Dans la cité grecque, le religieux est omniprésent, il imprègne la vie quotidienne de chacun, structure la société et est indissociable du politique. Il ne s'agit pas d'une religion fondée sur un dogme et des croyances, mais plutôt sur des rites et des grands textes que tout Grec a en tête (l'Iliade, l'Odyssée…). Les mouvements religieux qui se développent en marge de la religion civique officielle ne peuvent donc pas être considérés comme des sectes ou des hérésies mais leur singularité a attiré l'attention de nombreux auteurs et les a même parfois influencés. Plus que comme une véritable religion, l'Orphisme se présente comme un courant mystique tel que la pensée grecque en avait développé à partir du VIe siècle avt .J-C. Le mythe d'Orphée, d'origine obscure et très ancienne, dont l'épisode le plus célèbre est la descente aux Enfers du héros à la recherche de son épouse Eurydice, donna naissance à une théologie initiatique et à une doctrine de salut. Marquée par une souillure originelle, l'âme est condamnée à un cycle de réincarnations dont seule l'initiation pourra la faire sortir, pour la conduire vers une survie bienheureuse où l'humain rejoint le divin. Etant une religion à mystères, il est difficile de trouver des sources fiables concernant ce mouvement. Dans sa deuxième Olympiques qu'il dédie à Théron d'Agrigente, héros à la course de chars, Pindare (518-440) fait implicitement référence au dogme de salut orphique en proposant une description des joies qui attendent « les bons » dans l'île des Bienheureux, auprès des dieux. Mais il ne s'agit pour lui que d'un matériau poétique pour célébrer la bravoure de son héros. Les textes de Platon et Théophraste apparaissent quant à eux comme des critiques de l'Orphisme classique. Platon (428-347) a été très influencé par l'eschatologie orphique qu'il reprend pour une bonne part dans sa théories des âmes développée dans La République et s'insurge ici contre les orphéotélestes, ces « devins et prêtres mendiants » qui profitent de la crédulité des superstitieux comme celui que décrit Théophraste (371-288) dans ses Caractères, texte de 319 av. J-C qui établit un classement des défauts universels de l'homme (l'étourdi, le mufle, le pingre…) et qui sera repris par La Bruyère. Ces textes tardifs et critiques ne peuvent qu'apporter une information partielle sur l'Orphisme, qu'il convient de rétablir pleinement. On peur aussi s'interroger sur les sources de Porphyre qui dans Vie de Pythagore qu'il rédige au IIIe siècle s'attache à la personnalité de Diogène de Sinope, dit le « cynique » (v. 404-323 av. J.-C.) qu'il présente d'une façon inhabituelle. La philosophie cynique que développe Diogène et l'enseignement qu'il dispense à ses disciples consiste en l'affirmation de la supériorité de la nature sur l'homme. Le cynique brave toutes les convenances pour en faire surgir le caractère conventionnel, contraire à la nature : la religion civique est donc remise en cause par Diogène au même titre que la politique ou la morale. Diogène, par un mode de vie d'ascète que décrit Porphyre des lignes 1 à 13, loin d'enseigner un athéisme, s'attache à retrouver un rapport plus pur avec la divinité (l 13 à 19).
Ces mouvements qui se situent aux limites de la religion civique sont intéressants dans la mesure où ils permettent par contraste de deviner les règles de la religion officielle.
Les conceptions religieuses de l'Orphisme et le rapport que les disciples entretiennent avec « l'autre monde » son tout d'abord à définir. L'étude de l'attitude de Diogène permet quant à elle de dégager un modèle de vie religieuse. Il faut enfin confronter ces mouvements religieux à la norme civique afin de comprendre comment ils la remettent en question.
[...] Platon (428-347) a été très influencé par l'eschatologie orphique qu'il reprend pour une bonne part dans sa théories des âmes développée dans La République et s'insurge ici contre les orphéotélestes, ces devins et prêtres mendiants qui profitent de la crédulité des superstitieux comme celui que décrit Théophraste (371-288) dans ses Caractères, texte de 319 avt J-C qui établit un classement des défauts universels de l'homme (l'étourdi, le mufle, le pingre ) et qui sera repris par La Bruyère. Ces textes tardifs et critiques ne peuvent qu'apporter une information partielle sur l'Orphisme, qu'il convient de rétablir pleinement. On peur aussi s'interroger sur les sources de Porphyre qui dans Vie de Pythagore qu'il rédige au IIIe siècle s'attache à la personnalité de Diogène de Sinope, dit le cynique (v. 404-323 av. J.-C.) qu'il présente d'une façon inhabituelle. [...]
[...] _ Un dogme de rédemption : La philosophie orphique tient dans la promesse d' une vie moins pénible (tx3 l2) pour ceux qui suivent le mode de vie orphique. Les bons (tx1, l1) verront s'achever le cycle des réincarnations après un triple séjour dans l'un et l'autre monde (tx3, l6) et leur âme sera guidée jusqu'à l'île des Bienheureux où ils vivront en paix parmi les dieux. Au moment de se réincarner, les âmes vont boire l'eau du Léthé pour oublier ce qu'elles ont vécu alors que les âmes des orphiques qui ne doivent plus se réincarner doivent fuir les eaux du lac et suivent jusqu'au bout la route de Zeus qui les mènent au château de Kronos [et à] l'île des Bienheureux (tx3, l7). [...]
[...] Aux marges de la religion civique grecque : Orphée et l'orphisme Dans la cité grecque, le religieux est omniprésent, il imprègne la vie quotidienne de chacun, structure la société et est indissociable du politique. Il ne s'agit pas d'une religion fondée sur un dogme et des croyances, mais plutôt sur des rites et des grands textes que tout Grec a en tête (l'Iliade, l'Odyssée Les mouvements religieux qui se développent en marge de la religion civique officielle ne peuvent donc pas être considérés comme des sectes ou des hérésies mais leur singularité a attiré l'attention de nombreux auteurs et les a même parfois influencés. [...]
[...] L'ensauvagement cynique, le retour à la nature passe par l'omophagie et le refus du feu de Prométhée. L'alimentation est un principe très important pour la philosophie cynique et Diogène serait mort en mangeant un poulpe cru. _Ce mode de vie au naturel se complète d'une sorte de méditation qui passe par le chant pour adoucir l'âme , les danses pour la souplesse et santé et les promenades dans les sanctuaires et les bois sacrés (l7). Il s'agit d'une méditation naturelle qui doit faire s'épanouir le corps et l'esprit, loin des rituels, des prières, des sacrifices mis en place par la cité Parler religieusement de l'espèce divine (l16) : Un rapport au divin renouvelé avoir sur eux des idées justes Diogène ne remet pas en cause les dieux, et manifeste au contraire un grand respect à l'égard de la divinité, en indiquant qu'il faut obéir aux lois (l17). [...]
[...] C'est de ce crime que l'homme doit être absous et purifié (tx1, l4). _ La figure d'Orphée: Orphée est considéré comme le fondateur du mouvement orphique. Son rôle dans ce mouvement est celui d'un guide : descendu aux enfers pour y chercher son épouse Eurydice, le héros est revenu parmi les vivants et a pu leur communiquer les moyens d'assurer à l'âme son salut et d'atteindre sans encombre le monde des Bienheureux. Par son séjour dans l'un et l'autre monde (tx Orphée va pouvoir guider l'âme des hommes. [...]
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