises sur des passages qui insistent sur les exigences de dépouillement et de pauvreté requises par Jésus-Christ en ouvrant l'Evangile. Ils abandonnent l'habit d'ermite pour une tunique grossière et une corde pour ceinture.
[...] La véritable révélation à lieu dans l'église Saint-Nicolas d'Assise en 1208 ou 1209[1], où François et ses premiers compagnons tombent à trois reprises sur des passages qui insistent sur les exigences de dépouillement et de pauvreté requises par Jésus-Christ en ouvrant l'évangile. Ils abandonnent l'habit d'ermite pour une tunique grossière et une corde pour ceinture. À partir de 1209-1210, l'ordre s'étend à une rapidité surprenante, pour atteindre plus de 5000 frères à la mort de François en octobre 1226[2]. Il est canonisé deux ans plus tard par le Pape Grégoire IX. La pauvreté franciscaine est à la fois un mode de vie dans le dépouillement matériel le plus complet et une posture morale d'amour et d'humilité envers tous. [...]
[...] De plus, le succès de l'ordre franciscain va attirer quantité d'individus qui adhérent plus par opportunisme que par conviction et adhésion au mode de vie proposé. Dans les années 1220, la rigueur des origines n'est donc plus de mise. Par exemple, de nombreux frères dans toute l'Europe se mettent à accepter qu'on leur donne ou qu'on leur construise des lieux de vie, ce qui entraîne une sédentarisation du mouvement bien éloigné de la précarité des origines. On assiste également à une cléricalisation nette du mouvement, les laïques étant progressivement mis en minorité durant cette période. [...]
[...] Le soutien au mouvement franciscain, au cours du XIIIe siècle, peut ainsi être vu comme une manière pour l'Église d'intégrer ses évolutions. II/ Un idéal qui répond à son temps : la pauvreté selon François d'Assise Une pauvreté exemplaire : le succès de la doctrine franciscaine a.) La sincérité du dépouillement franciscain Ceci permet d'en arriver au coeur du sujet, à savoir la conception franciscaine de la pauvreté, qui s'inscrit dans le droit fil de ces évolutions. La pauvreté pour François d'Assise n'est pas définie de manière juridique par un ensemble de règles strictes c'est d'abord un mode de vie qui rapproche de Dieu. [...]
[...] Il est permis se demander comment en somme s'est créé le passage de l'homme à l'institution, et ce qui est advenu, entre temps de l'esprit franciscain d'humilité, de pauvreté, et de dépouillement. François est né en 1181 ou 1182 dans la ville d'Assise. Il est fils d'un marchand d'étoffes et appartient à cette nouvelle classe de bourgeois dont le pouvoir s'accroît au sein d'une société urbaine en pleine expansion. Après une jeunesse dorée et turbulente, ses rêves de chevalerie le poussent à s'engager, à l'âge de 22 ans, pour défendre les intérêts du pape contre les intérêts de l'empereur. [...]
[...] Dans ce cadre, le mouvement franciscain est vu comme une arme puissante de l'église contre ses pourfendeurs. La canonisation de François par Grégoire IX, le 16 juillet 1228, permet ainsi de faire du frère mineur une figure exemplaire de la tradition chrétienne. Dans cet esprit, les deux bulles promulguées à l'occasion de la canonisation qui spécifient l'usage correct de la sainteté de François abondent de métaphores militaires, et le présentent comme un croisé dédiant sa vie à la défense de Dieu et de l'Église. [...]
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