Parler de combat spirituel à propos de saint Augustin demande quelques explications. On ne trouve pas ce mot en effet dans l'Augustinus lexicon. Ce n'est donc pas un thème qu'il traite directement. Le combat spirituel a pour but d'enlever les obstacles à la charité qui sont en nous. Or Augustin étant le docteur de la charité, il n'est pas possible qu'il ne se soit préoccupé de ce qui fait obstacle à son développement en nous.
Il a en effet répondu à cette question ; mais, sans négliger les efforts que cela nécessite et dont il prend acte, il est allé à la source de la victoire : la grâce. C'est donc sur ce volet du combat spirituel qu'Augustin peut nous aider à réfléchir.
Il apporte un éclairage complémentaire de celui retenu par les Pères grecs. Jean Chrysostome demande à ses fidèles de secouer leur paresse, et il les pousse à faire. Et il conclut en mentionnant la nécessité de la grâce : « avec la grâce de Dieu ». Mais cela il ne le développe pas, ce n'est pas sa grâce. Augustin au contraire dit que tout est don de Dieu : c'est le fondement de son expérience spirituelle.
A propos du paroxysme de la crise qu'il a traversée pendant les mois qui ont précédé sa conversion, il écrit : « Je recommençais mon effort ; un peu plus et j'y étais ! un peu plus et, déjà, déjà, je touchais et je tenais ! Et non je n'y étais pas, ne touchais pas, ne tenais pas, hésitant à mourir à la mort, et à vivre à la vie » (Conf., VIII, XI, 25). Il a donc fait des efforts, mais ils n'ont pu l'arracher à la mort ; il a expérimenté que c'est le Christ seul qui pouvait l'arracher à ses habitudes :
« Car la loi du péché, c'est la violence de l'habitude qui entraîne l'âme et la retient même contre son gré, juste sanction puisque c'est volontairement qu'elle s'y laisse aller. Dans ma misère, qui donc aurait pu me délivrer de ce corps de mort, sinon ta grâce par Jésus-Christ notre Seigneur ? » (Conf., VIII, V, 12).
[...] ] : trouve ma joie (delectatio) dans la loi de Dieu selon l'homme intérieur”. Voilà ce qui nous rend libres, voilà comment nous trouvons notre joie dans la loi de Dieu. La liberté est en effet cause de joie. Car tant que tu fais ce qui est juste par crainte, Dieu n'est pas la cause de ta joie ; tant que tu le fais étant encore esclave, il n'est pas la cause de ta joie ; qu'il soit la cause de ta joie et tu es libre (Tract. [...]
[...] Trouve-moi un amour inactif et n'agissant pas ! Les fautes honteuses, les adultères, les crimes, les homicides, toutes les luxures, tout cela n'est-il pas le fait de l'amour ? Purifie ton amour ; cette eau qui court vers l'égout, détourne-la vers le jardin. Cet élan qui te porte vers le monde, qu'il y en ait autant pour le créateur du monde. Est-ce qu'on vous dit : “N'aimez ? Non, bien sûr, vous seriez inertes, morts, détestables, misérables sans amour. Aimez, mais faites attention à ce que vous aimez. [...]
[...] Comme c'est souvent le cas chez Augustin, l'accent est mis sur la grâce, et le rôle de la liberté de l'homme est ainsi estompé : il ne dit pas comment l'homme gère ces efforts, ce labeur. Ce n'est pas sa grâce. Il n'est donc pas étonnant que Jean Chrysostome ait été taxé de semi- pélagianisme par les catholiques (voir Dictionnaire de théologie catholique), et que le P. Agaësse ait pu reprocher à Augustin des lacunes au niveau de la liberté : la part de l'homme paraît trop réduite dans son enseignement. [...]
[...] Son désir est en quête de ce bonheur que Dieu seul peut lui apporter. Augustin fait prendre conscience de cette vocation au bonheur qui ne s'accomplit vraiment que lorsque le désir est tendu vers Dieu. Mais pour être désirable, pour éveiller le désir, un objet doit être bon et beau. De plus, pour procurer un bonheur qui comble totalement le désir de l'homme, cet objet doit être sans fin. Seuls les biens éternels, Dieu, peuvent véritablement combler l'homme Le cœur désorienté Tout le drame de l'homme, c'est de ne plus savoir qu'il est orienté vers celui qui seul peut combler le creux de son être. [...]
[...] Autre passion : la jalousie. Elle naît du fait qu'il est donné à chacun selon ses besoins. Par conséquent, tous ne reçoivent pas la même chose, et il est inévitable que certains envient le régime spécial accordé aux faibles. Un remède à la jalousie : se souvenir que nous vivons dans le Corps du Christ. Tout est donc à tous : Que personne ne s'attriste de voir que ne lui a pas été accordé ce qui a été accordé à un autre ; qu'il ait la charité, qu'il ne jalouse pas celui qui possède et il possède avec lui ce qu'il ne possède pas lui-même. [...]
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