En 1850, le château de Manniban de Blagnac était destiné à une démolition imminente. Déjà la hache avait renversé ses arbres séculaires, la vente avait aliéné son parc, et les murailles allaient être détruites.
Or le monastère de Maubec, filiale du célèbre monastère de la « Sainte Volonté de Dieu », en Suisse, qui se fonda sous la direction de Dom Augustin de Lestange, aux plus tristes jours des fureurs révolutionnaires, avait des vocations nombreuses et voulait faire une fondation. C'est ainsi qu'en janvier 1852, l'abbesse du monastère cistercien de Maubec, dans la Drome, Mère Clémence Colin, l'acheta pour la somme de soixante-cinq mille francs, bâtiments et terres tout compris. Lacombe, alors propriétaire, accorda des facilités de paiement et l'on conclut sous seing privé avec deux mille cinq cents francs d'arrhes. Par-devant Me Gay, notaire de Toulouse, le 12 avril 1852, Mesdames Lioud, Chauvet et Vincent, moniales de Maubec, deviennent propriétaires du Domaine de Maniban et sont les premières religieuses du nouveau monastère.
Les sœurs avaient acheté le château et son enclos et l'enclos des casernes, sans les casernes elles-mêmes. Peu à peu elles achetèrent le terrain situé au sud du château et en quelques années elles étaient propriétaires de presque tout le terrain qui va du château au pont de Blagnac.
L'abbesse repartit dans son monastère en laissant deux sœurs sur place : la M. Stanislas et sœur Madeleine, avec cent vingt francs et un mobilier rudimentaire, dans une demeure ouverte aux quatre vents et vouée apparemment à la ruine. De retour à Maubec, elle envoie une charrette remplie des objets indispensables et de quelques provisions. Elle confia l'expédition à M. Bénigne qui allait faire construire les murs de clôture et les parloirs ; elle était accompagnée de trois sœurs converses. Elles firent la route en huit jours. Elles arrivèrent à Blagnac le 9 mars et s'attelèrent à la restauration. Le P. Marie-Augustin Arlin leur fut envoyé comme aumônier et elles aménagent leur chapelle provisoire dans la grande salle du rez-de-chaussée ; la bénédiction eut lieu le 25 mars. La chapelle et le monastère furent placés sous le vocable de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Le chapitre général de 1852 donna son approbation à la fondation.
[...] Au rez-de-chaussée se trouvait la salle capitulaire elle devint hôpital temporaire 3 bis pendant la guerre de 1914-1918. Des lits avaient été collectés dans le village et, dans son prolongement, une chapelle d'hiver, la chapelle Saint-Joseph : c'était alors un simple oratoire réduit à une seule travée, l'autre étant occupée par un parloir et une sacristie. Les cisterciennes reçurent d'abord des blessés, puis des malades anamites[5]. Il y eut des conversions. En 1918, avant la fin de la guerre, les malades et les infirmiers sont retirés, probablement à cause de la contagion. [...]
[...] C'est là qu'elles ouvrirent une école gratuite pour les petites filles de Blagnac en 1854 ; elle s'écroula de vétusté en 1859. L'école fut transférée à Saint-Benoît, grand bâtiment qui servait autrefois de caserne et que les sœurs venaient d'acheter. En 1866, une école payante fut ouverte. L'école fut fermée vers 1881, car les sœurs de Nevers avaient envoyé quelques sœurs ouvrir une école à Blagnac. Qu'était Saint-Benoît ? Un long bâtiment situé au nord de la propriété et séparé de l'enclos par une bande de terrain. [...]
[...] La construction fut confiée à un architecte qui éleva plusieurs autres églises dans la ville rose : Henri Bach (1815-1899). Outre ses compétences, le fait qu'il ne demandait pas d'honoraires pour les communautés religieuses était certainement intervenu dans le choix. Si la M. Hildegarde avait le don, l'art et le goût de construire, le plan de l'église ne fut pourtant pas du goût de tout le monde. Les supérieurs de l'Ordre s'en effrayèrent, car ils prévoyaient de grandes difficultés. Les sœurs aussi préféraient qu'il n'y ait pas de nefs latérales. [...]
[...] Marie-Augustin Arlin leur fut envoyée comme aumônier et elles aménagent leur chapelle provisoire dans la grande salle du rez-de-chaussée ; la bénédiction eut lieu le 25 mars. La chapelle et le monastère furent placés sous le vocable de Notre-Dame des Sept- Douleurs. Le chapitre général de 1852 donna son approbation à la fondation. Un nouveau contingent de sœurs arriva le 7 avril, conduite par la M. Clémence et la M. Marie Thérèse provisoirement supérieure. Les accompagnaient M. Marie de Sales Lioud, M. [...]
[...] Les sœurs s'empressèrent de transformer le parc et l'ajustèrent à leur vie de pénitence. Il devint un immense terrain de culture. La grotte fut baptisée grotte de Notre-Dame des Sept-Douleurs et une Piéta remplaça Vénus. Au-dessus de l'escalier qui conduit à la grotte, une grande zone déboisée devint le cimetière. Plan : l'église est achevée, mais il n'y a pas le renfort et le perron sud du château est enlevé. Des changements ont été effectués : Saint-Clément et Saint-Joseph ont disparu ; l'église et l'aumônerie sont construites. [...]
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